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JoSeseSeko

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"Il ne faut jamais prendre les gens pour des cons, mais il ne faut pas oublier qu'ils le sont." Cette phrase résume une recherche de vérité, de développer de l'information sur une variété de sujets, notamment l'économie, la politique et l'histoire. Et ce, dans plusieurs pays du monde.


Des bleus mi figue-mi raisin aux JO

Publié par JoSeseSeko sur 13 Août 2016, 11:43am

Catégories : #Sport, #Jeux Olympiques, #France, #Polémique, #Médias

Photo: Capture d'écran au matin du 13 août 2016

Photo: Capture d'écran au matin du 13 août 2016

Avec une absence de médailles durant les trois premiers jours, la délégation française présente à Rio est mal partie pour dépasser les 41 médailles acquises à Pékin en 2008. En outre, la malchance et les polémiques ont propulsé certains athlètes et médias français, symbolisant une déconnexion tous azimuts.

Les jeux olympiques ont commencé depuis une semaine et ce samedi 13 août, au matin, la France compte 17 médailles, dont 5 en or. Un début d'olympiade par conséquent très poussif pour la délégation française, dont les principaux meneurs comme le judoka Teddy Riner ont été à la hauteur de l'événement. Mais les surprises, venant de l'équitation, ont donné du baume au cœur, ces derniers jours. Bien des disciplines ayant pris l'habitude de voir des médaillés français dans leurs rangs montrent une faillite bien inquiétante et que les disciplines présentes la semaine prochaine, notamment l'athlétisme, sont habituellement peu propices pour la France.

Échec plus polémiques en tennis et natation

La délégation française avait placé beaucoup d'ambitions en natation et au tennis. Dans ce dernier cas, le directeur technique national, Arnaud Di Pasquale, indiquait qu'en deçà de 4 médailles (en simple, double ou double-mixte), il faudrait parler d'échec. Mais c'est une véritable catastrophe car aucune médaille n'est à l'horizon! En natation, ce n'est guère mieux. Seulement deux médailles - toutes en argent -, alors qu'il y en eut sept, dont trois en or, lors des jeux de Londres, en 2012. Le nageur Florent Manadou, champion olympique du 50m nage libre en 2012, a échoué pour un centième de seconde dans sa quête de garder son titre olympique, face à l'États-unien Anthony Ervin, champion olympique du 50m en... 2000, à Sydney. Un véritable revenant! Mais côté français, le symbole de l'échec en natation est personnifié par Yannick Agnel. Champion olympique du 200m nage libre en 2012, il fut éliminé dès les séries, payant les errances depuis 2013.

Mais ce n'est rien sans compter les polémiques autour des français engagés dans ces disciplines. Du côté du tennis, le Français Benoît Paire s'est distingué par sa nonchalance, guère motivé de participer au JO. Suite à son élimination au deuxième tour, il a été exclu de la délégation française par M. Di Pasquale, en raison de son comportement distant envers l'esprit olympique, mardi 9 août.

Le même jour, en natation, l'élimination du relais 4x200m nage libre a laissé un goût amer car la composition du relais, dans lequel devait figurer Yannick Agnel, a été modifiée dans la nuit précédant les séries de cette course. Le nageur Damien Joly apprenant vers 1h du matin qu'il devait participer au relais à la place de M. Agnel, ne pouvant tenir son rôle pour raison de santé. D'où un coup de gueule face caméra de Jordan Potin après la course (cf vidéo ci-dessus). En outre, la veille, Camille Lacourt, 5e de la finale du 100m dos, s'est montré critique envers d'autres nageurs, notamment le chinois Sun Yang, champion olympique du 200m nage libre, l'accusant de dopage. Ce qui a provoqué plusieurs réactions, notamment celles de Philippe Lucas, l'ancien entraîneur de Laure Manaudou, sur la question du dopage, déclarant qu'il n'y a que les Russes ou les Chinois qui soient susceptibles d'être dopés.

Toujours est-il que dans ces deux sports, la crise couve, qu'une génération en place décline et que celle qui doit lui succéder a peu d'espaces, donc peu de capacités à relever le niveau.

Stagnation du judo

Le titre olympique gardé par Teddy Riner d'un côté, conquis de l'autre par Émilie Andréol, servent d'arbres qui cachent la forêt. L'équipe de France de judo comptait bien ramener sept à huit médailles. Ce sera finalement cinq. Les médailles d'argent d'Audrey Tcheuméo, de Clarisse Agbegnenou plus la médaille de bronze de Cyril Maret complètent ce bilan. Mais quelques déceptions sont à relever, telles Automne Pavia, médaillée de bronze à Londres dans les moins de 57 kg, qui repart sans médaille; tout comme Priscilla Gneto (- 52 kg), également médaillée de bronze à Londres, suite à une décision arbitrale qui lui reste en travers de la gorge; et enfin Alexandre Iddir, placé parmi les médaillables dans la délégation française, en moins de 90 kg. Néanmoins, pour l'instant, le judo est le plus gros pourvoyeur de médailles pour la France en ces JO de Rio.

