Dans le contexte du confinement général, décidé pour diminuer l'expansion du Coronavirus, divers scénarios de déconfinement sont en réflexion du côté du pouvoir, histoire de rattraper l'impréparation initiale, mettant en danger nombre de personnes dans le pays.
La France est en mode confinement général depuis le 17 mars dernier. Il est évident que cette stratégie va durer un long moment, prolongée au-delà du 15 avril, fixé récemment comme date butoir par le gouvernement. Il faut dire que selon les données officielles, on recense 59.929 personnes atteintes du Covid-19 en France, dont 5.387 d'entre elles en sont mortes. Ce qui fait que l'Hexagone - en ne prenant pas en compte les outre-mers -, est le sixième pays le plus touché en nombre de cas et le troisième en nombre de morts. Après, il y a confinement et confinement. Comme le souligne le mensuel Alternatives économiques dans son numéro d'Avril 2020, la proportion de ménages vivant dans un logement surpeuplé était de 30,5% en 2013 chez les ménages les plus pauvres, contre 2% chez les ménages les plus riches pour la même année. Ce qui est une traduction de l'impact de la crise de 2008-2009 puisqu'en 2006, ces proportions étaient de 24,5% chez les ménages les plus pauvres et 2% chez les ménages les plus riches. Mais on reparlera de ce confinement selon les classes sociales plus tard.
Déconfinement progressif
L'heure est à la réflexion sur le déconfinement. En effet, le gouvernement tient à prévoir - pour une fois! - comment sortir de cette période sans trop de dégâts pour les structures économiques et sociales françaises. Si la sortie du confinement "de ne pas être pour demain", comme l'a indiqué le Premier ministre Édouard Philippe durant son entretien au JT de 20h de TF1, jeudi 2 avril, les scénarii proposés reposent au moins sur un axe. Ce déconfinement sera progressif, comme le Premier ministre l'avait souligné la veille, devant la mission d'information de l'Assemblée nationale (cf lien n°1). Reste à savoir quel(s) serait (seront) le(s) critère(s) utilisé(s). S'agira-t-il d'un déconfinement régional, en commençant d'abord par les régions les plus touchées par la pandémie, en l'occurrence l'Île-de-France et le Grand Est, qui s'attendent à un pic de l'épidémie dans les prochains jours (cf lien n°2)? S'agira-t-il d'un déconfinement par classe d'âge, étant donné que les plus jeunes seraient moins à risque de porter le virus que les plus vieux? S'agira-t-il d'un déconfinement par sérologie, à savoir ceux qui ont été testés négatifs seront les seuls autorisés à sortir du confinement?
Ces questions restent encore en suspens. Mais au moins une chose de sûre. C'est que le baccalauréat est mal parti pour se dérouler de manière classique, et que le contrôle continu indiquera si l'élève aura son diplôme ou non. En tout cas, le Premier ministre est tourné vers cette notation-là. Ce que vient de confirmer le ministre de l'éducation nationale, Jean-Michel Blanquer. Ce qui est une première depuis l'introduction de ce diplôme, sous Napoléon 1er.
Si le gouvernement tient à trouver une porte de sortie honorable, c'est pour mieux atténuer son impréparation monumentale, du fait qu'il a poursuivi, comme ses prédécesseurs, un dépeçage de l'hôpital public, avec un abaissement du nombre de lits, des fermetures d'hôpitaux, ou pis, laissé faire une désindustrialisation dans la production de biens médicaux (masques, bouteilles d'oxygène, fabrication de tests de dépistage massifs, etc.) qui font cruellement défaut en ce moment (cf liens n°3, n°4). Et ce, en raison d'une obsession idéologique mortifère!
En parlant du fait qu'il y a confinement et confinement, c'est que le travail doit continuer. Or, plusieurs secteurs d'activité (alimentaire, transports, manutention, livraison, service de propreté, etc.), souvent en lien les uns avec les autres d'ailleurs, ne peuvent pas être en télétravail et il est nécessaire qu'il y ait des conditions de travail acceptables, et tout particulièrement en matière de santé. Ce qui fait que nombre de salariés demandent des masques chirurgicaux pour pouvoir travailler en limitant au maximum leur risque d'être atteint du virus. Ce qui rend d'autant plus scandaleux des propos comme ceux de la ministre des Transports Élisabeth Borne qui juge que les éboueurs n'ont pas "besoin d'avoir des équipements de protection particuliers" (cf lien n°5). Et pousser les travailleurs à reprendre le travail, même en période de confinement, sans protection, et s'amasser dans les transports, peut laisser imaginer une mise en danger de la vie d'autrui de la part du pouvoir, comme le laisse entendre le député insoumis Éric Coquerel sur Facebook.
Une chose est sûre, le pouvoir a des comptes à rendre et les plaintes déposées devant la Cour de justice de la République, notamment suite aux confessions de l'ancienne ministre de la Santé Agnès Buzyn auprès du journal Le Monde, le 17 mars, vont tendre à s'accroitre. L'après-Coronavirus se prépare maintenant, et pas question d'être en retard!
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