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JoSeseSeko

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"Il ne faut jamais prendre les gens pour des cons, mais il ne faut pas oublier qu'ils le sont." Cette phrase résume une recherche de vérité, de développer de l'information sur une variété de sujets, notamment l'économie, la politique et l'histoire. Et ce, dans plusieurs pays du monde.


Ne pas trop s'emballer à propos de Paris 2024

Publié par JoSeseSeko sur 15 Septembre 2017, 17:11pm

Catégories : #Sport, #Jeux Olympiques, #Europe, #France, #2024, #Économie

Photo: Impact european

Photo: Impact european

Depuis le mercredi 13 septembre, Paris est officiellement ville organisatrice des Jeux olympiques et paralympiques pour 2024. Un événement qui se veut être une aubaine pour la capitale, ainsi que pour l'ensemble de la France, selon le Comité d'organisation. Notamment au niveau économique, où les autorités espèrent de fortes retombées, ainsi que la création d'emplois. Mais sur ce point, rien n'est certain et la remise en cause peut trouver des justifications.

"Enfin", titrait le journal l'Équipe, au lendemain de l'annonce de l'attribution officielle des Jeux olympiques de 2024 et de 2028 lors du sommet du Comité international olympique (CIO) à Lima (Pérou). Paris organisera de nouveau les JO pour 2024, 100 ans après la dernière fois que la capitale française eût organisé cet événement sportif et après de vaines candidatures en 1992, en 2008 et surtout en 2012. Une certaine fierté remplit les sportifs ou anciens sportifs ayant milité pour la candidature parisienne, ainsi que pour les responsables politiques locaux ou nationaux - Anne Hidalgo, maire de Paris; Valérie Pécresse, présidente de la région Île-de-France; Emmanuel Macron, président de la République -, s'attribuant volontiers le mérite de ce succès.

Préparation sportive

Une nouvelle phase commence pour Paris 2024. Sur le plan sportif, stricto sensu, les sept prochaines années doivent correspondre à une montée en puissance d'une génération "Paris 2024", chargée de pouvoir faire triompher la France lors de cette olympiade. Dans un premier temps, ça impliquera une amélioration de la pratique sportive dans le monde de l'éducation nationale. Ce qui n'est pas une mince affaire tant les cours d'éducation physique et sportive ont du mal à être considérés dans le processus scolaire. Peut-être que cette organisation forcerait les établissements scolaires à établir des liens étroits avec les clubs et les associations sportives dans la pratique sportive en général puis dans la détection de talents en particulier, quelle que soit la discipline sportive en question. Mais selon l'économiste Wladimir Andreff, spécialiste de l'économie du sport, ça ne va pas forcément amener les habitants vers la pratique sportive. "Toutes les études ont constaté que ça n’augmente quasiment pas le nombre d’adhérents sportifs" explique-t-il dans une interview accordée au Bondy Blog (cf lien).

Dans un second temps, ces mêmes clubs et associations, plus les fédérations, se retrouveraient main dans la mains avec l'Institut national du sport, de l'expertise et de la performance, plus communément appelé INSEP, dont le changement de direction ces derniers mois, avec Ghani Yalouz à sa tête, laisse entrevoir une dynamique positive. En effet, l'ancien lutteur, médaillé d'argent aux JO d'Atlanta en 1996, affiche des bilans forts positifs en tant que directeur technique national des fédérations de lutte et d'athlétisme ces dernières années. Et vu la tâche qu'il attend, c'est un défi à relever.

Un impact économique à scruter

Comme le sport, en dépit de ses particularités, est un secteur économique comme d'autres, il est bon de se demander si l'impact des Jeux olympiques et paralympiques sera présent ou négligeable pour l'économie française, et plus précisément dans l'Île-de-France. Là encore, de multiples sujets sont à discussion. La maitrise du budget en premier lieu. Celui de Paris 2024 est de 6,7 milliards d'euros, selon le Comité d'organisation. Or, depuis plusieurs décennies, les budgets des JO ont explosé et à l'exception des Jeux de Los Angeles en 1984, tous ont présenté une facture plus lourde au final que lors du moment de l'attribution. Selon Andreff, c'est une conséquence de la logique d'enchères de la part du CIO, mettant en concurrence plusieurs villes qui sous-estiment leur budget pour espérer décrocher l'attribution. Du coup, reste à savoir si Paris fera office d'exception. Pour l'économiste, le budget devra être revu à la hausse, mais pas autant que pour d'autres cas passés, tels Londres en 2012 ou Rio en 2016. Et ce, peut-être en raison des installations, "présentes à 95%" selon le Comité d'organisation de Paris 2024 qui en a fait un argument important pour sa candidature.

Quant aux recettes à prévoir de l'olympiade, l'estimation la plus réaliste selon Andreff serait de plus de 8 milliards d'euros. Ce qui se traduirait dans l'intervalle par la création de 180.000 emplois, équivalent temps plein. Or, rares sont ces emplois qui s'inscrivent dans la durée. Et comme les Jeux se déroulent aussi sur le département de la Seine-Saint-Denis - épreuves d'athlétisme, épreuves de natation, village olympique, centre des médias -, l'économiste estime que le département serait concerné pour moitié, à la création d'emplois selon l'hypothèse la plus réaliste (90.000) et dans ce cas, ce serait déjà bien si 30.000 de ces emplois devenaient durables. Ce qui laisse entendre que l'impact économique des Jeux pourrait être faible au niveau économique. Enfin, les effets de l'organisation des jeux olympiques et paralympiques ne sont pas neutres pour certains secteurs d'activité. Le secteur de la construction, par exemple, devra monter un plan d'investissement important pour fonder des bâtiments qui soient davantage accessibles à des personnes en situation de handicap. Ou encore les transports, avec le projet du grand Paris qui pourrait être accéléré, afin de fournir de nouvelles lignes de métro et de tram express avant 2024, alors qu'initialement, ce serait en place entre 2025 et 2030. "Quand on essaye d’accélérer un investissement, il coûte toujours beaucoup plus cher que si on le fait à son rythme normal" alerte l'économiste face à cette tentation de vouloir aller plus vite que la musique.

En clair, il faut rester stoïque face à l'enthousiasme démesuré de certains par rapport à cette organisation des Jeux.

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