Timide relance de l'escrime

L'escrime est le sport où la France a le plus de médailles dans son histoire olympique. Mais à Londres, les escrimeurs français sont repartis bredouilles. Une véritable Bérézina qui a fait des remous dans la Fédération française d'escrime. Là, l'escrime a rapporté deux médailles à la France, ce qui efface les souvenirs de Londres, avec la médaille de bronze de Gauthier Grumier à l'épée, en individuel, et la médaille d'argent du fleuret masculin par équipes. Cela dit, les fleurettistes auraient du revenir avec l'or olympique, tellement ils avaient écrasé l'épouvantail italien en demi-finales et dominaient les six premiers relais de la finale face à la Russie. Mais le tireur Jérémy Cadot, qui était énorme face aux Chinois et aux Italiens, s'est liquéfié dans son dernier relais face à son adversaire russe, et Jean-Paul Tony Helissey, qui l'a remplacé, n'a pas fait mieux, permettant aux Russes de revenir et de gagner la finale.

Un brin de malchance a privé la France d'un titre par équipes. Tout comme elle l'avait privé de plusieurs médailles comme au sabre féminin, où Manon Brunet a été battue 14-15 en demi-finale par la Russe Sofia Velikaya alors qu'elle menait 14-12 au moment où une touche, a priori valable de la Française, a été donnée en faveur de la Russe, après visionnage vidéo de la part de l'arbitre. Accusant le coup, elle ne s'est pas remobilisée pour aller chercher le bronze. M. Grumier aurait pu également se retrouver en finale mais pareil, ça s'est joué à pas grand-chose. Donc, si le niveau est là, avec une densité de demi-finalistes et deux médailles, la frustration règne quand même car il y avait de la place pour goûter à l'or olympique.

Un "révisionnisme" larvé

Une autre polémique a pris de l'ampleur dans cette première semaine olympique, au sujet des commentaires entendus lors de la cérémonie d'ouverture, le 5 août. Le Conseil représentatif des associations noires (Cran) a saisi le Conseil supérieur de l'audiovisuel sur les "propos colonialistes" tenus à l'antenne (cf lien n°1). Il faut dire que le duo Daniel Bilalian-Alexandre Boyon s'est lâché dans un long moment de bêtise. Parmi les erreurs les plus notables, il y a la question de la découverte de l'Amérique par Christophe Colomb - qui n'est pas Espagnol mais Génois - alors qu'elle était déjà peuplée avant la colonisation européenne; l'emplacement des Incas au Brésil alors qu'ils vivaient dans la cordillères des Andes; ou encore attribuer à Maurice Comte - au lieu du philosophe français Auguste Comte - la devise du Brésil "Ordem e progresso" (Ordre et progrès en français). Mais le summum est sur l'esclavage. En direct, M. Bilalian, directeur du service des sports de France Télévisions explique que l'esclavage négrier était "nécessaire au développement industriel du Brésil", alors colonie portugaise. Or, l'esclavage n'a servi qu'à l'enrichissement de la classe dominante de la puissance coloniale et les effets économiques de ce crime contre l'humanité perdurent aujourd'hui dans certains pays africains qui ont vu leurs habitants se faire déporter par les Portugais et d'autres pays occidentaux. Cerise sur le gâteau, au moment du passage de la délégation de la République Démocratique du Congo (RDC), M. Boyon a insisté sur l'ancien nom colonial de ce pays, alors appelé le Congo belge avant 1960, mais a complètement zappé le fait que l'actuelle RDC s'était appelée Zaïre entre 1971 et 1997.

Le malaise perdure avec certains journalistes et commentateurs. Par exemple, le consultant Thomas Bouhail qui a comparé les gymnastes japonaises à des Pikachus, ou Fabien Galthié qui insiste plus sur le charme des joueuses françaises de rugby à 7 plutôt que sur leur jeu (cf lien n°2). Mais la palme de l'indécence journalistique revient à André Garcia. Le journaliste, suivant l'escrime, s'est montré lourdingue envers l'épéiste française Lauren Rembi, lui tirant même le bras, après son match perdu pour la médaille de bronze. Et ce, alors qu'elle était en larmes et ne souhaitait pas dire un mot. En plus, il rajoute une couche, disant qu'il "n'y a pas de quoi être si triste" ou qu'elle peut être "fière [d'elle] quand même" (cf lien n°3).

Et comme il s'agit de propos tenus par un journaliste ayant de l'ancienneté, il y a de quoi enrager du côté des jeunes journalistes pour qui les rédactions sont peu enclines à leur ouvrir les portes et leur faire confiance pour ce genre d'événement.

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