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JoSeseSeko

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"Il ne faut jamais prendre les gens pour des cons, mais il ne faut pas oublier qu'ils le sont." Cette phrase résume une recherche de vérité, de développer de l'information sur une variété de sujets, notamment l'économie, la politique et l'histoire. Et ce, dans plusieurs pays du monde.


Une escalade en marche entre Israël et Iran?

Publié par JoSeseSeko sur 14 Avril 2024, 18:00pm

Catégories : #Moyen-Orient, #Israël, #Iran, #Palestine

Photo: AFP

Photo: AFP

En riposte de l'attaque israélienne d'un annexe de l'ambassade d'Iran à Damas (Syrie), l'armée iranienne a déployé quelques centaines de drones en direction d'Israël, détruits par les dispositifs défensifs israéliens et de ses alliés - États-Unis, Royaume-Uni, France -. De quoi alimenter une tension continue au Moyen-Orient avec l'offensive israélienne sur la bande de Gaza depuis le 8 octobre, et l'accusation de génocide qui va avec.

Un round d'observation s'est organisé ces derniers jours entre Israël et Iran, dans un contexte où l'armée israélienne continue sans vergogne à martyriser les Palestiniens de la bande de Gaza, faisant ainsi un doigt d'honneur supplémentaire au droit international. L'intervention directe de l'armée iranienne envers Israël via l'envoi de drones, le 13 avril, est une première de la part de la République islamique, qui menait jusque-là une "guerre de l'ombre", soutenant des groupes proxys comme le Hezbollah basé au Liban ou les rebelles Houthi au Yémen par exemple (cf lien n°1). Mais pour le régime iranien, il s'agit d'une riposte à l'attaque israélienne sur un annexe de l'ambassade d'Iran à Damas (Syrie) le 1er avril, celle-ci ayant fait 11 morts, dont sept membres des Gardiens de la révolution islamique, une unité dépendant de l'ayatollah Khamenei, (véritable) chef de l'État iranien (cf lien n°2).

Occident à la rescousse

Avec ce nouveau front qui semble s'ouvrir, alors qu'il y a encore à gérer l'offensive sur la bande de Gaza, l'État d'Israël pousse les pays occidentaux à venir à la rescousse, tant il est notoire que le régime des mollahs iraniens est partisan de la destruction de l'État d'Israël au profit d'un État palestinien (cf lien n°3). Et cela n'a pas loupé puisque les États-Unis, le Royaume-Uni et la France ont "intercepté" des drones iraniens le 13 avril (cf lien n°4). Et par souci de prudence, plusieurs pays, comme la France par exemple, appellent leurs ressortissants à "quitter temporairement" l'Iran et de s'y rendre. Mais également, le ministère des Affaires étrangères recommande de ne pas se rendre "au Liban, en Israël et dans les Territoires palestiniens" (cf lien n°5).

Agiter la menace extérieure

Maintenant, est-ce que l'escalade entre les deux pays est irréversible? Cela n'est pas à exclure, mais aucun des deux ne voudrait en prendre la responsabilité. L'Iran indique, notamment à destination des États-Unis, que l'opération du 13 avril est une riposte et que ceci sert de mise en garde envers Israël car au cas où Tsahal mettrait une nouvelle pièce dans le juke-box, la réponse de l'armée iranienne serait moins mesurée. Histoire de dire que Téhéran ne bougera plus sauf si Tel-Aviv attaque (de nouveau). Sachant qu'en parallèle, l'Iran pourrait s'assurer le contrôle plein et entier du détroit d'Ormuz, arraisonner des navires israéliens, verrouiller le trafic maritime et générer des difficultés économiques, notamment en matière de transport de pétrole.

Toujours est-il que pour chacun des deux pays, ces opérations ont de quoi avoir pour but de rassembler leur population respective en agitant la menace extérieure et pour mieux faire taire les oppositions intérieures. En Israël, l'opposition au Premier ministre Benjamin Netanyahu et à sa guerre à Gaza s'était mobilisée le 6 avril dernier, comprenant que Netanyahu n'en a cure du sort des otages restants dans la bande de Gaza et que la guerre - ayant fait plus de 33.000 morts côté palestinien plus une pente génocidaire manifeste de la part du pouvoir - lui permet de rester en poste par rapport à ses affaires judiciaires, tout en jouant la carte de l'antisémitisme pour taire les critiques (cf lien n°6). En Iran, le régime des mollahs ne cesse de réprimer depuis l'essor d'une mobilisation d'une grande partie de sa jeunesse, consécutif à l'assassinat de Masha Amini par la police des mœurs en septembre 2022. Notamment en visant les jeunes Iraniennes opposées à l'obligation du port du voile. Un rappel à faire face aux islamophobes laïcistes en France qui travestissent les revendications des Iraniennes car les manifestantes, voilées ou non, défendent la liberté de choix vestimentaire et l'égalité femmes-hommes. Et l'agitation de la menace israélienne permet à la théocratie iranienne de verrouiller davantage cette opposition qui a pour slogan "Femme, vie, liberté".

In fine, si la marche à la guerre entre Israël et Iran devait arriver, les pouvoirs de ces deux pays s'y lanceraient volontiers grandement pour des raisons de politique intérieure. On verra bien si cette analyse tient la route ou si elle est à côté de la plaque.

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