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JoSeseSeko

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"Il ne faut jamais prendre les gens pour des cons, mais il ne faut pas oublier qu'ils le sont." Cette phrase résume une recherche de vérité, de développer de l'information sur une variété de sujets, notamment l'économie, la politique et l'histoire. Et ce, dans plusieurs pays du monde.


Démission de Bernard Laporte de la présidence de la Fédération française de rugby

Publié par JoSeseSeko sur 27 Janvier 2023, 16:48pm

Catégories : #Sport, #Rugby, #France, #Laporte, #Justice

Photo: AFP

Photo: AFP

Condamné à deux ans avec sursis pour corruption et sous enquête pour fraude fiscale, Bernard Laporte a annoncé son départ effectif de sa fonction de président de l'instance fédérale ce vendredi 27 janvier. Et ce, d'autant plus que son candidat à la présidence déléguée de la FFR a été rejeté par le vote des présidents de clubs de rugby, la veille.

"Poussé à prendre la porte!" C'est ce qui peut venir à l'esprit une fois qu'il est annoncé que Bernard Laporte a démissionné du poste de président de la Fédération française de rugby (FFR), vendredi 27 janvier. Condamné en première instance le 13 décembre 2022 à deux ans de prison avec sursis plus 75.000 euros d'amende pour corruption, trafic d'influence, prise illégale d'intérêts, abus de biens sociaux, recel d'abus de biens sociaux (il a fait appel), l'ancien sélectionneur du XV de France (2000-2007) a été mis en retrait de la présidence de la FFR, qu'il dirigeait depuis 2016 (cf lien n°1). Par ailleurs, mardi 24 janvier, il a été placé en garde à vue car il est sous le coup d'une enquête lancée par le Parquet national financier pour des soupçons de fraude fiscale en raison d'un flux de cinq millions d'euros non déclaré au fisc sur la société "CLR Holding", correspondant aux initiales de Laporte, plus deux anciens rugbymans internationaux, Denis Charvet et Jean-Pierre Rives (cf lien n°2).

Place vacante

Mais la goutte d'eau qui fait déborder le vase, c'est le résultat du vote des présidents des clubs (professionnels et amateurs) publié jeudi 26 janvier, indiquant que les présidents ont refusé - à une courte majorité (51,06%) - la proposition de Laporte, voulant désigner Patrick Buisson, un de ses partisans, à la présidence déléguée de la FFR, le temps que le procès en appel de Laporte se fasse (cf lien n°3). Avec cette démission, la place est désormais vacante et un processus électoral doit s'opérer au sein de la FFR pour élire un successeur à Laporte d'ici fin février-début mars.

Un processus qui promet d'être politique, en somme. D'autant plus que la ministre des Sports, Amélie Oudéa-Castéra, s'est grandement impliquée dans l'histoire, sommant Laporte à quitter ses fonctions au moment de sa condamnation ou bien d'apporter des garanties avec sa mise en retrait. Il ne serait pas étonnant qu'elle apporte son soutien à Florian Grill, président de la Ligue régionale Île-de-France de rugby et principal opposant à Laporte au sein du comité directeur de la FFR.

Institution vermoulue

Il n'empêche, avec cette démission, un certain contraste s'observe. Au niveau sportif, le XV de France s'est redressé sous l'égide de Fabien Galthié au poste de sélectionneur, avec en point d'orgue un Grand Chelem dans le Tournoi des VI nations l'an dernier, le premier depuis 2010 d'ailleurs, et qu'avec une série de 13 victoires d'affilée, le XV de France fait figure de favori pour la Coupe du monde de rugby qui se déroulera en septembre-octobre prochain... en France. Et c'est là qu'il a une gêne, tant un changement de dirigeants à quelques mois de l'organisation du grand événement du monde de l'ovalie fait tâche. En outre, il faut rappeler que le comité d'organisation de la coupe du monde 2023 a révoqué son directeur général Claude Atcher, soutien de Laporte, en octobre dernier pour des raisons de "pratiques managériales alarmantes". Ce qui donne une image du rugby français comme d'une belle façade mais où tout est vermoulu. Maintenant, est-ce que Galthié, grandement lié à Laporte, songe à quitter son poste de sélectionneur? L'intéressé assure qu'il continuera et que Laporte lui a demandé d'agir de la sorte, quoi qu'il arrive, dans un entretien accordé au Parisien mi-janvier (cf lien n°4).

Pour finir, il est tentant de dresser un parallèle avec le football français car certaines similitudes sont troublantes. Un président d'une fédération sur le grill; un sélectionneur ayant des résultats, prolongé de manière anticipée; une gestion financière qui suscite des questionnements, notamment quand il s'agit de répartition de billets de matchs; une ministre des Sports qui s'y implique pleinement; la justice qui est amenée à y jeter un œil et à trancher; etc.

Tant qu'il y a déconnexion avec les résultats sportifs, satisfaisants dans les deux cas, il y a de quoi toucher du bois.

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