En-dehors de la danse de la mort, menée par le gouvernement israélien et le mouvement palestinien Hamas, avec des pauses comme cessez-le-feu, l'actualité du sang se tourne vers l'Irak et la Libye.
Pour l'Irak, il s'agit d'une poussée extrémiste, avec le mouvement djihadiste État islamique en Irak et au Levant (EIIL), qui contrôle le nord du pays, avec pour symbole, la ville de Mossoul, entre ses mains depuis juin 2014. Ce contrôle du nord, une possibilité d'expansion vers le sud de l'Irak, notamment Bagdad, la capitale, et la Syrie en guerre civile depuis plus de 3 ans, inquiètent les pays développés car les réserves de pétrole pourraient tomber dans l'escarcelle d'EIIL. En outre, de manière symbolique, ils organisent des frappes aériennes en raison des persécutions des chrétiens d'Orient quand ces derniers n'abjurent pas leur foi. Bref, une lutte politique transformée en lutte religieuse, où chaque opium du peuple se combat, sans pour autant changer l'ordre social. Normal, ce serait contre ses intérêts. Pour la Libye, des rébellions pullulent ces dernières semaines, menaçantes pour les occidentaux pour la même raison qu'en Irak, i.e, le pétrole. Une instabilité qui pousse le gouvernement libyen à appeler à l'aide internationale pour en finir.
Finalement, voilà ce qui se passe depuis que des coalitions internationales (occidentales) sont intervenues dans ces pays. Sur la forme, elles sont intervenues pour vouloir apporter des idées de liberté, de droits, et chasser des dictateurs qui accaparaient les leviers économiques (Sadam Hussein en Irak, Mouammar Kadhafi en Libye). Sur le fond, c'est d'éliminer des anciens larbins devenus des témoins gênants, puis s'accaparer à leur place les activités économiques. Il ne s'agit pas finalement de rendre le pouvoir économique à la masse populaire, prolétaire.
Pourtant, ce genre de tactique n'est pas nouveau. Du temps de la Révolution française, on pensait comme pensent les pays développés au moment de leurs attaques en Irak et en Libye, tant sur la forme que sur le fond. Avec un contexte particulier, c'était la France seule qui se battait contre une Europe coalisée. Les Girondins étaient des partisans absolus de la guerre, suivis de la cour du roi Louis XVI et d'une grande partie des Jacobins. Mais pas tous. Robespierre, dont la légende noire est toujours mise en avant par les historiens bien-pensants, pro-Thermidoriens depuis 220 ans, avait dénoncé ce bellicisme dangereux des Girondins. Sur le fond, il savait que cette guerre détournerait la population de la question sociale, et qu'il s'agissait d'une guerre de rapines. Sur la forme, il critiqua l'argument d'expansion, par l'armée, des idées révolutionnaires, avec la phrase suivante, issue d'un de ses discours sur la guerre au club des Jacobins, le 2 janvier 1792: "La plus extravagante idée qui puisse naître dans la tête d’un politique, est de croire qu’il suffise à un peuple d’entrer à main armée chez un peuple étranger, pour lui faire adopter ses lois et sa constitution. Personne n’aime les missionnaires armés ; et le premier conseil que donnent la nature et la prudence, c’est de les repousser comme des ennemis."
Dans des États qui connaissent des troubles, le meilleur moyen serait de faire entendre la souveraineté populaire, et non la souveraineté nationale, qui est un faux-ami. Et jouer les intervenants dans un pays étranger, même s'il le demande, se révèle très souvent être contre-productif à terme car imposer ses idées manu militari, si justes soit-elles, c'est le meilleur moyen de les faire détester. Il serait bon de méditer là-dessus, non? En tout cas, à bon entendeur, salut.
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