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JoSeseSeko

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"Il ne faut jamais prendre les gens pour des cons, mais il ne faut pas oublier qu'ils le sont." Cette phrase résume une recherche de vérité, de développer de l'information sur une variété de sujets, notamment l'économie, la politique et l'histoire. Et ce, dans plusieurs pays du monde.


Une victoire en équipe pour Froome

Publié par JoSeseSeko sur 23 Juillet 2017, 22:35pm

Catégories : #Sport, #Cyclisme, #Tour de France, #Froome, #Urán, #Bardet, #Barguil, #Quintana, #Pinot, #Aru

Photo: ASO/Pauline BALLET

Photo: ASO/Pauline BALLET

Au bout de trois semaines de course, Christopher Froome a tenu à rester au sommet du Tour avec une quatrième victoire dans cette épreuve, devant Rigoberto Urán et Romain Bardet. Une victoire que Froome doit à ses équipiers chez Sky, tant ils ont asphyxié les adversaires de leur leader, masquant les difficultés de ce dernier assez régulièrement.

...Et à la fin, c'est un Britannique qui gagne. Le Tour de France, dans les années 2010, voit Albion triompher dans l'Hexagone. Après Bradley Wiggins en 2012, Christophe Froome (Sky) gagne le Tour pour la quatrième fois de sa carrière, après 2013, 2015 et 2016. Il termine avec 54" d'avance sur le Colombien Rigoberto Urán (Cannondale-Drapac) et 2'20" sur le Français Romain Bardet (AG2R-La Mondiale), qui complètent le podium final de cette 104e édition de la Grande boucle qui a livré un suspense presque jusqu'au bout, vu le parcours.

Sky: une machine de guerre

Mais cette victoire de Froome ne repose pas sur le talent individuel du coureur britannique. Contrairement aux années précédentes, Froome n'a gagné aucune étape (contre-la-montre compris) sur ce Tour 2017, même si en contre-la-montre, il avait des compétences qui lui ont permis de distancer ses deux rivaux sur le podium tant à Düsseldorf, lors de la première étape du Tour, qu'à Marseille, la veille de l'arrivée sur les Champs-Élysées. Néanmoins, il donne des signes évidents de faiblesse par rapport aux année passées. Pis, il s'est fait distancer dans les étapes de montagne par Urán et Bardet, le Colombien se contentant de suivre les roues et de prendre les bonifications au fur et à mesure (victoire d'étape à Chambéry) tandis que le Français se montra offensif dans les montées et les descentes, avec une victoire d'étape en costaud au sommet de Peyragudes. Il est donc clair que Froome était à la peine pour rester maillot jaune. Et vu l'écart final entre les membres du podium cité plus haut, c'est un signe manifeste du poids des ans car l'an dernier, Froome gagnait le Tour avec 4'05" sur Bardet et 4'21" sur le Colombien Nairo Quintana

Le salut de Froome est clairement passé par son équipe, la Sky. En effet, cette équipe semble être une machine de guerre au service de Froome, avec des coéquipiers qui ont été surpuissants, notamment dans les étapes de montagne, asphyxiant les adversaires et demeurant suffisamment nombreux pour stériliser des attaques dans les montées ou les descentes. Et tout particulièrement un coéquipier de Froome qui a été littéralement bluffant, c'est Mikel Landa. Le coureur espagnol faisait pratiquement jeu égal avec son leader en montagne, au point d'être menaçant pour lui et les autres pour une place sur le podium. D'ailleurs, il échoue au pied du podium pour 1 seconde, derrière Bardet. Mais c'est une grande performance pour Landa, d'autant plus qu'il avait fait le Tour d'Italie en mai dernier, et qu'il semble avoir mieux récupéré que des coureurs comme Quintana (deuxième du Giro) ou Thibault Pinot (quatrième), qui n'ont pas pu peser sur ce Tour. Notamment le grimpeur colombien, qui venait sur la Grande boucle pour gagner.

La surprise Urán, la confirmation Bardet

Derrière Froome, un nouveau venu dans la concurrence car il s'agit de Rigoberto Urán. Le grimpeur colombien a volé la vedette à son compatriote Quintana et cette deuxième place finale est une surprise. En dépit d'un parcours professionnel intéressant, avec notamment deux deuxièmes places de suite lors des Tours d'Italie 2013 et 2014, il n'avait jamais brillé sur les routes du Tour, son meilleur classement était une 24e place en 2011. Mais sur ce Tour, il était visiblement en grande forme, étant difficilement lâché par les autres favoris. Néanmoins, il lui a été reproché d'avoir un manque de panache car n'osant pas placer des attaques et se contentant d'être dans les roues. Contrairement à l'Italien Fabio Aru, qui a impressionné dans les deux premières semaines en gagnant une étape, au sommet de La planche des Belles filles, avec une attaque pleine de panache sur des pentes raides (plus de 10%), puis en prenant le maillot jaune après l'étape de Peyragudes. Néanmoins, les étapes alpestres ont fait craquer le champion d'Italie, réduisant ses chances de victoire et de présence sur le podium à néant.

