Tout en continuant à faire sa campagne, François Fillon reste englué par l'affaire d'éventuels emplois fictifs des membres de sa famille, plus un conflit d'intérêt avec une compagnie d'assurance, faisant que le parquet national financier n'est pas prêt de classer sans suite, pesant comme une épée de Damoclès pour l'ancien Premier ministre et son camp.
Décidément, cette élection présidentielle de 2017 est partie pour ne ressembler à aucune autre dans l'histoire de la Ve République, avec son lot de surprises et un horizon ayant du mal à s'éclaircir au fil des jours. Depuis quelques semaines, l'œil du cyclone s'est posé sur François Fillon, suite aux révélations du Canard enchaîné sur d'éventuels emplois fictifs grassement rémunérés par Fillon auprès de son épouse et de ses enfants. Ce à quoi l'ancien Premier ministre se défend d'agir de la sorte et contre-attaque, accusant la presse de vouloir s'acharner sur sa personne, lui permettant ainsi de se victimiser.
Pression maintenue
Rien n'y fait. La pression reste maintenue de la part du parquet national financier, critiqué sur sa légitimité par les avocats de Fillon et par des médias bien-pensants (Le Figaro, Valeurs Actuelles, etc.) qui ont droit de cité en France. Et l'affaire Fillon ne laisse guère de répit au candidat de la droite pour l'élection présidentielle. Y compris dans l'Église. En voyage à la Réunion, le weekend du 11 février, l'ancien Premier ministre pensait compter sur une messe, lui le catholique pratiquant, pour avoir des ondes positives et retrouver un peu de popularité sur cette île de l'océan Indien. En vain. Même le sermon ne l'épargne pas! En effet, dimanche 12 février, le prêtre de l'église de Saint-Gilles cite le chapitre 5 de l'évangile selon Saint Matthieu, comportant dans ses versets 25 et 26, les phrases que voici:
- "Accorde-toi au plus tôt avec ton adversaire, tant que tu es en chemin avec lui, de peur que l'adversaire ne te livre au juge, que le juge (ne te livre) à l'appariteur, et que tu ne sois jeté en prison."
- "En vérité, je te le dis, tu n'en sortiras pas que tu n'aies payé le dernier sou."
C'est dire si l'ironie du sort semble s'acharner sur le député de Paris, qui serait tenté de jouer les provocateurs. En effet, il a récemment déclaré qu'il continuerait à faire campagne, même s'il était mis en examen, alors qu'en fin janvier, il affirmait qu'il se retirerait dans cette circonstance. Preuve que l'attrait du pouvoir, l'électoralisme forcené pousse à se comporter en girouette, et non en politicien responsable. Ça se saurait d'ailleurs de la part de Fillon et d'autres personnalités politiques!
Casse-tête chinois
Il n'empêche, le fait que cette affaire gangrène la droite, qui se retrouve dans un casse-tête chinois qu'elle n'arrive pas à régler. Même si les appels à l'unité du parti Les Républicains (LR), plus les alliés du centre, sont réitérés ces derniers jours, les tensions restent palpables. Certains élus LR, comme le député Georges Fenech, demandent le retrait de Fillon et la préparation d'un plan B car il craignent de perdre une élection qui leur paraissait largement gagnable, grâce au bilan de François Hollande à la présidence de la République. Mais maintenant, il y a une incertitude sur la possibilité de voir Fillon se qualifier pour le second tour car il s'est fait rattraper, paraît-il, par Emmanuel Macron, le chouchou des médias au comportement semblable de girouette, notamment sur la colonisation.
En tout cas, la droite affichée connaît un problème de dynamique et l'entêtement de son candidat pourrait bien lui desservir dans les prochaines semaines, sauf s'il est blanchi dans l'affaire qui le concerne.
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