L'usine Alstom de Belfort devra réduire la voilure
L'annonce de la réduction de capacité productive de l'usine Alstom de Belfort à l'horizon 2018 sème l'incompréhension et la colère au sein de la population et de la classe politique. Et ce, quelques semaines après avoir décroché un contrat pour la modernisation des trains de la côte Est des États-Unis.
Le "made in France" a reçu une forte secousse. Mercredi 7 septembre, l'entreprise Altsom annonçait un arrêt de la production de trains à Belfort à l'horizon 2018. Cette usine composée de 480 salariés, se verrait décomposée sur d'autres usines françaises du constructeur ferroviaire. Notamment 400 emplois qui seraient transférés vers l'usine de Reichshoffen, en Alsace, pour la production de trains, en particulier des nouveaux TGV car Alstom et la SNCF planchent sur le sujet (cf lien n°1).
Un symbole fort
La fermeture de l'usine de Belfort serait un symbole d'une désuétude de l'industrie française. Alstom, concurrencé notamment par le constructeur canadien Bombardier, a du mal à remporter des appels d'offres pour la construction de locomotives ou de TGV, d'autant plus que les commandes ont diminué ces dernières années, selon certains observateurs. Or, Belfort est le lieu historique de production de trains depuis près de 140 ans (cf lien n°2)! Mais pour la direction de l'entreprise tient à concentrer davantage ses effectifs sur le territoire français.
Une chose est sûre, la nouvelle passe mal dans la ville. Les salariés, les syndicats présents dans l'usine digèrent mal cette décision, en vertu du savoir-faire historique de ce bassin industriel. Mais à la différence des crises passées, c'est qu'Alstom a réduit la voilure dans sa diversité productive (cf lien n°3). Sa division énergie a été rachetée par le géant états-unien General Electric en 2014 et ne peut plus couvrir la partie transport. Les élus de Belfort, notamment Bastien Faudot, du Mouvement républicain et citoyen, ne cachent pas leur amertume face à l'État, possédant 20% du capital de l'entreprise, et à la question d'une politique industrielle peu visible ces dernières décennies.
Atterré par l'abandon du site de Belfort par Alstom. C'est le résultat effroyable de 30 années de massacre de l'industrie française.
— Bastien Faudot (@bastienfaudot) 7 septembre 2016
Néanmoins, le gouvernement s'est lancé dans une phase de discussion avec la direction d'Alstom, pour maintenir l'emploi industriel à Belfort et dans les alentours, et d'éviter une perte sèche d'emplois dans les prochaines années (cf lien n°4).
Un nouveau Florange?
Toujours est-il que cette annonce de la direction d'Alstom a surpris plus d'un. Notamment au gouvernement, manquant d'information sur ce sujet. D'où un parallèle que certains journalistes avec l'usine Arcelor-Mittal de Florange (cf lien n°5), en Lorraine, qui a provoqué des tensions au sein du gouvernement fin 2012. Comme pour l'entreprise de la sidérurgie, Alstom affiche une santé globale considérée comme bonne, avec des bénéfices prévus pour 2016, notamment grâce aux effets de la vente de la filière énergie à General Electric. Mais comme raconté plus-haut, les commandes restent fragiles et le site de Belfort a vu une chute importante des commandes de TGV à construire.
Commande aux États-Unis
Surtout, cette histoire tombe peu de temps après l'annonce d'un contrat historique aux États-Unis (cf lien n°6). Le groupe industriel se voyant confié de moderniser la ligne ferroviaire de la côte Est des États-Unis, avec une commande de 28 TGV modernisés, afin qu'ils atteignent dans les prochaines années la barre des 300km/h entre Washington et Boston. Chose aisée en France mais compliquée outre-Atlantique, en raison de la vétusté du réseau ferroviaire états-unien, délaissé par rapport à la voiture ou l'avion.
Ces commandes pourraient servir la production en France. Mais que nenni. C'est l'un des sites états-uniens d'Altsom, Hornell dans l'État de New York, qui produira les "TGV" de l'oncle Sam. Ce qui confirme, un tant soit peu le Buy American Act, une mesure ouvertement protectionniste et qui oblige des firmes étrangères à s'implanter pour pouvoir espérer décrocher à terme des parts de marché outre-Atlantique. C'est ce qu'a fait Altsom.
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La fermeture programmée du site historique est un coup dur pour Belfort, dont Alstom est le symbole d'emplois depuis plus d'un siècle.
http://www.francetvinfo.fr/economie/entreprises/alstom-quitte-belfort_1816407.html
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