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JoSeseSeko

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"Il ne faut jamais prendre les gens pour des cons, mais il ne faut pas oublier qu'ils le sont." Cette phrase résume une recherche de vérité, de développer de l'information sur une variété de sujets, notamment l'économie, la politique et l'histoire. Et ce, dans plusieurs pays du monde.


Le temps des séparations

Publié par JoSeseSeko sur 24 Juin 2017, 11:38am

Catégories : #Politique, #Europe, #France, #FI, #Mélenchon, #PC, #FDG, #Chassaigne, #Socialisme, #Communisme

Photo : Fred Dufour/AFP

Photo : Fred Dufour/AFP

La constitution des groupes parlementaires de la nouvelle législature a donné lieu à des pas de côté à droite, entre les Républicains, et à gauche, entre communistes et insoumis, quand bien même dans les deux cas, il y ait un socle d'idées partagées. Mais pour la gauche radicale, il y a l'impression que les egos l'emportent sur le reste.

"Alors faisons bande à part" chantait le groupe Matmatah, lors de sa séparation en 2008, avant de se reformer en 2016. C'est ce qui est dans l'air du temps au niveau politique. Après des élections législatives donnant l'Assemblée nationale la plus mal élue de l'histoire de la Ve République, l'heure est à la composition des groupes parlementaires. En milieu de semaine, il a été beaucoup question de la scission dans l'alliance Les Républicains-Union des démocrates et indépendants (LR-UDI) car l'ensemble des députés UDI plus une vingtaines de députés LR, autour de Thierry Solère, député de la 9e circonscription des Hauts-de-Seine, ont formé un groupe parlementaire intitulé Républicains constructifs/UDI, qui pourrait se montrer plus coopératif avec la majorité parlementaire (République en marche + Modem), notamment lors du vote de confiance envers le gouvernement Philippe en juillet prochain en votant oui ou en s'abstenant. Du côté du groupe LR classique, ce sera l'opposition affichée, considérant que ces constructifs sont des "destructeurs" de leur famille politique, avec un arrière-goût d'accusation de traitrise quelque part.

Insoumis-communistes: chacun de son côté

Mais une autre séparation marque les esprits, c'est celle entre la France insoumise (FI) et le Parti communiste (PC). Les insoumis sont arrivés à avoir 17 députés issus de leurs rangs, dont parmi eux Jean-Luc Mélenchon, candidat à l'élection présidentielle (19,58% des voix) élu dans la 4e circonscription des Bouches-du-Rhône. Les 17 insoumis pourraient bien être 18 si l'élection de Manuel Valls dans la 1ère circonscription de l'Essonne est invalidée par le Conseil constitutionnel, laissant une chance à Farida Amrani, candidate insoumise de conquérir ce siège aux dépens de l'ancien Premier ministre. Toujours est-il que, de facto, la FI est en mesure de former un groupe parlementaire puisque le seuil minimal est de 15 députés. Il aurait pu être intéressant de voir si les communistes se seraient joints à eux pour former un groupe parlementaire FI+PC. Mais il n'en n'est rien car les 11 députés communistes, autour d'André Chassaigne, député de la 5e circonscription du Puy-de-Dôme, ont formé un groupe parlementaire, la gauche démocratique et républicaine, avec quatre députés ultramarins. Du coup, au lieu d'un bloc de 32 députés de la gauche radicale, il y aura deux groupes parlementaires de 17 et 15 députés, en dépit d'une certaine proximité idéologique (cf lien n°1). Comment ça a pu en arriver là?

Plusieurs raisons peuvent venir à l'esprit:

  1. Communistes et insoumis se sont bataillés entre eux durant ces législatives car ils n'avaient pas trouvé un accord national de désistement réciproque sur plusieurs dizaines de circonscriptions, réduisant la capacité de faire élire des députés issus de la FI ou du PC dans des endroits pourtant largement gagnables, au vu du score de Mélenchon au premier tour de la présidentielle, comme dans la 5e circonscription du Val-d'Oise, gagnée par la candidate de la REM alors qu'à la présidentielle, Mélenchon était sorti largement en tête dans les villes de cette circonscription (cf liens n° 2 et n°3).
  2. Liée à la première raison, les responsabilités de chaque camp. Communistes et insoumis s'envoient les mêmes reproches sur l'absence d'accord, estimant chacun de son côté que la circonscription devait être intégralement pour un camp au lieu de l'autre, et de soumettre ce dernier à cette volonté. Pourtant, des candidats comme Stéphane Peu (2e circonscription de la Seine-Saint-Denis), Marie-George Buffet (4e circonscription de la Seine-Saint-Denis), François Ruffin (1ère circonscription de la Somme) ou Clémentine Autain (11e circonscription de la Seine-Saint-Denis) ont su se faire élire en raison d'une entente entre communistes et insoumis locaux. Preuve que l'unité de ces forces peut être productive.
  3. L'attitude à avoir envers le Parti socialiste (PS). La FI se montre intransigeante à l'égard des 29 députés socialistes survivants, attendant de voir si ces députés seraient en mesure de voter contre la confiance au gouvernement Philippe, et ainsi les appeler à se rallier à leur ligne politique. Le PC, pour sa part, est plus dans la négociation avec un PS pourtant aux abois. Il faut dire que cette relation ambigüe entre communistes et socialistes avait provoqué des bisbilles au sein du Front de gauche (FG) à partir des élections municipales de 2014, entre le PC et le Parti de gauche de Mélenchon, parti qui servira de moteur pour le mouvement la France insoumise à partir de 2016.
  4. Si un groupe FI+PC s'était constitué, qui aurait été le président de groupe? C'est une question non anodine car il aurait fallu départager entre Mélenchon et Chassaigne, sachant qu'ils ne s'estiment guère et qu'ils ont, chacun de leur côté, une certaine expérience parlementaire qui les rend légitime pour présider le groupe. L'alternative aurait été de mettre à la présidence du groupe un des quatre députés (Peu, Buffet, Ruffin, Autain) soutenus à la fois par le PC et par la FI, sachant que cette dernière se veut être, à la base, un dépassement du FG. Selon moi, mais vous pouvez en discuter, chers lecteurs, le choix de Buffet aurait été le meilleur dans ce cadre car elle a soutenu Mélenchon et a une légitimité au sein du PC, en plus de son expérience parlementaire et ministérielle (ministre des Sports de 1997 à 2002).

Il faudra voir si cette séparation sera maintenue tout au long de la nouvelle législature ou si un rapprochement s'opérerait à l'avenir.

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