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JoSeseSeko

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"Il ne faut jamais prendre les gens pour des cons, mais il ne faut pas oublier qu'ils le sont." Cette phrase résume une recherche de vérité, de développer de l'information sur une variété de sujets, notamment l'économie, la politique et l'histoire. Et ce, dans plusieurs pays du monde.


Le chant du cygne de l'opposition à la réforme des retraites

Publié par JoSeseSeko sur 7 Juin 2023, 20:38pm

Catégories : #Économie, #Politique, #Europe, #France, #Manifestation, #Retraites, #Syndicalisme, #Lutte des classes, #Capitalisme

Photo: JoSeseSeko

Photo: JoSeseSeko

Une moindre mobilisation le 6 juin a de quoi sonner le glas de l'opposition au dépeçage des retraites, aux yeux d'un pouvoir prêt à toutes les vicissitudes pour parvenir à ses fins. Un aveu aussi d'échec d'un mouvement syndical, qui pose des questions pour l'avenir.

Pas de débarquement en masse sur les pavés de France! Voilà ce qui peut résumer le fait que la 14e journée de manifestation contre la réforme des retraites, mardi 6 juin, a été celle qui a le moins mobilisé depuis le début du mouvement social, en l'occurrence le 19 janvier. 900.000 personnes, dont le tiers sur Paris, selon les syndicats. 281.000, dont 31.000 à Paris, selon le ministère de l'Intérieur. Et dans le cortège parisien, pour une fois, ce fut grandement calme durant le parcours, à la différence du 1er mai, où la tension flottait au-dessus des têtes. Limite, avec des confrères et consœurs journalistes, on était penaud, tellement on s'est habitué à ce que ça pète, ça gaze, ça tire, ça charge tous azimuts.

Fin de match syndicale

Et cette journée de manifestation semble être la dernière, avec un arrière-goût de résignation face au "coup d'État permanent" du pouvoir sur cette réforme des retraites. Et ce ressenti est d'autant plus prégnant que les directions des syndicats y ont apporté leur contribution. N'a-t-on pas entendu Laurent Berger, qui reste jusqu'au 21 juin secrétaire général de la Confédération française démocratique du travail (CFDT) déclarer que "le match était en train de se terminer"?

Des propos qui sonnent comme un acte de capitulation de la part des syndicats, y compris la Confédération générale du travail (CGT), avec sa nouvelle secrétaire générale Sophie Binet. Et cela oblige à questionner l'unité syndicale affichée, saluée même, depuis le 19 janvier, date de la première journée de manifestation et de grève contre le dépeçage des retraites. S'est-elle faite au prix de la radicalité? Il y a de quoi le penser fortement car que ce soit après le 7 mars ou bien après le 1er mai, journées pleines de tension mais avec une mobilisation qui n'avait plus été observée depuis l'automne 1995, les directions des syndicats pouvaient tout à fait appeler à la grève générale, que plusieurs éléments de leurs bases syndiquées demandaient à la mettre en application, afin de pousser le patronat à siffler la fin du match et sanctionner le gouvernement du bordel qu'il a généré. Ce ne fut pas le cas et cela rend incompréhensible le fait de ne pas avoir occupé le terrain durant le mois de mai et préféré opérer un dialogue de sourds avec le gouvernement, alors que le 1er mai montrait qu'il y avait de la détermination à toute épreuve.

Une constitution à la retraite!

S'estimant vainqueur, le pouvoir peut se permettre de bâillonner les oppositions, par peur de perdre à la dernière minute. D'où, dans un premier temps, mercredi 31 mai, dans la commission des affaires sociales de l'Assemblée nationale, d'un vote rejetant l'article premier de la proposition de loi du groupe Liberté, indépendants, outre-mer et territoires (Liot) contenant l'abrogation de l'article 7 de la réforme des retraites, reculant l'âge légal de départ à la retraite de 62 à 64 ans. Puis dans un second temps, à l'approche de la journée de niche parlementaire du groupe Liot - jeudi 8 juin -, le refus de la part de Yaël Braun-Pivet (cf lien n°2), présidente de l'Assemblée nationale, de soumettre au vote des députés l'amendement du groupe Liot voulant rétabli l'article un rejeté en commission des affaires sociales, au nom de l'article 40 de la Constitution de la Ve République car elle considère que la proposition de loi va créer une charge publique supplémentaire à travers le recul de l'âge légal de départ à la retraite. Ce qui est une jurisprudence pour le moins... imprudente, amputant le travail des parlementaires (cf vidéo).

Le camp macroniste utilise à outrance de la Constitution pour faire passer en mode suppositoire sa réforme des retraites, via l'article 47.1 (procédure législative accélérée), l'article 44.2 (opposition aux amendements développés dans le débat parlementaire), l'article 44.3 (vote bloqué), l'article 49.3 (passage en force), et enfin l'article 40. Ma foi, cela offre un cours pratique d'éducation civique pour tous les citoyens, afin de s'intéresser à cette Constitution en place depuis 1958 et nullement issue du travail d'une assemblée constituante - c'est la seule dans l'histoire des régimes républicains qu'a connu la France, d'ailleurs! -. Et d'en conclure qu'elle est a-démocratique - ou institutionnalise une démocrature, c'est selon - et qu'elle ferait bien d'être envoyée à la retraite!

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