En battant la Biélorussie (2-1) à domicile, l'équipe de France assure directement son billet pour la coupe du monde en Russie, au prix d'une phase éliminatoire laborieuse. Un statut d'outsider attend les bleus, ce qui peut leur aller comme un gant, avec de très bons atouts dans l'effectif de Didier Deschamps.
Didier Deschamps va-t-il réussir là où Napoléon Bonaparte a échoué? En tout cas, le sélectionneur de l'équipe de France de football ira avec 23 joueurs en Russie disputer la coupe du monde en juin prochain. Et ce après cette victoire au Stade de France contre la Biélorussie (2-1), mardi 10 octobre, pour le dernier match des phases éliminatoires dans le groupe A, assurant aux Bleus une qualification directe pour cet événement, alors que pour la précédente coupe du monde au Brésil, il fallut passer par des sueurs froides face à l'Ukraine durant deux matchs de barrage.
Une campagne laborieuse
S'il faut donner un adjectif à la qualification de l'équipe de France, le qualificatif le plus approprié serait laborieuse. Il faut dire que les bleus ont dû se déployer jusqu'à ce dernier match contre la Biélorussie pour assurer cette qualification directe pour la coupe du monde. Pour de multiples raisons, d'ailleurs. D'abord, les blessures de certains titulaires (Paul Pogba, Benjamin Mendy, Laurent Koscielny, Ousmane Dembélé, etc.) qui ont handicapé l'équipe, en vertu des automatismes potentiellement en place. Ensuite, les méformes individuelles qui ont pesé lourd sur certains matchs comme lors des matchs nuls en Biélorussie ou contre le Luxembourg ou la défaite en Suède. Enfin, les dispositions tactiques de Deschamps laissent perplexe tant les supporters que les journalistes sportifs. Pourtant, s'il n'y a vraiment d'identité de jeu de la part de l'ancien capitaine des Bleus champions du monde 1998 et champions d'Europe en 2000, il n'en demeure pas moins que Deschamps construit son équipe sous un angle physique, voulant des costauds et des guerriers sur le terrain. Une habitude prise depuis ses débuts d'entraineur, en 2001. Et ça ne risque pas tellement de changer.
De précieux atouts
Il n'empêche, l'équipe de France présente quelque chose d'intéressant sur le papier. Plusieurs joueurs français font parmi des meilleurs mondiaux dans leur poste, demeurant ainsi de précieux atouts pour l'équipe. Raphaël Varane est considéré comme l'un des meilleurs défenseurs centraux au monde, avec sa capacité à être dans les duels et sa technique de balle permettant des relances propres. N'Golo Kanté impressionne par son activité au milieu du terrain, vu comme un infatigable récupérateur. Au niveau de l'attaque, il y a Antoine Griezmann, qui a mis tout le monde d'accord lors de l'euro 2016 avec ses 6 buts marqués. Puis la nouvelle star du foot français, voire mondial, Kylian Mbappé, qui impressionne ses pairs du haut de ses 18 ans.
La peau d'un outsider
Mais encore faut-il que tous ces talents soient en mesure de former un bloc collectif bien huilé, ne risquant pas de rouiller au moindre petit accroc. Or le match nul contre le Luxembourg plus les victoires étriquées en Bulgarie (1-0) et contre la Biélorussie ne donnent pas envie de placer la France parmi les favoris pour gagner la coupe du monde à Moscou, en juillet prochain. D'ailleurs, s'il faut citer des favoris, il y a l'Allemagne, championne du monde en titre et qui entend le rester; le Brésil, revanchard après l'humiliation que lui a infligé... l'Allemagne il y a bientôt quatre ans, alors qu'il était le pays organisateur; ou bien l'Espagne, qui pourrait en profiter pour apaiser les tensions politiques outre-Pyrénées, notamment du côté de la Généralité de Catalogne.
Mais le costume d'outsider semble très bien aller aux Bleus, comme il y a 20 ans, au moment de la coupe du monde organisée en France. On connait la suite...