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JoSeseSeko

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"Il ne faut jamais prendre les gens pour des cons, mais il ne faut pas oublier qu'ils le sont." Cette phrase résume une recherche de vérité, de développer de l'information sur une variété de sujets, notamment l'économie, la politique et l'histoire. Et ce, dans plusieurs pays du monde.


Pas de cadeau envers la réforme des retraites

Publié par JoSeseSeko sur 17 Décembre 2019, 23:34pm

Catégories : #Économie, #Politique, #Europe, #France, #Gouvernement, #Retraites, #Sécurité Sociale, #Grève, #Manifestation, #Syndicalisme, #Lutte des classes

Photo: JoSeseSeko

Photo: JoSeseSeko

Si la mobilisation semble plutôt à hauteur, voire même au-dessus de celle du 5 décembre, c'est signe que les annonces du pouvoir la semaine dernière, plus les révélations en cascade sur les omissions de Jean-Paul Delevoye ont motivé bien du monde et que du côté d'Emmanuel Macron ou d'Édouard Philippe, il va falloir se montrer ingénieux pour s'en tirer.

Si le président de la République (bourgeoise) et son Premier ministre pensaient avoir convaincu en présentant la réforme des retraites la semaine dernière, c'est raté dans les grandes largeurs. Non seulement, la mobilisation, mardi 17 décembre, était bien plus importante que celle du 10 décembre, mais selon les syndicats, il y aurait eu 1.800.000 manifestants dans toute la France. Soit 300.000 de plus que le 5 décembre dernier, jour du début de la grève. Cependant, le ministère de l'Intérieur comptabilise 615.000 personnes battant le pavé, soit moins que le 5 décembre, où ça comptait 800.000 (cf lien n°1).

Goutte d'eau

Dans l'ensemble des cortèges, notamment à Paris, on pouvait observe des salariés du public, du privé, des fonctionnaires, des professions libérales, etc. particulièrement vent debout contre la réforme des retraites, appelant à son retrait pur et simple. Signe que c'est plutôt la Confédération générale du travail (CGT), avec son secrétaire général Philippe Martinez qui semble tirer son épingle du jeu, contrairement à la Confédération française démocratique du travail (CFDT), menée par Laurent Dernier. Ce dernier s'est d'ailleurs vite éclipsé du cortège parisien sous prétexte qu'il y avait "trop de monde autour de lui" (cf lien n°2). À croire qu'il préfère la solitude ou la petite compagnie auprès du gouvernement, tant la CFDT a la réputation d'accepter de signer des réformes allant dans le sens du patronat, la faisant passer pour un syndicat jaune. Après, certaines bases sont plus vindicatives, à l'instar de la CFDT-Cheminots qui soutient la grève, avec la CGT-Cheminots ou encore SUD-Rail.

Mais peut-on dire que cette réforme des retraites est la seule raison poussant à nombre de personnes de faire grève et/ou de manifester? Non. Cependant, l'idée d'introduction du système par points, dont l'utilité est de diminuer le niveau des pensions, donc d'appauvrir les retraités, se retrouvant obligés de continuer à travailler ou de loger leur épargne dans des fonds de pension qui n'attendent que ça, dans cette réforme des retraites, est une goutte d'eau faisant déborder le vase. Un exemple? Le monde de l'éducation nationale. Le personnel enseignant, considéré comme méprisé par le ministre Jean-Michel Blanquer, voit dans cette réforme des retraites une nouvelle diminution de leurs futures pensions vu que ce sera comptabilisé sur l'ensemble de la carrière. Et malgré les annonces gouvernementales, la colère couve tant ils ressentent l'image d'être pressés comme des citrons, avec une dégradation de leurs conditions de travail telle que les burn-out se développent, voire des suicides comme celui de Christine Renon, directrice d'école à Pantin (Seine-Saint-Denis) en octobre dernier, où l'institution est pointée du doigt dans son manque de soutien et de protection.

La grève, un privilège?

Vu l'ampleur de la manifestation, il serait étonnant qu'il y ait "une trêve de Noël", incantée par le gouvernement pour décrédibiliser les grévistes, après avoir échoué à arguer que cette grève ne serait menée que par des "privilégiés", des "corporatistes", et autres éléments de langage si habituels dans une classe dominante française par tradition anti-syndicale. D'ailleurs, quand ça parle de "privilégiés", ça sous-entend que la grève n'est pas un droit, mais un privilège, que certains peuvent se permettre, au mépris des conséquences, comme se lamente un "entrepreneur" dans la restauration qui s'affirme à la merci de cette grève (cf lien n°3).

Sachant que cette personne en question ne tient pas à parler des revendications, et donc encore moins des causes de cette grève, c'est une logique individualiste, court-termiste, pleinement étroite qui ne recherche pas d'analyse en amont et rejeter ses problèmes sur des grévistes au lieu des structures économiques et sociales dans lesquelles il s'est fait une place. Et ce, en s'assurant ne pas être un "patron made in Les Grévistes" alors qu'il en adopte la même rhétorique marquant une appartenance sociale comme quoi l'entrepreneur serait le créateur de richesse, et non le travailleur. En outre, des grèves dans la restauration, ça existe, comme du côté de chez McDonalds par exemple. Mais c'est peu fréquent car les personnels dans la restauration, dans un statut précaire, ne vont pas forcément songer à se syndiquer et à vouloir faire grève dans un restaurant car c'est un risque important. D'ailleurs, si la grève était un privilège, il y en aurait partout en France tous les jours de l'année.

Or, ce n'est pas le cas et faire une grève par plaisir, ça se saurait. Surtout face à la répression policière qui est fixée par le pouvoir actuel, comme des pompiers peuvent en attester (cf lien n°4). Néanmoins, les grévistes doivent faire attention aux conséquences macroéconomiques que cette grève peut générer, y compris envers des personnes qui seraient en phase avec leur lutte telles les femmes de chambre dans l'hôtellerie par exemple.

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