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JoSeseSeko

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"Il ne faut jamais prendre les gens pour des cons, mais il ne faut pas oublier qu'ils le sont." Cette phrase résume une recherche de vérité, de développer de l'information sur une variété de sujets, notamment l'économie, la politique et l'histoire. Et ce, dans plusieurs pays du monde.


Une baisse réelle ou artificielle du chômage?

Publié par JoSeseSeko sur 26 Janvier 2022, 17:53pm

Catégories : #Économie, #Europe, #France, #Chômage, #Lutte des classes

Photo: Françoise Olivier-Coupeau

Photo: Françoise Olivier-Coupeau

Les publications statistiques de Pôle emploi confirment la baisse du chômage en France le long de l'année 2021, en raison de la reprise économique estimée au-delà de 6% du PIB par rapport à 2020. Néanmoins, vu le nombre de micro-entreprises créées, de formations ou de radiations de la part de Pôle emploi, sans oublier le contexte sanitaire, la solidité de cette tendance se questionne, avec la suspicion d'artifice à l'approche de l'élection présidentielle.

Le chômage baisse! C'est le cri qui accompagne les dernières données statistiques publiées par Pôle emploi, publiées ce mercredi 26 janvier. L'organisme public souligne, au quatrième trimestre 2021, la France comptait 3,336 millions de chômeurs en catégorie A (0 heure travaillée dans le mois). Une baisse de 5,9% par rapport au précédent trimestre et une baisse de 12,6% sur un an. Si on prend en compte les catégories B et C (personnes soit ayant travaillé moins de 78h par mois, soit ayant travaillé plus de 78h par mois), il est question de 5,659 millions de chômeurs en France. Un nombre en baisse de 3,6% par rapport au troisième trimestre 2021 et en baisse de 5,8% sur un an. Une baisse qui concerne surtout les plus jeunes - moins de 25 ans -, comparativement aux plus vieux - plus de 50 ans - (cf liens n°1, n°2).

La reprise ne fait pas tout

Avec cette baisse importante, le niveau de chômage, que ce soit pour la seule catégorie A ou la combinaison des catégories A,B,C, passe en-dessous de son niveau d'avant-crise, retrouvant une trajectoire déclinante qui s'observait plus ou moins depuis le début du quinquennat d'Emmanuel Macron, notamment en France "métropolitaine". De quoi se dire que le "quoi qu'il en coûte" tonné par le locataire de l'Élysée au moment du premier confinement a été concret. C'est ce qui a joué vraisemblablement dans la reprise économique, dont l'Institut national de la statistique et des études économiques (Insee) estime qu'elle serait de +6,6% du Produit intérieur brut (PIB) en 2021, par rapport à 2020, qui fut une année de récession (-8% du PIB) selon l'Insee.

Si la reprise de 2021 semble effacer en grande partie la récession de 2020, voire annihiler cette dernière sur le front du chômage, elle ne fait pas tout et ce serait même présomptueux d'attribuer à la seule reprise de l'activité la baisse du chômage. Il y a également les radiations opérées par Pôle emploi ces dernières années, donnant parfois un caractère loufoque, déshumanisant comme par exemple un chômeur radié pour raison de candidatures envoyées par courrier postal et non par Internet et que la tendance à vouloir renforcer les contrôles dans les prochaines années est propice à des radiations, histoire d'indiquer une baisse plus forte du chômage (cf liens n°3, n°4). N'oublions pas non plus les formations via le compte personnel de formation (CPF), qui ont connu une croissance importante avec la pandémie, d'autant plus que plus d'un tiers des bénéficiaires du CPF sont des chômeurs (cf lien n°5), ainsi que la création d'entreprises. D'ailleurs, le ministre de l'Économie s'est vanté sur les réseaux sociaux de la création d'un million d'entreprises en 2021. Or, 2/3 d'entre elles sont des micro-entreprises, à savoir des entreprises composées d'une ou d'un petit nombre de personnes (cf lien n°6). Ce qui en fait autant de chômeurs en moins à comptabiliser du côté de Pôle emploi sans s'assurer d'une véritable viabilité professionnelle. Ce qui est la nature même de l'uberisation de l'économie, qui fait office de matrice intellectuelle pour le pouvoir qui parlait, au début du quinquennat, de la "startup nation".

Enjeu présidentiel

Souligner combien l'évolution du chômage, si on creuse un tant soit peu, n'est pas si positive et si pérenne que le pouvoir voudrait bien faire croire, à l'approche du premier tour de l'élection présidentielle. D'aucuns pourraient se dire, au fil de cette lecture: "Mais quel rabat-joie ou quel hypocrite!" Je peux les comprendre. Mais ceux-là s'enferment dans une aliénation telle qu'ils ne se rendent pas compte de l'artifice des chiffres. D'autant plus que la question des premiers remboursements des prêts garantis par l'État (PGE) va vite se présenter et qu'au cas où plusieurs entreprises se montrent incapables d'effectuer les remboursements en question, elles mettront la clé sous la porte et par ricochet, entraîneront des sous-traitants ou des autoentreprises, tant vantées dans leur création ci-haut, dans leur chute. Ce qui permet de comprendre pourquoi l'État a annoncé un report et un étalement du remboursement des PGE au début du mois. Sans oublier la crise sanitaire, vu comment le variant Omicron bouscule les structures économiques et sociales, tant dans le secteur public que dans le secteur privé, où les arrêts maladie s'accumulent.

Voilà pourquoi Macron, même s'il n'est pas officiellement candidat à sa réélection - mais c'est tout comme -, en fera un enjeu présidentiel en masquant le fond fragile de la baisse du chômage et tout le reste de sa politique générale durant le quinquennat tant le serviteur zélé du capital a fracturé le pays.

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