Avec les arrivées de Steve Mandanda et d'Adil Rami, l'Olympique de Marseille version McCourt renforce sa ligne politique tournée vers l'expérience et le palmarès, afin de faire progresser à court terme le club vers un retour au sommet. Il reste encore à compléter ce recrutement pour être totalement bien perçu par des supporters, qui y voient une inspiration de l'AS Monaco.
Après Valère Germain et Luiz Gustavo, l'Olympique de Marseille (OM) enregistre deux nouvelles recrues ces derniers jours, en la personne de Steve Mandanda et d'Adil Rami. Le gardien et le défenseur français symbolisent la volonté de la direction du club, autour de Franck McCourt, de Jacques-Henri Eyraud, d'Andoni Zubizarreta et de Rudi Garcia, de recruter des joueurs ayant une solide expérience et dans le cas des deux derniers arrivants, de prendre des joueurs français qui souhaitent se relancer à moins d'un an de la Coupe du monde qui aura lieu en Russie.
Retour au bercail
Ces deux arrivées sont également synonymes de retour au bercail pour ces joueurs français, mais avec leur particularité. Pour Rami (31 ans), c'est un retour en France depuis 2011, année où il réalisa le doublé Coupe de France-Championnat de France sous les couleurs de Lille, avec comme entraineur un certain... Rudi Garcia. Le coach olympien n'a jamais caché l'envie de reprendre le défenseur central sous ses ordres et que ses passages au FC Valence, au Milan AC et au FC Séville ont permis à Rami d'emmagasiner de l'expérience, mais également un palmarès, avec une victoire en Ligue Europa avec Séville en 2016, lui permettant - avec de la chance - d'intégrer l'équipe de France pour l'Euro 2016, où il demeura titulaire jusqu'au 1/8e de finale contre l'Irlande.
Pour Mandanda, c'est différent. C'est un retour aux sources, dans la mesure où il était devenu le gardien emblématique de l'OM sur la dernière décennie (2007-2016), quittant le club l'été dernier avec tristesse, vu la saison catastrophique qu'avait connu l'OM, qui était sur la fin de l'ère Louis-Dreyfus, pour rejoindre l'Angleterre et le club de Crystal Palace. Un an plus tard, sa situation à Crystal Palace lui a fait comprendre que l'herbe n'était pas forcément plus verte ailleurs, surtout outre-Manche, où suite à une blessure, il n'a plus été en mesure de jouer en club, reculant de facto dans la hiérarchie des gardiens de l'équipe de France. En tout cas, les supporters marseillais n'avaient pas oublié "Il fenomeno", comme il est surnommé, et Mandanda va retrouver son jardin du Vélodrome, avec une motivation retrouvée et surtout l'impression de voir un club parti pour se redresser. En tout cas, si la forme est là, Mandanda semble parti pour redevenir le capitaine de l'OM - comme de 2010 à 2016 -, et surtout, il sera le joueur le plus capé de l'histoire du club, faisant figure de dernier des Mohicans vu qu'il est le seul joueur de l'effectif actuel à avoir été champion de France avec le club phocéen (2010).
Monaco comme inspiration?
Toujours est-il que ces deux recrues confirment un choix clair en matière de recrutement pour ce mercato estival. C'est l'expérience qui prime, avec un palmarès assez imposant, si l'on peut dire. En tout cas, sans dépenser énormément car ces quatre arrivées sont estimées à 25 millions d'euros. Après, reste à savoir si la masse salariale ne gonfle pas trop, ce qui pourrait amputer le budget des transferts, évalué à 100 millions d'euros. A priori, la marge de manœuvre du président Eyraud et du directeur sportif Zubizarreta est importante, mais pas démesurée non plus. Il reste encore deux postes minimum, aux yeux de la direction de l'OM, pour compléter comme il faut ce mercato d'été, à savoir, un attaquant au profil similaire de celui de Bafétimbi Gomis, qui était au club la saison dernière, puis un défenseur central au profil plus technique, pour être associé à Rami. Sur le dossier de l'avant-centre, deux noms circulent régulièrement. Le colombien Carlos Bacca (Milan AC) et le français Olivier Giroud (Arsenal). Une affaire bien délicate car il faudrait mettre au minimum 15 millions d'euros pour espérer s'arracher les services d'un des deux joueurs évoqués. À moins d'une surprise de la part de Zubizarreta, qui est attendu à pouvoir trouver des joueurs de ce type en Espagne. Quant à la question du défenseur central, ça dépend en fait de comment ça avance sur l'arrivée d'un attaquant. Ce qui peut retarder les choses et vu le profil recherché, cela peut être compliqué. D'autant plus que ce secteur est fourni quantitativement (Rami, Rolando, Matheus Doria, Rod Fanni, Thomas Hubocan, Boubacar Kamara, Baptiste Aloé, Gaël Andonian) et qu'il faudrait songer à dégraisser pour faire un sot qualitatif, aux yeux de la direction.
Maintenant, est-ce que la politique du club est originale? Non. Et quelque part, les dirigeants s'inspirent de l'AS Monaco, champion de France 2017, aux yeux des supporters olympiens. Un raisonnement assez juste car au moment du rachat du club par l'homme d'affaires russe Dmitri Rybolovlev, la politique de recrutement était effectivement basée sur des joueurs trentenaires très expérimentés, afin de remettre vite sur pied l'ASM, avant de la réorienter vers des jeunes grands espoirs, si possible formés au club.
Une démarche qui semble sourire actuellement au club de la principauté. Reste à savoir si sur Marseille, les minots sauront emmagasiner les conseils portés par leurs aînés, notamment ceux qui frappent à la porte de l'équipe première tels Kamara, Maxime Lopez ou encore Christopher Rocchia, qui pourrait être la doublure de Patrice Évra sur le côté gauche de la défense phocéenne.
En tout cas, la dynamique actuelle donne un espoir mesuré des supporters, qui sont prévenus sur la démarche de la direction, qui souhaite s'inscrire sur du long terme, même si ça implique à répondre très vite avec des objectifs à réaliser comme une qualification pour la Ligue des champions à l'issue de la saison 2017-2018, plus une coupe (Coupe de France, Coupe de la Ligue).