Victorieux de Salzbourg 2-0, lors de la demi-finale aller de la Ligue Europa, l'Olympique de Marseille est en bonne position pour se qualifier pour la finale de cette compétition européenne, avec des supporters qui donnent des ailes aux joueurs et un stade Vélodrome en fusion.
Je peux le dire, "j'y étais". Où ça? Au stade Vélodrome, jeudi 26 avril, pour voir la demi-finale aller de la Ligue Europa entre l'Olympique de Marseille, dernier club français engagé dans une compétition européenne, et le Red Bull Salzbourg. Avec plus de 63.000 spectateurs, j'ai pu voir de près l'OM disposer de l'équipe autrichienne avec une victoire 2-0, par des buts de Florian Thauvin, le meilleur joueur olympien cette saison, et Clinton N'jie. Une victoire sans encaisser de but, ce qui est une bonne chose de faite, en attendant le match retour, jeudi 3 mai, où la vigilance sera de rigueur.
Fusion
Ce printemps 2018 est chaud sur Marseille. Au Vélodrome, les chants n'ont pas cessé. Les supporters olympiens étaient en fusion pour donner des ailes à des joueurs qui sentent les bienfaits d'avoir le "douzième homme" à leurs côtés. Si l'ambiance était une nouvelle fois énorme, avec ces chants de tous les instants, les tifos superbes des virages Nord et Sud - bravo aux groupes ultras ayant réalisé ce travail! -, il n'en demeure pas moins que les amis marseillais avec qui j'avais pris mon billet en tribune Ganay, à proximité du virage Nord d'ailleurs, estiment que l'atmosphère n'était pas aussi volcanique que lors du quart de finale retour contre le Red Bull Leipzig, gagné 5-2. Peut-être parce qu'il y a eu moins de buts et que ce n'était que le match aller de la demi-finale. Mais ce serait chercher la petite bête tant on était pris dans un environnement plein de passion. C'est un moment qu'on ne peut pas oublier de sitôt.
Surtout quand on sait qu'un club comme le Paris Saint-Germain se montre toujours incapable d'atteindre les demi-finales d'une compétition européenne (Ligue des Champions, Ligue Europa) depuis son rachat par le Qatar, en 2011, et que dans l'intervalle, l'AS Monaco, l'Olympique Lyonnais et donc l'OM ont déjà franchi ce genre de palier. De même que ça permet de dire qu'en dépit du capital investi, si la passion des supporters n'emboîte pas, en raison d'un manque d'identité, alors on peut difficilement aboutir à quelque chose qui transcende les esprits pour fusionner vers un objectif commun.
Si cette victoire sans encaisser de but est bienvenue, il n'en reste pas moins que l'entraîneur de l'OM, Rudi Garcia, pourtant fortement critiqué en début de saison, doit savoir gérer la cadence avec la fin de championnat, où le club phocéen, actuellement quatrième de Ligue 1, bataille pour une place en Ligue des Champions vu qu'il est à un point de l'AS Monaco, deuxième, et à égalité de points avec l'OL. Et cette Ligue des Champions, l'OM peut s'y qualifier en étant vainqueur de la Ligue Europa. Pour cela, en cas de qualification pour la finale qui aura lieu à Lyon - Jean-Michel Aulas, président de l'OL, doit déjà suer à l'évocation de cette idée -, il faudra battre soit Arsenal, soit l'Atlético Madrid, qui s'affrontent dans l'autre demi-finale.
Et quand on parle de gérer, il s'agit de faire au mieux avec l'effectif actuel. En outre, la suspension du défenseur Adil Rami pour les trois derniers matchs de la saison, par la commission de discipline de la LFP, complique les choses car il y a encore des joueurs blessés ou en risque de blessure (Rolando, Hiroki Sakai, Boubacar Kamara, Steve Mandanda) et leur retour sur les terrains ne sera pas de trop pour l'équipe, en espérant que d'autres joueurs ne connaissent pas de soucis avec leur corps. Le défi est important mais il semble être un stimulant très fort pour le club, permettant de donner de la crédibilité au projet de l'actionnaire majoritaire Frank McCourt, qui donnait l'impression d'être incomplet avec le marché des transferts durant l'été 2017. Et puis, une victoire dans une compétition européenne, presque 25 ans après la victoire en Ligue des Champions, le 26 mai 1993, serait un beau clin d'œil à l'histoire.