Les élections israéliennes du 17 mars délivrent une majorité illisible, favorisant le schéma d'une "union nationale", qui pourrait masquer la question sociale et le processus de paix avec la Palestine.
Le suspense aura été jusqu'au bout de la soirée. Chaque camp a revendiqué la victoire. Benyamin Netanyahou, le Premier ministre en place depuis 2009, affirme que son parti, le Likoud a gagné. Ce qu'a rétorqué Isaac Herzog, meneur de la coalition de centre-gauche l'Union sioniste, réclamant également la victoire. Faut dire qu'au moment des premiers résultats estimés, c'était l'égalité entre les deux camps politiques, avec 27 sièges chacun, sur les 120 que compte la Knesset. Mais finalement, c'est le Premier ministre qui a la plus grande probabilité de se maintenir, avec 29 sièges pour le Likoud contre 24 pour l'Union sioniste. Le tout, avec une forte participation (71,8%) qui donne une grande légitimité pour le pouvoir en place.
Une majorité à créer
En tout cas, Netanyahou s'en tire de très peu puisque beaucoup de médias internationaux pensaient qu'il serait largement vainqueur, que ce serait joué d'avance. Or, il a du batailler pour y arriver. À lui désormais de former un gouvernement, ce qui n'est pas chose facile en Israël. D'autant plus que ses alliés d'extrême-droite, le Foyer juif de Naftali Bennett, ministre de l'Économie, ou Israël Beitenou d'Avigdor Lieberman, ministre des Affaires étrangères, ont perdu des sièges par rapport aux élections de 2013. Netanyahou devra se tourner vers les libéraux de Yesh Atid, crédités de 12 sièges, pour s'assurer une majorité de 61 sièges.
Maintien de l'expansionnisme
Avec cette élection, Netanyahou se sent libre de continuer sa politique expansionniste envers la Palestine, sachant que son incompétence au niveau économique et social a donné des voix au centre-gauche. Une politique d'impunité puisque les colonies, condamnées verbalement par la Communauté internationale continuent de se faire en Cisjordanie, scellant définitivement la mise à mort de la solution à deux États, Israël et Palestine, alors que cette dernière est solennellement reconnue en Europe. Mais les autorités palestiniennes vont jeter leurs forces diplomatiques, ne serait-ce que vers la Cour pénale internationale, pour y faire traduire l'armée israélienne, accusée d'exactions dans les territoires occupés.
Or, ce maintien de la colonisation par Netanyahou et ses alliés, qui n'est pas sans rappeler la politique "d'espace vital" de l'Allemagne des années 1930 et 1940 (syndrome de Stockholm?), commence (enfin) à en irriter plus d'un aux États-Unis, où le président Barack Obama ne cache pas sa mésentente avec le Premier ministre israélien, ou en Turquie, qui devient de moins en moins l'allié précieux d'Israël au Moyen-Orient.
Empêcher de tourner en rond
Malgré cette victoire, quasi assurée, de la droite, une lueur d'optimisme est là. Elle est issue de la liste arabe unifiée. Les partis représentant les arabes israéliens se sont alliés entre eux et avec Hadash (Parti communiste israélien), dont est issu le meneur de la campagne, Ayman Odeh, et ont réussi à obtenir 14 sièges, faisant de cette coalition la troisième force politique israélienne. Avec en plus les 5 sièges du parti Meretz, la gauche israélienne s'est défendue et pourrait rendre la vie dure pour la formation du futur gouvernement.
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