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JoSeseSeko

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"Il ne faut jamais prendre les gens pour des cons, mais il ne faut pas oublier qu'ils le sont." Cette phrase résume une recherche de vérité, de développer de l'information sur une variété de sujets, notamment l'économie, la politique et l'histoire. Et ce, dans plusieurs pays du monde.


Le SMIC, une plaie aux yeux du mainstream

Publié par JoSeseSeko sur 5 Décembre 2017, 16:58pm

Catégories : #Économie, #Europe, #France, #Mainstream, #SMIC, #Capitalisme, #Libéralisme

Photo: Ernest Morales

Photo: Ernest Morales

Un rapport de la part d'économistes pro-marché appelle à une réforme du SMIC, plutôt qu'à une nouvelle hausse pour le 1er janvier 2018, tant ce salaire minimum leur parait trop élevé. Une rengaine pour les tenants d'une pensée ancienne qui se veut incarnée par un jeune "vieux" qu'est Emmanuel Macron.

Faut-il s'attendre à la mise en pièces détachées du salaire minimum interprofessionnel de croissance (SMIC)? C'est possible vu le rapport d'un groupe d'économistes, parmi lesquels Gilbert Cette ou André Zylberberg, tenants d'une ligne libérale classique, fait couler de l'encre, ce mardi 5 décembre. Il est question d'appliquer une réforme de ce salaire minimum, au lieu de faire une hausse continue, car selon eux, le SMIC serait d'un coût trop élevé par rapport aux partenaires européens, puis ne permettrait pas de lutter efficacement contre la pauvreté.

Danger déflationniste

Ce qu'ils proposent, notamment, c'est que le calcul du SMIC ne se fasse plus sur l'inflation des 20% de ménages les plus pauvres et la moitié du gain de pouvoir d'achat du salaire de base ouvrier et employé, mais à la place, un calcul sur l'inflation générale. Or, depuis plusieurs années, la France, ainsi que ses partenaires de la zone euro, est menacée par la déflation. Ce qui, dans le cas où le gouvernement adopterait ce genre de préconisation, augmenterait le danger déflationniste déjà bien présent. Une preuve? Le Livret A, produit d'épargne historiquement populaire en France, est indexé sur l'inflation. Or, en raison de la faible inflation, le taux d'intérêt du Livret A demeure bas (0,75% depuis le 1er août 2015) et par voie de conséquence, de nombreux épargnants y placent moins leur pécule sur ce compte bancaire qui sert notamment pour le logement social par exemple.

Vieille pensée

Puis, dans cette réflexion, les rapporteurs considèrent que le SMIC n'est pas efficace pour l'emploi, qu'il est même un frein à l'embauche, en raison, selon eux, que le SMIC augmente plus vite que le salaire moyen. Sous-entendu, flexibilisez les salaires et vous aurez des embauches supplémentaires. Du radotage en vérité! Car si les entreprises prennent en compte la question du salaire et se montrent réticentes à les augmenter, le salaire, et encore le SMIC, n'est le grand frein à l'embauche, ni le frein à la compétitivité des firmes en France. C'est même l'une des raisons les plus faibles selon une enquête réalisée par l'Institut national de la statistique et des études économiques (Insee) en juin dernier. De même que la réglementation du travail n'est pas un grand frein à l'embauche, contrairement à ce que ces mêmes économistes, ayant l'attention du président Emmanuel Macron, veulent faire croire afin de faire les ordonnances sur le code du travail.

Tout ça démontre combien la pensée économique mainstream, notamment en France, reste très vieille, en droite ligne du 18e siècle, mais qu'elle compte sur Macron, ce "jeune en nombre d'années mais vieux en nombre d'heures" et bon serviteur de la classe dominante, pour casser le moindre vestige d'interventionnisme social qui paraitrait trop subversif, comme la Sécurité sociale par exemple. De là, on comprend le tweet de l'économiste Thomas Porcher, membre des Économistes atterrés, un groupe d'économistes hétérodoxes qui était une cible pour Zylberberg dans son livre Le négationnisme économique, coécrit avec Pierre Cahuc, en 2016, montrant combien cette obsession du SMIC trop cher est martelée depuis des années.

De quoi avoir envie de mettre ces chiens de garde de l'ordre social (bourgeois), tenants d'une réforme du SMIC rémunérés à ce niveau de salaire et de savoir s'ils arriveraient à en vivre.

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