Le Front national et sa présidente, Marine Le Pen, fille de Jean-Marie Le Pen, surfe sur un relatif succès électoral et populaire, mais significatif depuis le début de la présidence de François Hollande. Et je note que cette montée du FN est presque logique pour plusieurs raisons:
- Le FN a vampirisé la vie politique française en se centrant sur l'immigration comme seule et unique cause de la crise de la société française, notamment l'immigration africaine (dans son ensemble), comme quoi elle pousserait à un nivellement des salaires vers le bas, qu'elle n'engendrerait que des coûts (Sécu), que le chômage n'est que de la faute des "étrangers", que ces derniers sont automatiquement synonymes de violence et que la France serait littéralement envahie d'immigrés récents! Mais c'est le FN, donc ça a du mal à réfléchir à la portée de ce genre de propos et surtout, ça ne supporte pas les contradictions et la réalité, qui sont un retour de bâton contre les arguments cités ci-dessus! De plus, si le FN venait au pouvoir, il y aurait 3 effets (négatifs et cumulatifs): moins de migrants ayant envie de venir en France (y compris pour le tourisme, secteur pourtant très performant dans l'Hexagone), plus de reconduites à la frontière et plus de français voulant partir (surtout les plus qualifiés car les plus poussés au départ), transformant la France en pays d'émigration!
- Ce parti se présente comme une alternative au système capitaliste, symbolisé par "l'UMPS", plus ses vassaux respectifs (UDI, Modem, FDG), alors qu'il en est l'ultime rempart, la roue de secours idéale pour un mode de production navigant à vue, se comportant comme une holding familiale (puisque la petite-fille, Marion-Maréchal Le Pen est sur les rangs, symbole de ce que j'appelle "la génération de la chute"), inventant de fausses histoires sur le passé de ses fondateurs, se composant désormais d'énarques (que le FN fait semblant de brocarder).
- Le FN, un parti comme un autre donc, veut casser son image et s'intéresser de près à l'économie (en ayant déjà fait un premier pas avec l'immigration). Il y a une idée à garder, c'est jouer sur davantage d'inflation (en plus de revoir sur les accords de 1973 sur la dette publique). En effet, le statut de la BCE est trop restrictif pour permettre une réduction des dettes publiques, et son corollaire, mener une politique de croissance. Néanmoins, des divergences existent au sein du parti vu que le père fondateur, connu pour ses accents reaganiens (le moins d'état possible, libéralisation et privatisation de nombreux secteurs économiques), a du mal à se reconnaître dans la stratégie dirigiste telle que le conçoit la fille-présidente. Puis en matière de fiscalité, ils veulent une hausse de la TVA afin de renforcer les coûts d'importation. Pourquoi pas? Mais, cette idée serait menée vers une augmentation des inégalités intérieures (propension marginale à consommer des prolétaires plus forte que celle des bourgeois, pour faire court) et extérieures (subvention auprès des consommateurs étrangers). Puis il ne parle même pas de l'impôt sur le revenu, de comment le renforcer par rapport aux autres prélèvements obligatoires, de réforme fiscale claire à préparer une fois au pouvoir.
- Enfin, le FN fait véhiculer une image d'une France soi-disant heureuse où il faisait bon vivre! Or, ça dépend pour qui (tous les descendants d'esclaves, de colonisés ne l'entendront JAMAIS de cette oreille), et puis ce passéisme revendiqué fait réveiller des accents négrophobes (Taubira prise pour une guenon, pas cool pour l'image d'un parti cherchant à se "dédiaboliser"), islamophobes pour les plus croyants à un "opium du peuple" traditionnel et rend nostalgique la période de Louis XIV ou de Napoléon Bonaparte, où "casser du nègre" pouvait apporter une récompense.
En tout cas, le FN a bien compris la leçon (aliénation des électeurs pour pérenniser le capitalisme) et applique la morale suivante: "IL NE FAUT JAMAIS PRENDRE LES GENS POUR DES CONS MAIS IL NE FAUT PAS OUBLIER QU'ILS LE SONT".