Dans une logique de loi du Talion criminel, le pouvoir israélien semble désormais prêt à envoyer l'armée de terre à Gaza opérer un nettoyage contre des "animaux humains" en ayant grandement bombardé la ville ces derniers jours, envoyant paître les demandes de cessez-le-feu.
27 octobre 2023. Une date qui risque de rester tristement dans l'histoire, en raison de la nouvelle vague de bombardement de la part de l'armée israélienne sur la ville de Gaza, doublée d'une coupure totale de l'électricité de la ville par les autorités israéliennes (cf lien n°1), suivant une logique de vengeance appliquée en mode guerre totale, trois semaines après l'offensive du Hamas, ayant fait plus de 1.400 tués à ce moment-là. Et ce, au prix de plus de 7.000 morts à Gaza, selon le Hamas, qui contrôle cette partie des territoires palestiniens (cf lien n°2).
Nettoyage ethnique en marche?!
Un bilan qui promet d'être plus lourd encore vu que l'armée de terre israélienne est désormais entrée dans la bande de Gaza et compte bien combattre rue par rue les membres du Hamas, avec l'appui continu des frappes aériennes tous azimuts, surtout envers des civils palestiniens qui pensaient pouvoir s'abriter dans des lieux qui ne seraient pas bombardés comme par exemple l'église orthodoxe Saint-Porphyre, bombardée par l'armée israélienne le 19 octobre dernier. Un événement dénoncé par le patriarcat orthodoxe de Jérusalem (cf lien n°3).
De quoi renforcer la crainte de voir l'expression d'un nettoyage ethnique, exprimée par Francesca Albanese, Rapporteure spéciale des Nations Unies dans les territoires occupés ces derniers jours (cf lien n°4). Ce qui rend d'autant plus nécessaire un cessez-le-feu pour éviter, a minima, une nouvelle Nakba (catastrophe, en arabe) humanitaire, car en plus de la coupure d'électricité, le pouvoir israélien, d'extrême-droite, dont le Hamas est l'allié objectif soit dit en passant, a coupé l'accès à l'eau potable et restreint les transports alimentaires pourtant mis en place depuis une semaine dans le sud de la bande de Gaza, au niveau de la frontière avec l'Égypte. L'ONU a voté, vendredi 27 octobre, une résolution appelant à une "trêve humanitaire" pour protéger les civils palestiniens mais aussi permettre la libération des otages du Hamas (cf lien n°5). On l'oublie vite mais environ 220 personnes sont prises en otage par le Hamas, qui en a libéré quelques unes ces derniers jours. Par conséquent, l'attaque terrestre sur Gaza, désormais coupée du monde, suscite des craintes pour les familles des otages et un manque de soutien au sein de la population israélienne, notamment pour le sort des otages (cf liens n°6, n°7). Bref, le David d'antan qui est "devenu Goliath" ferait bien de réfléchir au lieu de se lancer dans une démarche que certains critiques qualifient de "génocidaire".
Gaza-Goma, même combat
Ce nouveau chapitre d'une guerre qui dure depuis 1948 ravive les tensions entre pays occidentaux et pays non-occidentaux en général, même s'il existe quelques subtilités dans les pays non-occidentaux. Les premiers affichant un soutien "inconditionnel" à Israël, les seconds prenant une position pro-palestinienne. Ce qui conduit à un décalage de plus en plus manifeste, notamment au sein des pays occidentaux qui compte dans leurs populations des descendant(e)s de peuples non-occidentaux qui se reconnaissent dans la cause palestinienne et se montrent critiques à l'égard de la politique israélienne. Ce qui les rend suspects de sympathie envers le Hamas - encore faut-il le prouver explicitement -, et in fine jeter des accusations d'antisémitisme à la pelle pour décrédibiliser la critique. Or, sur le fond des choses, le gouvernement israélien et le Hamas sont des alliés objectifs et renforcent de fait l'antisémitisme (cf lien n°8).
Mais si les pro-palestiniens s'expriment de plus en plus dans le monde sur ce qui se passe en Palestine, peu d'entre eux, notamment dans le monde arabe, s'offusquent de crimes massifs qui se déroulent ailleurs dans le monde. Et je m'inclus dedans, à travers mon travail dans le journalisme. Que ce soit dans la région du Tigré, en Éthiopie (cf lien n°9), ayant fait plus de 600.000 morts ces trois dernières années. Ou plus important encore, la guerre larvée dans la région du Kivu, dans l'Est de la République démocratique du Congo (ex-Zaïre), faisant entre 6 et 12 millions de morts depuis 1996, conséquence de long terme du génocide des Tutsis au Rwanda voisin en 1994. D'ailleurs, savoir que le président congolais Félix Tshisekedi a apporté son soutien "inconditionnel" à Israël (cf lien n°10), c'est signe d'une erreur politique car Israël est allié au Rwanda, alors que le Rwanda est critiqué dans son rôle dans les troubles dans l'Est de la RDC, comme l'est Israël par rapport à la Palestine. Et d'ailleurs, pro-israéliens, comme pro-rwandais, ont des rhétoriques similaires. Accusation d'antisémitisme en cas critique de la politique israélienne en Palestine. Accusation d'antitutsisme en cas de critique de la politique rwandaise au Congo-Zaïre.
Est-ce que cela jouera sur l'élection présidentielle, prévue le 20 décembre prochain? Ceci est une autre histoire. À suivre...
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