L'intervention de Mario Draghi, président de la Banque centrale européenne (BCE), a du annoncer des mesures fortes pour relancer une machine européenne qui reste grippée.
Jeudi 5 juin, Mario Draghi a indiqué dans une conférence de presse que le taux directeur de la BCE serait de nouveau abaissé, pour atteindre un bas historique de 0,15%. Et surtout, le taux de facilité de dépôt passe à -0,10%. Ce qui signifie que les banques commerciales doivent payer pour déposer leurs liquidités auprès de la BCE. Cette banque centrale est la 1ère à tenter cette politique monétaire.
Ce geste de Mario Draghi s'inscrit dans le fait que l'inflation est presque inexistante, et qu'il faut enrayer la spirale déflationniste qui se renforce ces derniers mois, qui fait que l'Union européenne n'a toujours pas l'air d'être sortie de la crise de 2007. Cette faible inflation est la preuve que ce qui se passe en Europe, avec les politiques d'austérité, est contre-productif au niveau économique car une inflation faible, voire une déflation, entraine une faible croissance et un gonflement des dettes publiques. Le Japon en est le grand exemple car depuis les années 1990, ce pays est dans cette spirale déflationniste et commence à peine à en sortir avec la politique du premier ministre conservateur Shinzo Abe, d'ailleurs en visite dans l'UE au mois de mai dernier. En tout cas, les marchés financiers saluent cette déclaration, les bourses connaissent une montée de leurs cours. Mais aussi, cette intervention doit faire en sorte que l'euro soit un poil plus faible, notamment par rapport au dollar, car la monnaie unique a un tel poids que finalement, seule l'Allemagne est sûre d'en sentir les effets positifs.
Mais on ne peut se contenter d'y voir une position économique dans le discours du président de la BCE. C'est également une réponse politique, suite aux élections européennes, où la montée des partis "europhobes" est palpable, sans pour autant changer l'équilibre entre le Parti populaire européen et le Parti socialiste européen. Néanmoins, cette annonce d'une politique monétaire plus active, reste dans le cadre d'une institution qui se veut indépendante, qui ne souhaite pas rendre des comptes auprès des citoyens, et qui ne tient pas à racheter les titres de dette publique des pays membres de l'UE adoptant l'euro. Or, les autres grandes banques centrales (Réserve fédérale états-unienne, Banque du Japon, Banque d'Angleterre, Banque de Chine...) rachètent massivement les titres de dette publique de leurs États respectifs, et sont liées aux gouvernements élus. Du coup, cette baisse de taux, comme celle ayant eu lieu à la fin de l'année 2013 ne sera guère efficace tant que les statuts de la BCE ne seront pas révisés. Et finalement, cela renforce tant l'argument de réforme de l'intérieur de l'UE, dont la BCE, prôné par le Front de gauche (notamment le Parti communiste, sa principale composante) et l'ensemble de la gauche radicale européenne, que l'argument de sortie de l'euro, qui semble être central pour le Front national.
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