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JoSeseSeko

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"Il ne faut jamais prendre les gens pour des cons, mais il ne faut pas oublier qu'ils le sont." Cette phrase résume une recherche de vérité, de développer de l'information sur une variété de sujets, notamment l'économie, la politique et l'histoire. Et ce, dans plusieurs pays du monde.


Volkswagen met l'automobile dans l'embarras

Publié par JoSeseSeko sur 25 Septembre 2015, 14:24pm

Catégories : #Économie, #Industrie, #Automobile, #Volkswagen, #Écologie, #TAFTA, #Europe, #Allemagne, #Amériques, #États-Unis

Photo: ODD ANDERSEN/AFP

Photo: ODD ANDERSEN/AFP

Le scandale Volkswagen illustre combien l'industrie automobile peut contourner les règles anti-pollution jetant le doute sur les autres constructeurs. Mais au-delà, c'est la qualité allemande qui est remise en cause, plus la capacité de résistance industrielle de l'Union européenne face aux États-Unis, en pleines négociations pour un traité de libre-échange.

La voiture du peuple, slogan phare de Volkswagen, a du plomb dans l'aile. Depuis mardi 22 septembre, l'œil du cyclone est braqué sur Volkswagen. Suite à l'aveu de tricherie de la part du groupe automobile allemand à propos de tests anti-pollution sur un moteur diesel équipant 11 millions de véhicules dans le monde, dont 1 million en France. Malgré le départ de Martin Winterkorn, président du directoire de Volkswagen, mercredi 23 septembre, avec plusieurs dizaines de millions d'euros d'indemnités, et une nouvelle direction (cf lien n°1), l'incendie ne semble pas se calmer.

Volkswagen, bouc-émissaire?

Au contraire, cela risque de se répandre chez les autres constructeurs. En particulier les allemands. BMW est dans le collimateur. Le journal automobile d'outre-Rhin Auto Bild, dans un article publié jeudi 24 septembre, indique que plusieurs voitures à moteur diesel du constructeur allemand auraient également dépassé les normes anti-pollution, ce dont BMW réfute jusqu'à présent.

En tout cas, l'ampleur du scandale est telle, plus l'amende exorbitante en provenance des États-Unis (16 milliards d'euros), que Volkswagen, premier constructeur mondial, devrait en principe régler la facture, d'après La Tribune (cf lien n°2). Mais les perspectives futures sur les ventes, le risque de dégradation par les agences de notation, des actions de groupe de la part de consommateurs dans le monde et un taux de change euro/dollar défavorable à Volkswagen pourraient bien compliquer la situation du groupe. Au risque de jouer l'avocat du diable, j'ai l'impression que Volkswagen est le bouc-émissaire idéal, en raison du scandale en lui-même puis de sa position dans l'industrie automobile (leader mondial), me rappelant, toutes proportions gardées, l'affaire Festina, au Tour de France 1998, et la question du dopage dans le cyclisme, vu que d'autres équipes cyclistes avaient nié à l'époque et qu'il a fallut attendre plusieurs années pour se rendre compte que le peloton du Tour était fortement composé de sportifs ayant pris des produits dopants (EPO).

Tests aléatoires et sanctions au bout?

Du coup, une des réactions des pouvoirs publics a été celle de Ségolène Royal. La ministre de l'Écologie entend faire appliquer des tests aléatoires dès la semaine prochaine, sur toutes les marques possibles (cf lien n°3). Et ensuite, une commission "indépendante" sera chargée de faire les évaluations, de manière à avoir une transparence de la part des constructeurs.

Il n'empêche, ceux qui seraient, a priori, les grands gagnants dans l'histoire, au niveau du secteur automobile, devraient être Toyota, retrouvant ainsi la place de leader que Volkswagen lui a piqué, mais aussi les français PSA (Peugeot, Citroën) et Renault. Encore faut-il que les résultats de ces tests montrent une absence de tricherie de leur part. Sinon, il faudra sanctionner. Mais pensez-vous, par exemple, que Renault pourrait être sanctionné s'il avait agi de la même manière que Volkswagen? Vu que l'État français détient encore 15% du capital de l'ex-Régie, il y a de quoi en douter.

Coup dur pour le "Deutsche qualität"

La réputation de l'industrie allemande en général, et de l'automobile en particulier, prend un sérieux coup d'arrêt. En effet, comme je vous l'ai rappelé, Volkswagen est leader mondial dans son domaine, et ne peut que symboliser le "Deustche qualität". Déjà qu'au niveau politique, l'hégémonie allemande au sein de l'Union européenne (UE) a de plus en plus de mal à passer, cette affaire risque d'être la goutte d'eau qui fait déborder le vase. D'ailleurs, la classe politique allemande, appuyée par la population, s'indigne du comportement de la direction de Volkswagen car elle a conscience de l'effet boule de neige dévastateur que cela pourrait faire, d'autant plus que le groupe automobile était un champion en matière d'exportations, contribuant fortement aux excédents commerciaux de Berlin dans le monde.

Mais enfin, de là à ce que toute l'industrie allemande soit d'un coup rejetée, il y a de la marge. Par exemple, au niveau des instruments de musique, les allemands Warwick et Sandberg font une concurrence importante, mais méconnue, envers les américains Fender, Gibson ou Music Man. En effet, le son des basses Sandberg n'a rien à envier, voire même de qualité supérieur à celui des Fender, pour un prix équivalent. Je parle en connaissance de cause, chers lecteurs.

Une impuissance européenne

Peut-être que la grande conséquence de cette histoire se situe au niveau macroéconomique, en particulier pour l'UE. En effet, l'affaire Volkswagen est venue tout droit des États-Unis, et les constructeurs états-uniens (Ford, General Motors) entendent se refaire une santé après la crise de 2008, qui ne leur a pas fait de cadeau - General Motors devant être même nationalisé afin de ne pas être en faillite totale -, et Volkswagen représente un concurrent de poids, tant sur leur propre marché local que sur les autres marchés, notamment les marchés émergents (Chine, Brésil, Inde, etc.). Pire encore, d'après le journal italien Ilmanifesto, la Commission européenne était au courant depuis 2011 et n'a pas bougé d'un iota pour soit sanctionner Volkswagen, soit modifier la législation en vigueur pour éviter que la bombe explose.

Bref, un véritable aveu d'impuissance de Bruxelles et au contraire, une démonstration de force de la part de Washington. Et à l'heure où un traité de libre-échange transatlantique (le fameux TAFTA, tant combattu par la gauche radicale en France) est en passe d'être signé, ça montre que le pire est à venir car les États de l'UE seraient désarmés juridiquement. Or, ce genre d'histoires pourrait se multiplier, en défaveur de l'industrie européenne, déjà plus tellement imposante, ce qui la mènerait sans doute à l'extinction totale.

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A
Bon article! il résume bien les événements suite au scandal ! merci.
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