Le nombre record de listes de partis politiques présentées aux élections européennes du 25 mai montre à quel point la diversité politique existe en France. Mais pourtant, les "gros" partis ne tiennent pas à ce qu'il y ait tellement de "petits" partis. Et pour cause, cela siphonne leur électorat!
Mais les "petits" partis, tels Lutte Ouvrière, le Nouveau parti anticapitaliste, l'Union populaire républicaine, Debout la république, l'Alliance écologiste indépendante, Cap 21, Nouvelle donne, le Mouvement républicain et citoyen, le Parti pirate, le Parti ouvrier indépendant ou encore Nous citoyens, ont du mal à se faire entendre auprès des électeurs car les mass media privilégient les "gros" partis. Et encore, seulement une triade (Parti socialiste-Union pour un mouvement populaire-Front national) qui concentre plus de 60% du temps de parole politique dans l'espace audiovisuel (radio, télévision). Et c'est équivalent, voire accentué dans la presse écrite. Du coup, certains "gros" partis ou coalitions, tels Europe écologie-les Verts, le Front de gauche, l'Union des démocrates indépendants ou le Modem, ont une exposition médiatique affaiblie. Et ce n'est pas sans conséquence sur les votes.
Du coup, les "petits" partis peuvent se sentir, à juste titre, censurés par les médias, qui ne cherchent qu'à faire de l'audience auprès d'auditeurs-consommateurs, et non l'exercice de l'équité de l'information politique pluraliste auprès de citoyens appelés à voter. Et ce, quitte à recevoir des remontrances (sans véritable effet de sanction) de la part du Conseil supérieur de l'audiovisuel, et au mépris de la Constitution de la Vème République (1958), qui stipule dans l'article 4, alinéa 3: "La loi garantit les expressions pluralistes des opinions et la participation équitable des partis et groupements politiques à la vie démocratique de la Nation."
Pour finir, et c'est le plus important, un vote pour un parti politique signifie financement du dit parti politique. Attention, je ne dis pas que les partis politiques ne cherchent uniquement des voix que pour s'assurer leur financement, effectuer le remboursement de frais de campagne. Mais c'est un complément de ressources qui n'est pas négligeable. Et c'est l'État qui paie, en lien (indirect) avec l'article 4 de la Constitution. Pour recevoir un financement public, il faut avoir comptabilisé un certain pourcentage minimal des voix. Pour ces européennes, le seuil minimum était de 3%, ce qui a permis à Nouvelle donne de rembourser ces frais de campagne par exemple. Du coup, les "gros" partis sont de plus en plus dépendants du financement public corrélé au pourcentage des voix obtenues, et sont plus exposé à des déficits. L'exemple de l'UMP est criant aujourd'hui, tout comme celui du NPA en 2013, mais en 2007, le FN et le Parti communiste, avant de former le FdG avec d'autres formations politiques, ont connu également ce genre de mésaventure. Puis, cette liaison dangereuse entre vote et revenu des partis politiques poussera davantage à un statut quo puisque les "gros" ne sont pas (forcément) incités à changer le mode de financement des partis politiques et à faire en sorte que ce soit exclusivement des cotisations de militants ou des dons privés, ainsi que de réorganiser l'administration publique au service de l'intérêt du grand nombre. Du coup, il n'est guère étonnant de constater un "immobilisme" car si les partis institutionnels touchaient à certains de leurs avantages, ils se mettraient en danger.
Les relevés de temps de parole Les émissions européennes ont lieu en métropole et en outre-mer les 24 et 25 mai 2014. Conformément à la délibération du 4 janvier 2011 et à la recommandatio...