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JoSeseSeko

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"Il ne faut jamais prendre les gens pour des cons, mais il ne faut pas oublier qu'ils le sont." Cette phrase résume une recherche de vérité, de développer de l'information sur une variété de sujets, notamment l'économie, la politique et l'histoire. Et ce, dans plusieurs pays du monde.


Un emballement contre-productif?

Publié par JoSeseSeko sur 25 Avril 2018, 13:54pm

Catégories : #Faits Divers, #Police, #Université, #Médias, #Presse

Photo: Romain Thieiriot

Photo: Romain Thieiriot

L'annonce d'un blessé grave suite à l'évacuation du centre Pierre Mendès-France, vendredi 20 avril, tend à être vue comme une fausse nouvelle en raison de la faible crédibilité des témoignages recueillis par les médias à ce sujet. De quoi craindre un effet pervers favorable au pouvoir, dans un contexte où il souhaite légiférer sur les fausses nouvelles potentiellement répandues dans la presse.

Il y a quelques jours, j'ai écrit un billet au sujet de l'évacuation du centre Pierre Mendès-France, communément appelé Tolbiac, un des sites de l'université Paris 1 Panthéon-Sorbonne, par les forces de police, dans la matinée du vendredi 20 avril. Un exemple du potentiel de la violence étatique pouvant être mobilisée par le gouvernement actuel. Sans compter l'existence de versions contradictoires sur le déroulé de cette intervention policière entre le communiqué de la préfecture de police indiquant qu'il n'y a pas eu d'incident, et des témoignages affirmant qu'il y aurait eu un blessé grave, envoyé à l'hôpital.

Une histoire de flou

Ces témoignages recueillis par le site Reporterre, pourraient laisser entendre que des violences policières auraient eu lieu. Mais deux problèmes se posent depuis la publication de l'article de Reporterre puis des médias Marianne et Le Média. Le premier, c'est que le blessé, un sans domicile fixe afro-descendant selon les témoins, demeure introuvable. Les hypothèses comme quoi il aurait été hospitalisé à l'hôpital Cochin, où le service de neurochirurgie l'aurait refusé, pour qu'il soit envoyé ensuite à l'hôpital du Kremlin-Bicêtre, ne se concrétisent pas, laissant planer le mystère sur sa présence. Le deuxième problème, c'est que les premiers témoignages ont été contredits par d'autres recueillis par Reporterre, soulignant que l'un des témoins ayant vu la chute de la victime et affirmant que la police aurait nettoyé les traces de sang issues de la chute en question, aurait une attitude propice à la mythomanie (cf lien).

Le seul moyen d'éclaircir cette histoire de flou, c'est de connaitre le contenu de la caméra de surveillance sur la rue Baudricourt, avec vue sur le centre Tolbiac, permettant de visualiser ce qui s'est passé ce matin-là.

Emballement dangereux

Ce qui est inquiétant dans cette histoire, c'est l'emballement médiatique que ça a pris. Les articles de Reporterre, de Marianne, du Média, ou de Paris Luttes Info, ont été publiés quelques heures après l'intervention policière, traduisant une tendance mortifère pour la presse qui est de toujours produire des articles le plus vite possible. Et c'est aggravé avec Internet et les réseaux sociaux, où tout et n'importe quoi peut circuler et être viral à chaque instant. Or, dans ce genre d'affaire, concernant en plus une institution comme la police, qui n'est pas en odeur de sainteté pour une bonne partie de la population française, il faut être sûr de son coup, avoir des infos en béton armé car dans le cas contraire, la crédibilité d'un journal, voire de l'ensemble des médias, en prendraient un gros coup. Et tant que l'existence de la victime, de la gravité de sa blessure et des circonstances ne sont pas totalement sûres, il n'est guère prudent de se lancer à publier un article où la fiabilité des témoignages peut être fortement remise en cause. Et c'est ce qui est en train de se passer en ce moment.

Ça tombe d'autant plus mal que le président Emmanuel Macron a défendu, en début d'année, l'élaboration d'un projet de loi sur les fausses nouvelles dans la presse dans le courant de l'année 2018. Et ce faits divers actuel pourrait bien lui donner un argument dans son choix politique. Et ce pourrait être une nouvelle défaite pour la liberté de la presse, après l'adoption par l'Assemblée nationale, puis par le Sénat ces derniers jours, de la proposition de loi concernant le secret des affaires, protégeant au maximum les multinationales et mettant ainsi des verrous pour des journalistes, militants au sein d'ONG, ou lanceurs d'alerte, de pouvoir informer les citoyen(ne)s sur divers sujets tels la santé, les stratégies fiscales des firmes ou des particuliers, etc.

De quoi être inquiet pour la suite des événements.

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