Ces derniers jours, la première banque française (et européenne), BNP Paribas, est sous la menace d'une amende record, de 10 à 16 milliards de dollars (de 7,3 à 11,7 milliards d'euros environ), prononcée par le procureur fédéral de l'État de New York, Cyrus Vance.
Le procureur, ainsi que l'administration Barack Obama, tiennent à ce que la banque soit scalpée au prix fort, pour que les électeurs états-uniens se disent: "ils agissent contre les grands méchants banquiers". D'autant plus que les élections du mid-term de novembre approchent, et que le Parti démocrate au pouvoir n'est pas sûr d'avoir une majorité au Congrès. Mais il faut rappeler pourquoi BNP Paribas est dans l’œil du cyclone judiciaire Outre-Atlantique. La banque est accusée d'avoir fait des transactions en dollars dans 3 pays sous embargo états-unien, à savoir l'Iran, Cuba et le Sud-Soudan. Aux yeux des cow-boys ricains, utiliser des dollars pour fournir une bouffée d'air financière à des pays qui subissent un impérialisme US, c'est inconcevable! BNP Paribas se pose d'ailleurs en coupable, espérant alléger la sanction.
Mais ce qui fait que l'affaire prend de l'ampleur, c'est l'amende demandée, alors que le montant des transactions vers ces pays serait à hauteur de 1,5 milliard de dollars. C'est complètement disproportionné! D'où, d'ailleurs, la réaction française avec le président François Hollande et le gouvernement qui sentent pertinemment que si la sanction est supérieure ou égale à 10 milliards de dollars, ce ne sera pas sans conséquence pour les employés de la banque, les clients, mais aussi les contribuables français. Du coup, en vain, le président français a tenté de convaincre son homologue états-unien de faire un lobby pour atténuer la menace sur la banque, au moment des commémorations du 70ème anniversaire du débarquement de Normandie le 6 juin dernier. Il reste alors une arme pour l'exécutif hexagonal, c'est faire capoter le traité transatlantique, actuellement en négociation entre les USA et l'Union européenne. En effet, même si c'est sous mandat de l'UE, le traité devra être ratifié par tous les états membres. Or, si un seul décide de ne pas l'accepter, alors, il sera mort-né. Même si c'est un coup tactique intéressant de la part de M.Hollande, je doute fort qu'il ira au bout de la démarche car d'une part, ce serait isoler davantage la France au sein de l'UE, encore sous le choc des élections européennes, notamment pour le cas français; et d'autre part, ce serait contre-nature de la part de François Hollande, atlantiste notoire. Bref, tout ça est d'une telle duperie que:
- La sanction contre BNP Paribas sera plus légère, d'autant plus que certains dirigeants ciblés par la justice ricaine sont passés à la trappe.
- Le traité transatlantique va passer de toute manière, car les postures actuelles sont assez hypocrites quand on regarde le fond des choses et si on connait l'histoire des personnalités qui s'exposent au niveau médiatique.
Des arrangements se feront et la soumission s'accentuera.
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