Depuis la décision du juge Griesa, fin juillet, d'exiger de la part de l'Argentine qu'elle rembourse à 100% des fonds "vautours", la dette publique de Buenos Aires a été mise en défaut "partiel". Or, ces fonds d'investissement ne représentent que 1% de la dite dette publique. Et ils bloquent ainsi les autres créanciers, qui ont accepté, de leur côté, que le remboursement soit moins élevé, en vertu d'accords sur la restructuration de la dette datant de 2003.
L'Argentine ne se laisse pas faire et compte passer outre les "fonds vautours" par d'autres procédés, qui résonnent tels des victoires pour la deuxième puissance d'Amérique du Sud. D'abord, le Parlement argentin a voté au début du mois de septembre, une autorisation de changement de lieu d'émission d'obligations argentines. Au lieu de passer par New York, en émettant des dollars et ainsi en étant sous juridiction états-unienne, la dette argentine sera libellée en pesos argentins ou en euros puisqu'elle passerait sous juridiction argentine et... française. En effet, Buenos Aires souhaiterait désormais émettre des titres de dette publique en euros en passant par Paris. Ce vote indique que les créanciers de l'Argentine n'ont plus besoin d'être remboursés en dollars, ce qui est une victoire pour l'État.
Ensuite, des accords d'échanges de devises ont été signés entre l'Argentine et la Chine. Pékin, devenu un adversaire de taille pour Washington au fil des ans, est bien aise de venir soutenir un pays qui a des relations tumultueuses avec les États-Unis. 11 milliards de dollars de devises ont peut-être déjà rejoint Buenos Aires, renflouant les réserves de la Banque centrale argentine qui en avait bien besoin.
Enfin, l'ONU s'en mêle. Plus précisément, l'un de ses organes, le Conseil des droits de l'Homme. Vendredi 26 septembre, le Conseil des droits de l'Homme a voté une résolution contre les "fonds vautours", à la demande de l'Argentine, venue plaider sa cause. Cette résolution "condamne les activités des fonds rapaces en raison des incidences négatives directes que le règlement des créances de ces fonds, dans des conditions abusives, a sur la capacité des gouvernements de s'acquitter de leurs obligations en matière de droits de l'Homme". Elle a été adoptée par 33 voix pour. 9 pays se sont abstenus et 5, dont les États-Unis, ont voté contre.
En tout cas, il y a encore du bon sens et des résistances face à des comportements de gangsters du côté de la finance. De belles victoires pour la présidente Cristina Fernández de Kirchner.
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