Le gouvernement allemand annonce un retour à l’équilibre budgétaire pour l’année 2015, mais la question de la qualité des infrastructures se pose.
Tout ministre des finances en Europe actuellement en rêve, notamment Pierre Moscovici en France (y pense-t-il tous les matins en se rasant, comme Nicolas Sarkozy songeait à la présidence avant son élection de 2007 ?), l’allemand Wolfgang Schäuble l’a fait. Mercredi 12 mars, le ministre Chrétien-démocrate a annoncé dans un communiqué de presse que le budget fédéral sera à l’équilibre pour 2015 et jusqu’à 2018, sans avoir recours à l’emprunt. Un première depuis 1969 (au bon vieux temps de l’érotisme), comme vous pouvez le voir avec le tableau ci-dessus, fourni par le ministère fédéral des Finances.
Du coup, certains prédécesseurs de M.Schäuble tels Theo Waigel, ne tarissent pas d’éloges et pour ce dernier, il compte le récompenser avec une « jolie bouteille de vin ». En espérant qu’il sera français, pour respecter le couple franco-allemand. Mais vu les relations tendues entre François Hollande et Angela Merkel, il y a de quoi en douter.
Cet équilibre budgétaire est rendu possible avec une croissance au beau fixe –un choc asymétrique dans la zone euro qui bénéfice uniquement l’Allemagne-, permettant de meilleures rentrées fiscales (impôts, TVA, etc.), de moindres chômeurs et un nombre accru de cotisants, améliorant les comptes de l’assurance-maladie.
Une bombe à retardement
Néanmoins, cet équilibre s’explique aussi à travers un manque d’investissement dans les infrastructures, qui inquiète tant certains observateurs de l’économie allemande que les sociaux-démocrates du vice-chancelier et ministre de l’économie Sigmar Gabriel, membres de la « Grande coalition » qu’ils forment avec l’Union chrétienne-démocrate de la chancelière Angela Merkel et Wolfgang Schäuble. En effet, le gouvernement réduit ses investissements pour respecter sa règle d’or budgétaire (nouvelle religion dans un conservatisme étroit d’esprit). Elle est digne des saignées des médecins du temps de Molière, de Louis XIV, quitte à ce que les infrastructures deviennent de plus en plus vétustes, comme par exemple, le pont du Rhin de Leverkusen, dans le Land industriel de la Rhénanie-du-Nord-Westphalie, où les camions n’ont pas pu y circuler durant plusieurs mois pour cause de fissures. À vouloir dégraisser, c’est se mettre dans une position dangereuse pour le cœur économique et démographique du pays des Teutons. D’ailleurs, sur la question démographique, le vieillissement de la population allemande va obliger la coalition CDU-SPD à remettre en cause la promesse de départ en retraite à 63 ans, au lieu de 65 ans, ou à régulariser davantage d’immigrés, attirés par la vitalité actuelle outre-Rhin.
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