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JoSeseSeko

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"Il ne faut jamais prendre les gens pour des cons, mais il ne faut pas oublier qu'ils le sont." Cette phrase résume une recherche de vérité, de développer de l'information sur une variété de sujets, notamment l'économie, la politique et l'histoire. Et ce, dans plusieurs pays du monde.


Attal, symbole de la génération de la chute

Publié par JoSeseSeko sur 10 Janvier 2024, 11:57am

Catégories : #Politique, #Europe, #France, #Gouvernement, #Borne, #Attal, #Économie

Photo: AFP

Photo: AFP

En attendant la composition du nouveau gouvernement, la nomination de Gabriel Attal au poste de Premier ministre à la place d'Élisabeth Borne montre combien Emmanuel Macron compte sur son toutou pour regagner en popularité, alors que la chute promet d'être inexorable.

Voici le plus jeune Premier ministre de l'histoire de la Ve République. C'est ce que retient grandement la presse à la suite de la nomination de Gabriel Attal - 34 ans - à Matignon, mardi 9 janvier, au lendemain de la démission d'Élisabeth Borne. Jusqu'alors ministre de l'Éducation nationale ou encore auparavant ministre délégué aux Comptes publics, Attal a droit à une promotion rapide, traduisant une influence liée à ses origines sociales pour le moins bourgeoises, lui permettant de grenouiller dans les hautes sphères sans véritablement connaître le monde du travail. Mais on y reviendra plus tard.

Borne out

En attendant, il faut quand même faire un bilan du passage de Borne à Matignon. Et un nombre résume bien les choses. C'est le nombre 23, qui correspond au nombre d'utilisations de l'article 49.3 de la Constitution de la Ve République, engageant "la responsabilité du gouvernement" face au Parlement, mais qui est en vérité un passage en force. Notamment au sujet du dépeçage - pardon, de la réforme - des retraites, au printemps 2023, alors que quelques millions de Français(es) ont régulièrement manifesté leur opposition sur ce sujet. Une mobilisation massive qui n'était plus observée depuis les années 1970, selon certains. En tout cas, même si elle ne bat pas le record absolu d'utilisations de l'article 49.3 par un Premier ministre, toujours détenu par Michel Rocard - 28 fois entre mai 1988 et mai 1991 -, Borne a certainement le record relatif car s'il s'agit de 23 49.3 utilisés en 19 mois. Soit plus d'une utilisation de cet article de la Constitution par mois en moyenne.

Et pour finir ce bilan foncièrement a-démocratique, le vote du projet de loi immigration, fin décembre, dans une version revue pour obtenir les voix des députés de droite et d'extrême-droite, a fragilisé le gouvernement de Borne vu qu'un ministre - Aurélien Rousseau à la Santé -, avait démissionné au lendemain du vote, tandis que d'autres avaient exprimé l'idée d'en faire autant avant de se dégonfler. La rémunération ministérielle avant les convictions, sans doute. Voilà la trace que laissera Borne.

Génération de la chute

Quand on regarde la carrière du nouveau Premier ministre, il est frappant que le monde du travail lui soit pleinement étranger, vu qu'il a grenouillé dans des sphères politiciennes, des cabinets ministériels, avant de devenir député, secrétaire d'État puis ministre dans les différents gouvernements depuis 2017. Plus fort encore, quand il fut brièvement ministre de l'Éducation nationale, il n'avait jamais passé sa scolarité dans l'école publique! Et ce qu'on retient de son passage rue de Grenelle, c'est l'interdiction de l'abaya, une robe considérée comme un signe d'appartenance (réelle ou supposée) à la religion musulmane, puis à l'expérimentation du port de l'uniforme. Bref, de la gesticulation de réactionnaire plaisant aux laïcistes aliénés et aux conservateurs qui savent que l'uniforme est un cache-misère par rapport aux inégalités d'accès au savoir pour les élèves. Et cela évite de parler des problèmes structurels que sont les classes surchargées pour les enseignants, le nombre d'heures de cours pour les élèves (et donc les profs) dans le primaire et le secondaire, fortement supérieur à la moyenne de l'Union européenne, puis un niveau de salaire des profs qui reste inférieur à la moyenne des pays de l'Organisation de coopération et de développement économiques, comme le souligne l'hebdomadaire le Canard enchaîné dans un article publié le 3 janvier dernier (cf photo).

Enfin, lors de son discours à la passation entre lui et Borne, il ressort l'argument éculé comme quoi "travailler doit être mieux valorisé que ne pas travailler". Or, les chômeurs ont observé une baisse significative des versements d'allocations chômage avec les dernières réformes de l'assurance-chômage quand Borne était ministre... du Travail. Dire qu'ils cotisent pour leur droit à l'assurance-chômage. Et comme le taux de chômage est reparti à la hausse ces derniers temps, en raison notamment de la politique monétaire restrictive de la Banque centrale européenne au nom de la lutte contre l'inflation - quelle idée! -, cela ne fera que renforcer la pauvreté qui augmente sous la présidence de Macron.

Pour finir, ce toutou du mac de l'Élysée illustre ce que j'appelle "la génération de la chute". En l'occurrence, ma génération car j'ai un an de moins qu'Attal. Cela me peine mais pourtant, Attal donne raison à un poème que j'avais écrit sur un ancien blog - qui n'existe plus - en 2010, que j'ai intitulé La génération de la chute. J'avais 20 ans à ce moment-là. Et en l'ayant relu ces derniers jours, le fond ne bouge pas d'un iota. Lisez plutôt:

La génération 90 ou l'idée
D'une humanité bien fondée,
Laissant place à la liberté,
Mais écrasant volontiers l'égalité.

Née au moment de la chute
De l'URSS, de l'apartheid sud-africain,
Du triomphe du capitalisme des putes,
Et de l'impérialisme américain;

Elle grandit dans la télé-réalité,
Adore regarder ce genre d'imbécilités,
Où les faux-culs s'exhibent sans cesse
Et elle tient à les suivre, jusque dans l'ivresse.

Mais c'est affirmer ne pas avoir d'existence,
Et pire encore, ne pas avoir de conscience.
La preuve, Internet, qui est un bienfait,
Avec cette génération, devient un méfait.

Elle n'est pas seulement que stupidité,
Elle est aussi une méchanceté
Envoyée par sms, à n'importe quelle place,
Et ne se regarde pas en face-à-face.

Cette génération d'idiots forcenés
Suit bêtement la politique de leurs ainés,
Séparant les luttes de sexe et de race,
Niant leur imbrication avec celle des classes.

Le jour où cette génération sans savoir
Pourra se permettre d'accéder au pouvoir,
Il faudra s'y opposer avec conviction
Pour défendre une planète en décomposition.

Heureusement, la génération de la chute
Comporte des personnes ayant un noble but:
Un monde émancipateur pour l'Humanité,
Teinté de liberté et d'égalité.

Cette génération est pourtant la mienne.
Si je dois m'y opposer, qu'à cela ne tienne.
Avec l'idée que de toute façon,
Elle aura besoin de recevoir une leçon.

À bon entendeur!

 

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