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JoSeseSeko

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"Il ne faut jamais prendre les gens pour des cons, mais il ne faut pas oublier qu'ils le sont." Cette phrase résume une recherche de vérité, de développer de l'information sur une variété de sujets, notamment l'économie, la politique et l'histoire. Et ce, dans plusieurs pays du monde.


Continuer sur la lancée de janvier

Publié par JoSeseSeko sur 1 Février 2023, 18:44pm

Catégories : #Économie, #Politique, #Europe, #France, #Gouvernement, #Macron, #Borne, #Retraites, #Capitalisme, #Libéralisme, #Syndicalisme, #Lutte des classes, #Manifestation

Photo: JoSeseSeko

Photo: JoSeseSeko

L'accroissement de la mobilisation contre la "réforme" des retraites a de quoi susciter de l'espoir, à l'approche de l'examen du texte à l'Assemblée nationale. Et ce, d'autant plus que le doute subsiste quant à son acceptation constitutionnelle.

Le mouvement d'opposition à la réforme des retraites, lancé par les syndicats, a le vent en poupe. Pour eux, ils comptabilisaient 2,8 millions de manifestants dans toute la France, dont 500.000 à Paris, mardi 31 janvier. Par opposition, ceux du ministère de l'Intérieur calculaient 1,27 million de personnes battant le pavé en France, dont 87.000 à Paris. Mais quelque soit le nombre, tous constatent une augmentation de la mobilisation dans la rue par rapport à la journée du 19 janvier. De quoi inciter les syndicats à annoncer deux autres journées de manifestation, le 7 et le 11 février (cf lien n°1).

Gouvernement dans les cordes

Pour retrouver une telle masse de personnes, il faut remonter aux grèves et manifestations de novembre-décembre 1995, où il était question des... retraites, via l'allongement de la durée de cotisation, et de la Sécurité sociale. Et à l'époque, Alain Juppé, Premier ministre sous la présidence de Jacques Chirac, affirmant qu'il allait rester "droit dans ses bottes", a fini par céder sur les retraites. Et vu comment le pouvoir exécutif, avec la Première ministre Élisabeth Borne, considère que le recul de l'âge légal de départ à la retraite à 64 ans est "non négociable" (cf lien n°2), il renforce l'opposition à son texte et se retrouve de lui-même dans les cordes.

Et ce, pour plusieurs raisons. La première, c'est que ce dépeçage des retraites, comme il faudrait l'appeler, pénalise les femmes. Ce qui est avoué par Franck Riester, ministre des Relations avec le parlement dans une interview à la chaîne Public Sénat la semaine dernière et que différentes femmes, ayant utilisé le simulateur des retraites, ont constaté qu'elles se retrouvaient à davantage augmenter leur durée de cotisation que les hommes (+7 mois contre +5 mois); pis, cette augmentation est encore plus manifeste pour les femmes nées à partir de 1980 (+8 mois contre +4 mois pour les hommes de la même génération). Et certains rappellent - à juste titre -, que si l'égalité salariale femmes/hommes était pleinement établie, la nécessité de ce texte tomberait à l'eau car l'alignement des salaires féminins sur les salaires masculins générera de facto des recettes de cotisations sociales supplémentaires, évaluées à 11 milliards d'euros en 2023 puis diminuant jusqu'à 5,5 milliards d'euros en 2050, selon une étude du Conseil recherche ingénierie formation pour l'égalité femmes-hommes publiée en 2017.

La deuxième raison est que le travail parlementaire promet de montrer des failles encore plus grotesques de ce dépeçage des retraites, à partir du 6 février, date de la présentation du texte devant l'Assemblée nationale, pour une durée de 20 jours. Sachant que depuis le 30 janvier, les commissions de l'Assemblée nationale travaillent dessus, selon leur domaine. Et le 31 janvier, la commission de Défense de l'Assemblée nationale a rejeté l'article 7, axé sur le relèvement de l'âge légal de départ pour les militaires (cf lien n°3). Ce qui montre combien le camp macroniste est dans l'obligation de trouver des alliés - coucou Les Républicains! - pour arriver à ses fins. En tout cas, les députés de la coalition Nupes se sentent pousser des ailes, quitte à extrapoler sur la retraite à 64 ans et généraliser. Cela étant dit, cet article 7 a une dimension générale car il mentionne le report de l'âge légal général, le processus selon les dates de naissances à partir de 1967-1968, ou encore les âges de départ pour les policiers. Un fourre-tout qui peut paraître bien flou si on s'y penche un peu.

La troisième raison est le risque que cette réforme ne soit pas constitutionnelle. Et c'est Laurent Fabius, actuel président du Conseil constitutionnel qui l'a affirmé, le 23 janvier dernier car selon lui "l'index des seniors, les critères de pénibilité" ne relèvent pas du cadre budgétaire (cf lien n°4). Or le dépeçage des retraites est présenté par le gouvernement en tant que Projet de loi de financement rectificative de la Sécurité Sociale. C'est-à-dire un texte budgétaire! Et comme l'utilisation de l'article 47.1 de la Constitution est à prévoir, ne serait-ce que par la durée du débat prévu à l'Assemblée (20 jours) et qu'importe son issue chez les députés, le texte filera aussi sec au Sénat pour une durée de 15 jours puis une commission mixte (Assemblée nationale + Sénat) statuera sur le texte, afin qu'au bout de 50 jours d'ouverture du débat parlementaire, s'il n'y a pas de vote, le gouvernement fera passer le dépeçage des retraites par ordonnance.

L'essai est à transformer! Avec des marches aux flambeaux entre deux manifs.

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