Quant à Bardet, dernier occupant du podium de ce Tour, il s'agit de la confirmation. Deuxième en 2016, le grimpeur auvergnat avait à prouver que ce n'était pas le fruit du hasard il y a un an. Et le moins que l'on puisse dire, c'est qu'il a réellement progressé, ainsi que son équipe - AG2R-La Mondiale -, réduisant son écart avec Froome, le devançant même en montagne avec sa victoire d'étape à Peyragudes. Néanmoins, il reste faible dans le contre-la-montre, même si celui de Marseille résonne plutôt comme un "jour sans" pour le coureur français. Toujours est-il que tous les espoirs sont permis car des trois membres du podium, Bardet est le plus jeune (26 ans, contre 32 pour Froome et 30 pour Urán) et comme il est Français, il suscite une popularité croissante qui peut se transformer en pression, tellement il est proche d'être le premier Français vainqueur du Tour depuis Bernard Hinault en 1985 et le premier Français vainqueur d'un Grand Tour depuis Laurent Jalabert et le Tour d'Espagne 1995. Une Vuelta dans laquelle il pourrait bien y participer cette année. Ce qui serait une première pour lui.

La sensation Barguil

Au niveau de la popularité, Bardet devra la partager avec Warren Barguil. Le grimpeur breton a fait sensation sur ce Tour, avec deux victoires d'étapes dont une au sommet du col d'Izoard, et le maillot blanc à pois rouges de meilleur grimpeur sur les épaules, rappelant la vague de popularité de Richard Virenque dans les années 1990 et 2000. D'ailleurs, Barguil termine le Tour en 10e position, son meilleur classement sur cette épreuve en trois participations (14e en 2015, 23e en 2016) et paradoxalement, il ne jouait pas une place au classement général au début du Tour. Mais les circonstances plus la mansuétude de l'équipe Sky de Froome à son égard - il faut le dire -, lui ont permis de s'illustrer aux yeux du grand public. Mais des connaisseurs avisés rappelleront volontiers qu'il avait gagné deux étapes lors de la Vuelta en 2013 et qu'il avait terminé 8e l'année suivante sur cette course.

Maintenant, l'avenir peut s'annoncer radieux mais il reste délicat à se dessiner. Pourquoi? Avec son Tour, certains voient déjà Barguil comme quelqu'un en mesure de gagner l'épreuve. C'est flatteur mais pour que cela soit possible, deux conditions doivent être réunies.

  • Est-ce que le grimpeur de 25 ans a envie de se frotter aux favoris à l'avenir?
  • Est-ce qu'il aura une équipe entièrement à son service?

Pour la première question, Barguil disait lui-même, lors de sa première victoire d'étape, à Foix, qu'il n'aimait pas courir en mode placé, aux côtés des favoris, qui est opposé à son style d'attaquant, dans lequel ça lui permet de prendre du "plaisir" à être sur un vélo. Pour la deuxième question, cela pourrait supposer qu'il quitte l'équipe Sunweb l'an prochain. En effet, Barguil n'est pas le seul leader dans son équipe. Il est même plutôt un leader de ressort, derrière le Néerlandais Tom Dumoulin, vainqueur du dernier Giro, qui comptera bien venir au Tour 2018, affirmer que cette victoire de l'autre côté des Alpes n'est pas le fruit du hasard. Mais du coup, en cas de départ, quelle équipe serait en mesure de le prendre et de lui fournir un rôle de leader, avec des équipiers dévoués? Telle est la question. En tout cas, Barguil va attirer les convoitises dans les prochaines semaines.

Un nouveau cycle

Ce Tour 2017 donne l'impression d'un changement de cycle pour le cyclisme français. D'un côté, un coureur comme Thomas Voeckler tire sa révérence sur les Champs-Élysées, après avoir enthousiasmé les foules durant plusieurs années, notamment en 2011, portant le maillot jaune durant 10 jours et terminant quatrième cette année-là. De l'autre, il y a la génération née entre 1990 et 1992 qui monte en puissance, avec Bardet, Barguil par exemple. Mais il ne faut pas oublier Pinot car malgré un Tour 2017 où il a abandonné - les années impaires, le Tour ne réussit pas au grimpeur franc-comtois -, il a quand même fait un podium (troisième) sur le Tour 2014, de même que s'il termine quatrième du dernier Giro, c'est à 1'17" du vainqueur, Dumoulin. Et un autre coureur français pourrait marquer un avenir radieux, c'est Julian Alaphilippe. S'il a un profil de puncheur, le coureur français peut être en mesure d'afficher de notables progrès en montagne, et de compter parmi ceux qui peuvent jouer un classement général dans un des trois grands Tours (Tour d'Italie, Tour de France, Tour d'Espagne), auprès d'autres compatriotes cités plus haut.

Rendez-vous l'an prochain, à Noirmoutier, pour le grand départ du Tour de France 2018.

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