La démission de Jean-Paul Delevoye de sa fonction de Haut commissaire aux retraites, après les multiples révélations sur son manque de transparence avec potentialité de conflit d'intérêts rend la tâche du pouvoir plus complexe, pouvant espérer trouver son salut à travers l'attitude mollassonne de la direction de la CFDT.
Au moins, il y aura eu une déclaration honnête de la part de Jean-Paul Delevoye. Celle consistant à ce qu'il démissionne de son poste de Haut commissaire aux retraites, lundi 16 décembre (cf lien n°1). Il faut dire que Delevoye s'était tiré une balle dans le pied à travers ses oublis dans sa déclaration auprès de la Haute autorité pour la transparence de la vie publique. Il y a une semaine, il était question d'un oubli. Aujourd'hui, c'est 13 oublis d'activités, soit salarié, soit bénévole dans sa déclaration. De quoi se poser la question de conflit d'interêts, notamment envers les assurances, pour qui la réforme des retraites envisagée par le gouvernement les fait miroiter tant elle est une occasion pour lorgner sur l'épargne française, la plus importante parmi les pays occidentaux. Et même si Emmanuel Macron regrette cette démission, elle semblait inéluctable, et certains éditorialistes - coucou Christophe Barbier! - se sont encore montrés ridicules en évoquant une démission pour plus tard. Mais "le ridicule ne tue pas"!
Épines
Il n'empêche, cette démission demeure une épine dans le pied du gouvernement, étant donné que Delevoye avait droit à un certain respect de la part des syndicats et qu'il était le principal élaborateur du projet de réforme des retraites, officiellement présenté mercredi 11 décembre par le Premier ministre Édouard Philippe. Et malgré le matraquage médiatique en faveur du pouvoir, par convergence idéologique dans de nombreux cas, par tradition anti-syndicale viscérale ("Noël pris en otage par la CGT"), l'opposition à la réforme de retraites reste manifeste et majoritaire (cf lien n°2). Preuve que ces éléments de langage si récurrents, si méprisants, perdent de leur efficacité, sauf si cette lutte d'usure met davantage à mal les syndicats et autres organisations opposées au projet gouvernemental que le gouvernement.
Il faut dire que cette opposition a également une épine dans son pied. Elle s'appelle la CFDT. Si le syndicat mené par Laurent Berger s'est résolu à rejoindre la grève, à travers une participation officielle à la manifestation du 17 décembre, c'est du bout des lèvres et c'est seulement en raison de l'utilisation de l'âge pivot, fixé à 64 ans, soit deux ans de plus que l'âge légal de départ en retraite (62 ans). D'ailleurs, la direction de la CDFT a prévu de suivre un parcours différent, le 17 décembre, Berger ne tenant pas à se mélanger avec Philippe Martinez, secrétaire général de la CGT, et les autres leaders syndicaux "durs". Ce faisant, il est bon de voir comment la base syndiquée de la CFDT va se comporter car certaines fédérations, notamment la CFDT-Cheminots, ont suivi la grève depuis le début et joignent leurs forces avec les fédérations de la CGT, de FO, de SUD, de la FSU et d'autres syndicats.
En tout cas, vivement le 17 décembre!
Le haut-commissaire aux retraites Jean-Paul Delevoye démissionne
La situation était devenue intenable. Mis sous pression après la révélation de nouvelles omissions dans sa déclaration d'intérêts, le haut-commissaire en charge de la réforme des retraites ...
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