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JoSeseSeko

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"Il ne faut jamais prendre les gens pour des cons, mais il ne faut pas oublier qu'ils le sont." Cette phrase résume une recherche de vérité, de développer de l'information sur une variété de sujets, notamment l'économie, la politique et l'histoire. Et ce, dans plusieurs pays du monde.


Fin prochaine de l'exit tax par Macron

Publié par JoSeseSeko sur 2 Mai 2018, 14:36pm

Catégories : #Économie, #Europe, #France, #Fiscalité, #Macron, #Libéralisme, #Capitalisme, #État, #Lutte des classes

Photo: Daily Brian

Photo: Daily Brian

Dans une interview accordée au magazine Forbes, le président de la république annonce sa volonté de supprimer l'exit tax, créée durant le mandat de Nicolas Sarkozy, pour lutter contre l'évasion fiscale, au nom de l'attractivité de la France car cette dernière serait trop pesante. Une fausse nouvelle en vérité et une justification de l'image du président des riches qu'il donne à foison.

Avec Macron, on sait à quoi s'en tenir. C'est la lutte des classes qui est bien là! Dans un entretien exclusif donné au magazine états-unien Forbes, paru mardi 1er mai (cf lien n°1), le président français a fait part de sa volonté de continuer des réformes - entendez par là de la casse, cher(e)s lecteurs/lectrices -, avec un exemple qu'il donne qui est la suppression de l'exit tax à l'horizon 2019. Késaco? Cet impôt, lancé sous le mandat de Nicolas Sarkozy, visait les contribuables transférant leur domicile fiscal hors de France (cf lien n°2). Macron justifie son positionnement car à ses yeux, l'exit tax "envoie un mauvais message aux entrepreneurs en France, plus qu'aux investisseurs" et que les projets de start-up - n'oubliez pas que nous sommes la start-up nation! - ne pouvaient pas se développer dans l'Hexagone avec un impôt qui rendait cette dernière "moins attractive". Et pour en rajouter une couche, il n'avait guère d'utilité en tant que recette publique selon l'ancien ministre de l'Économie durant le mandat de François Hollande.

Investissement au plus haut

Du coup, la question à se poser est la suivante: est-ce que l'exit tax empêchait véritablement l'investissement en France? Clairement non. L'institut Business France indiquait d'ailleurs, en avril dernier, que les investissements directs étrangers vers la France ont bondi de 16% en 2017, au point d'atteindre un niveau record depuis 10 ans, et d'être le deuxième pays le plus attractif d'Europe (cf lien n°3). Donc, l'exit tax ne semble pas être un frein à l'investissement. Une fausse nouvelle en somme. Et dire que le président voudrait faire une loi sur les fausses nouvelles dans la presse...

Et l'idée que cet impôt ne serait pas utile pour les recettes fiscales semble pouvoir être battue en brèche vu que selon l'Institut national de la statistique et des études économiques (Insee), la France a affiché en 2017 un déficit public en-dessous du seuil de 3% du Produit intérieur brut fixé par les traités européens. Vouloir la suppression de cet impôt, c'est encore un moyen de ne pas chercher à résoudre le déficit public et surtout de se montrer dépendant de la croissance. Or, selon l'Insee, la croissance du PIB au premier trimestre 2018 a connu un ralentissement (+0,3%), en raison notamment d'un recul de la production de biens manufacturés (-1,1%) et d'une croissance moindre de l'investissement (+0,6%).

Service particulier

En vérité, cette annonce de Macron démontre combien le chef de l'État, a priori garant de l'intérêt général, pousse la puissance publique à rendre un service particulier à destination de la classe dominante. Pourquoi? Pour une raison évidente. Ce sont les plus riches qui ont élu Macron il y a un an. Ce que j'écris là n'est pas faire dans le complotisme, c'est un constat clair confirmant la thèse du "cens caché", chère au politologue français Daniel Gaxie. Et cette suppression de l'exit tax, appelée de ses vœux par Macron, va dans le prolongement de la suppression de l'ISF décidée en fin d'année dernière.

De quoi se dire que l'appareil d'État revient peu à peu à ce qu'il était avant la Libération, voire avant le Front populaire, c'est-à-dire, un agent au service de la classe dominante (bourgeoisie) qui le contrôle. Et donc, d'appuyer le marché, de donner un cadre de plus en plus inégalitaire, avec un pouvoir tendant à échapper à tout contrôle démocratique. Du pain béni pour le capitalisme français, basé sur des héritiers tels Bernard Arnault ou Vincent Bolloré, qui ne vivent que de l'exploitation des travailleurs, en France comme ailleurs dans le monde, et qui peuvent trouver en Macron l'un de leurs meilleurs serviteurs pour leurs seuls intérêts de classe. En tout cas, Macron n'a pas volé son surnom de "président des riches".

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