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JoSeseSeko

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"Il ne faut jamais prendre les gens pour des cons, mais il ne faut pas oublier qu'ils le sont." Cette phrase résume une recherche de vérité, de développer de l'information sur une variété de sujets, notamment l'économie, la politique et l'histoire. Et ce, dans plusieurs pays du monde.


Il faudra être davantage Nigérian que cela

Publié par JoSeseSeko sur 18 Janvier 2015, 22:23pm

Catégories : #Manifestation, #Afrique, #Nigeria, #Boko Haram, #Politique, #Massacre

Il faudra être davantage Nigérian que cela
Il faudra être davantage Nigérian que cela

À la suite d'un message sur les réseaux sociaux, un rassemblement s'est organisé, dimanche 18 janvier, sur la place du Trocadéro à Paris, en hommage aux récentes victimes de Boko Haram.

Après le message "Je suis Charlie", qui a été repris durant la "marche républicaine" du 11 janvier dernier, voici "Je suis Nigérian". Pendant que le monde s'indignait des 17 morts en France, dont 10 membres du journal Charlie Hebdo, l'organisation terroriste nigériane Boko Haram (éducation occidentale interdite selon certaines traductions) réduisait en cendres 16 à 20 villages du nord du Nigéria, plus la ville de Baga, faisant 2.000 à 3.000 morts, selon diverses estimations.

Une participation moindre

Il semblait logique que ce rassemblement ferait moins de monde que la gigantesque manifestation du 11 janvier, alors qu'il y a eu plus de victimes là-bas qu'ici. Peut-être 3.000 personnes sont venues au Trocadéro, alors que sur les réseaux sociaux, plus de 13.000 étaient annoncées. Ce qui prouve, une fois encore (hélas), que l'internationalisme a du mal à dépasser le cadre du mythe et que les gens ne voient pas plus loin que le bout de leur nez, même si la mondialisation s'observe de plus en plus.

Néanmoins, étant allé manifester mon soutien au peuple nigérian, j'ai pu remarquer que les manifestants venaient de plusieurs horizons. Il n'y avait pas seulement des Africains ou Afro-descendants qui mettaient leur nez dehors, mais également des Européens, des Maghrébins, même s'il semblerait manquer d'Asiatiques dans ce melting pot quelque peu improvisé. En tout cas, c'est signe qu'il y aurait une continuité de la part de la population après les événements du 7 au 9 janvier dernier.

Interventions fortes et multiples

Les personnes ayant pu prendre la parole montrent que la réflexion n'est pas morte. Notamment des Tchadiens, donc voisins du Nigéria, ont rappelé que Boko Haram, ce groupuscule que le chanteur nigérian Fela Kuti aurait pu comparer à des zombies s'il était encore dans ce monde, ne sévit pas seulement dans le pays le plus peuplé d'Afrique, et première puissance économique africaine depuis quelques mois. L'organisation islamiste attaque également au Tchad ou au Cameroun, semant la panique, la terreur, le désarroi, mais aussi la rage, et la colère de la population et de la classe politique. Cette dernière, composée de dirigeants accrochés viscéralement au pouvoir, se retrouve déstabilisée et doit monter sur ses grands chevaux pour devoir lutter. À ses risques et périls puisque si elle n'obtient pas de résultats probants, elle devra céder la place, comme a du le faire Blaise Compaoré au Burkina Faso.

Parmi les intervenants, il y a une qui m'a marqué, et j'espère ne pas être le seul dans ce cas, c'est Elsa Vumi. Cette militante congo-zaïroise fait bien de rappeler que d'autres crimes contre l'humanité se font ailleurs sur le continent, notamment dans l'ex-Zaïre, ce dont beaucoup ne savent pas, alors que des manifs ce sont faites à ce sujet, comme en novembre dernier, où des manifestants et moi-même, sentions biens seuls à dire que les femmes de l'Est de la République Démocratique du Congo sont victimes de viols massifs, car le viol est utilisé comme arme de guerre par les militaires, de tous côtés. Ce qui m'amène à redire que ce qui se passe depuis le génocide rwandais, c'est un bordel sans nom, qui profite aux multinationales en raison de la présence de coltan, un matériau très utile pour les téléphones portables, les ordinateurs, et autres biens technologiques, mais pas aux congo-zaïrois. Voilà ce qu'est le capitalisme pour l'Afrique!

Un contexte électoral pesant

Ce massacre opéré dans le nord-est du Nigéria intervient dans un contexte d'élections présidentielles, qui ne manqueront pas d'être de plus en plus indécises dans ce pays. Le président conservateur Goodluck Jonathan, en campagne pour sa réélection, est discrédité par cette action d'un groupe terroriste sévissant sur son territoire depuis 2002, et à peine composé de 3.000 soldats maximum, alors que l'armée nigériane se compose d'un million d'hommes, pas capables de mettre fin au mouvement islamiste, prônant une application de la Charia (loi islamique). En tout cas, l'opposition social-démocrate pourrait bien utiliser Boko Haram comme argument politique à la gestion faite par Jonathan depuis son élection en 2011.

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