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JoSeseSeko

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"Il ne faut jamais prendre les gens pour des cons, mais il ne faut pas oublier qu'ils le sont." Cette phrase résume une recherche de vérité, de développer de l'information sur une variété de sujets, notamment l'économie, la politique et l'histoire. Et ce, dans plusieurs pays du monde.


Sois supporter-consommateur et tais-toi!

Publié par JoSeseSeko sur 5 Juin 2014, 10:30am

Catégories : #Sport, #Football, #Économie, #Coupe du Monde, #Amériques, #Brésil, #Lutte des classes, #Qatar, #Moyen-Orient

fresque réalisée par Paulo Ito

fresque réalisée par Paulo Ito

À quelques jours du début de la Coupe du monde, les instances du foot mondial connaissent des remous, tant en leur sein qu'auprès du peuple brésilien.

Dans les prochains jours, l'actualité sera tournée vers le Brésil, en raison de la Coupe du monde de football qui se déroulera dans le pays phare du ballon rond. Or, le peuple brésilien, notamment la classe prolétaire, ne compte plus supporter davantage les coûts liés à l'organisation de cette compétition, bien plus lourds que les supposés bénéfices de cette opération économique pour cette classe prolétaire, et pour le Brésil dans son ensemble. Et ce, d'autant plus que la Fédération internationale de football association (FIFA) en capte les bénéfices, à travers les droits télévisuels. Pourtant, la FIFA se doutait bien que les brésiliens restent critiques sur l'événement vu que l'an dernier, durant la Coupe des confédérations, des manifestations contre le Mondial, la vie chère, étaient menées. En réaction, les instances du foot-business mondial se montrent hautaines et jettent (enfin) le masque. Michel Platini, grand footballeur français des années 70 et 80, triple Ballon d'or, actuel président de l'Union européenne de football association (UEFA) et candidat à la succession de Sepp Blatter à la tête de la FIFA, a déclaré, sans vergogne: "Il faut absolument dire aux Brésiliens qu’ils ont la Coupe du monde, qu’ils sont là pour montrer la beauté de leur pays, leur passion pour le football et que, s’ils peuvent attendre un mois avant de faire des éclats un peu sociaux, ce serait bien pour le Brésil et pour la planète football, quoi." En gros, les prolétaires doivent la fermer! Sinon, il faudra casser du pauvre en utilisant la police ou l'armée. D'ailleurs, le gouvernement et la présidente Dilma Roussef ont renforcé le dispositif policier, pour cette raison.

En tout cas, les instances du foot bourgeois mondial sont sur des charbons ardents, d'autant plus que ces derniers jours, la polémique enfle à propos du choix de l'organisation de la Coupe du monde 2022 au Qatar. Pas seulement du fait que ce soit de l'esclavage contemporain et meurtrier qui soit pratiqué là-bas, que Sepp Blatter ait reconnu récemment que c'eut été une erreur, mais qu'il y aurait eu corruption, ou du moins favoritisme pour la candidature qatarie. La presse anglaise, et notamment le Sunday Times, accuse des membres de la Confédération africaine de football, ainsi que Michel Platini, président de l'UEFA, d'être mêlée à des histoires de pots-de-vin afin de pousser à l'attribution de l'organisation de la Coupe du monde 2022 au Qatar. Ce dont ce dernier se défend. Dans une interview publiée dans le journal l'Équipe du 5 juin 2014, Platini indique avoir "voté pour le Qatar afin de répondre positivement à des demandes anciennes du monde arabe." Sans être forcé par le Qatar, ni par l'ancien président de la République, Nicolas Sarkozy. Par ailleurs, il en profite pour faire son mea culpa sur ses propos envers les brésiliens que j'ai cité tantôt dans l'article. Mais le mal est fait. Cependant, il existe un biais de la part du Sunday Times car il est la propriété de Rupert Murdoch, magnat des mass media anglo-saxons, ayant en outre le tabloïd britannique The Sun, ou encore la chaîne états-unienne Fox News. Or, les États-Unis étaient candidats pour 2022. Finalement, on assiste à des chamailleries entre nantis, dignes du niveau de "celui qui a la plus grosse...".

En tout cas, toujours est-il que le foot-business doit suivre l'adage latin "panem et circenses", traduit en français par "du pain et des jeux". Mais ce sport, qui était au départ un jeu prolétaire, est devenu ces dernières décennies un enjeu bourgeois. Donc, l'enjeu tue le jeu. Cela se ressent à travers un style de plus en plus défensif, symbolisé par l’entraîneur portugais ô combien talentueux mais austère José Mourinho; de plus en plus individualiste, y compris dans des récompenses telles le Ballon d'or, qui ne sont plus liées à l'objectivité des résultats sportifs, mais à la subjectivité des relations entre personnes; l'explosion des droits TV, qui pousse les clubs ou les équipes nationales à faire le strict minimum syndical, par peur de perdre; ou encore la fiscalité, poussée à la baisse et à terme, déstabilisant les comptes. Puis, avec le temps, les supporteurs ont évolué. Ils ne cherchent plus tellement à être acteurs du foot, mais à être de simples consommateurs. Ce qui plait évidemment aux dirigeants car ces pseudos-supporteurs sont d'une mollesse effarante. Et ceux qui ne tiennent pas à suivre cette voie sont vite perçus comme des dangers publics, et la police est alors demandée pour les contrôler. Enfin, il est apparu une nouvelle espèce de supporter, appelée le footix. En gros, le footix est un consommateur de foot, qui change d'équipe favorite comme de chemise. Par exemple, un footix français qui supportait l'Olympique lyonnais dans les années 2000, supporte aujourd'hui le Paris Saint-Germain. Juste attiré par ce qui brille, aucune cohérence intellectuelle, ni fidélité.

Pour finir quand même sur une note positive, après un tel tableau, le foot sait pacifier les relations entre pays et au sein d'un même pays. En cela, je me dis que quelque part, vu les tragiques événements en Ukraine, je suis intimement convaincu que si l'Ukraine s'était qualifiée pour la Coupe du monde au Brésil, aux dépens de la France en novembre 2013, jamais la violence qui est telle en ce moment, dans ce pays, ne se serait exprimée. La Coupe du monde aurait fourni une pause sérieuse dans les troubles.

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