L'annonce d'un deuxième confinement par Emmanuel Macron, mercredi 28 octobre, montre combien le pouvoir navigue à vue face à la deuxième vague, qui était anticipée par certains dès mai-juin, et apparemment peu endiguée au niveau de l'action politique. De quoi mettre les nerfs à vif.
Si vous avez aimé le premier confinement, vous allez adorer le deuxième confinement. Derrière cette provocation, teintée d'ironie, de ma part, il est clair qu'il vaut mieux en rire qu'en pleurer, vu qu'Emmanuel Macron a annoncé, durant son allocution du 28 octobre, un reconfinement total en France, à partir du 30 octobre jusqu'au 1er décembre. Sachant que cette saison 2 du confinement pourrait se prolonger si d'aventure la situation sanitaire en France venait à ne pas s'améliorer, voire même s'aggraver.
Nuances de confinement
Cela étant dit, ce reconfinement affiche quelques nuances avec celui qui fut effectif du 17 mars au 11 mai. Déjà, il tombe sur la fin des vacances de la Toussaint. Ce qui fait que des personnes voulant rentrer chez elles avant la rentrée le feront durant le weekend du 1er novembre. Ensuite, contrairement au printemps dernier, les établissements scolaires (écoles, collèges, lycées) resteront ouverts et accueilleront les élèves, tandis que les universités resteront fermées, avec des cours assurés en ligne. Ce qui n'est pas forcément un gage d'efficacité sanitaire vu que les établissements scolaires sont, avec les bureaux d'entreprises (privées ou publiques), les principaux foyers de contamination du virus.
Si certaines activités liées à la culture, à la restauration, avec des horaires décalés, étaient déjà bien fermées avec le couvre-feu qui était établi depuis quelques semaines dans plusieurs grandes agglomérations, le confinement saison 2 va encore enfoncer ces secteurs d'activité, en dépit de la disposition du chômage partiel par le gouvernement. Mais plusieurs secteurs, notamment l'industrie, le BTP, qui avaient été mis à l'arrêt au printemps dernier, ne le seront pas cette fois-ci, pour que "l'économie ne doit ni s'arrêter, ni s'effondrer" selon Macron (cf liens n°1, n°2).
Comment ne pas se dire que ce nouveau confinement est organisé à l'arrache, par un pouvoir qui navigue à vue? À sa décharge, il n'est pas le seul dans le monde occidental à être "submergé" face à la recrudescence de cas porteurs du Coronavirus, éventuellement en mutation, puisque la tendance est à un reconfinement général dans plusieurs pays de l'Union européenne. Mais il n'en demeure pas moins qu'après le déconfinement du 11 mai dernier, la crainte d'une deuxième vague à partir de l'automne était déjà formulée par des médecins. Et le moins que l'on puisse dire, c'est qu'elle s'est vérifiée, hélas. Or, comme dit le proverbe, "gouverner, c'est prévoir". Malgré les plans d'investissement matériels, humains, annoncés par le pouvoir, le dépeçage de l'hôpital public reste manifeste face à l'évolution de la crise sanitaire.
Et comme un malheur n'arrive jamais seul, une nouvelle attaque terroriste a frappé Nice, ce jeudi 29 octobre, avec au moins trois morts, deux femmes et un homme, dans la basilique Notre-Dame (cf lien n°3). Et selon les témoignages recueillis jusqu'à présent, deux des victimes sont mortes décapitées, comme le professeur d'histoire-géographie Samuel Paty, le vendredi 16 octobre, à Conflans-Sainte-Honorine, plongeant les esprits dans une atmosphère anxiogène car 48h auparavant, le couvre-feu était annoncé pour plusieurs agglomérations. De même qu'une attaque au couteau s'est déroulée en Arabie Saoudite, devant le consulat de France, à Djeddah.
Et cette attaque, moins de 24h après l'annonce du retour du confinement, va encore plus mettre les nerfs à vif et pousser à la foire d'empoigne sur les réseaux sociaux, tant le bordel est tous azimuts. En tout cas, c'est aussi une occasion d'interroger le pouvoir dans sa capacité à faire face sur tous les fronts et que les politiques menées sont susceptibles d'être révisées, tant au niveau sanitaire que sécuritaire car n'oublions pas le contrôle social mené avec zèle par la police milice sur les quartiers populaires durant le confinement tout en étant moins regardant sur les quartiers bourgeois en matière de contrôle et de sanctions.
De quoi vivre dans un monde de zombies!
P.S: pour rester dans l'ambiance de confinement, autant mettre de la musique avec la chanson Ghost town du groupe de ska britannique The Specials, furieusement d'actu.
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