La répression de la manifestation du 12 décembre à Paris montre combien le pouvoir lâche la bride auprès de sa police qui n'en demande pas tant, illustrant d'ailleurs la nécessité de filmer, de prendre des images face à des forces de l'ordre qui s'estiment libres de faire ce qu'elles veulent.
"J'ai vu occuper ma ville, par des cons en uniforme/Qu'étaient pas vraiment virils, mais qui s' prenaient pour des hommes". Ces paroles de la chanson Société tu m'auras pas de Renaud résonnent avec l'atmosphère de la manifestation du 12 décembre, à Paris, contre la loi sécurité globale, le projet de loi sur le séparatisme, et une défense des libertés menacées de l'intérieur par un pouvoir qui profite du contexte sanitaire et de l'imposition du confinement pour se montrer encore plus liberticide. De quoi inciter à un affaiblissement de la mobilisation vu que sur Paris, entre 5.000 et 10.000 personnes auraient battu le pavé (cf lien).
Fouteurs de bordel
Tout le long du parcours, un large déploiement de policiers et gendarmes a été prévu par la préfecture de police et qu'il ne fallait surtout pas, pour la police milice, laisser faire le cortège imprimer le rythme à sa guise et de manière unitaire. D'où des charges successives au début de la manifestation, sur le boulevard de Sébastopol, envers un cortège pourtant parfaitement calme, menant à des interpellations arbitraires de manifestants et de journalistes - ce dont un journal comme Le Parisien n'écrira jamais -, pour ensuite couper le cortège en plusieurs bouts et donner le tempo à la place de la tête de cortège. Une stratégie qui est revenue le 5 décembre dernier et qui était la norme durant les manifestations contre la loi travail au printemps 2016, afin de provoquer de l'excitation mutuelle avec les black blocs qui, cette fois-ci, n'ont pas cédé à ce jeu contre-productif.
Car, il faut le dire, ce sont les policiers et les gendarmes qui sont les fouteurs de bordel dans la manif. Ils font exprès de provoquer une montée des tensions et une fois place de la République, terminus de la manifestation du jour, ils ont à peine laissé quelques minutes aux manifestants avant de les déloger manu militari, sans sommation. Et les multiples charges menées par les CRS ou la Brav ont conduit à de nouvelles interpellations tous azimuts, jusque dans le métro d'ailleurs, y compris celle d'au moins un journaliste, signe que la profession est dans le collimateur de l'ordre social. Mais les directions des mass media se soucient peu du sort réservé à nombre de journalistes, indépendants ou non, ayant une carte de presse ou non, quand ils sont menacés par le bras armé du pouvoir.
Le pouvoir trouve son compte avec le Coronavirus, lui permettant de faire taire peu à peu toute expression critique.
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