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JoSeseSeko

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"Il ne faut jamais prendre les gens pour des cons, mais il ne faut pas oublier qu'ils le sont." Cette phrase résume une recherche de vérité, de développer de l'information sur une variété de sujets, notamment l'économie, la politique et l'histoire. Et ce, dans plusieurs pays du monde.


Une incertitude grandissante en Allemagne

Publié par JoSeseSeko sur 5 Janvier 2017, 18:04pm

Catégories : #Politique, #Économie, #Europe, #Allemagne, #Élections, #Merkel, #CDU, #AfD, #SPD, #Die Linke, #Die Grünen, #FDP

Photo: Reuters

Photo: Reuters

L'idée de voir Angela Merkel faire un quatrième mandat de chancelière en septembre prochain semble loin d'être totalement acquise, vu la poussée de l'extrême-droite allemande. Mais les divisions de la gauche allemande pourraient une fois encore la sauver.

L'Union européenne va être sous grande tension en cette année 2017. Tout d'abord l'élection présidentielle et les élections législatives en France, où l'horizon est loin d'être clair et où les résultats promettent des surprises et des scores serrés dans la deuxième puissance de l'UE. Mais un autre suspense promet du côté de l'Allemagne, où le pari d'Angela Merkel de rempiler quatre ans de plus, est lancé, à l'approche des élections fédérales du mois de septembre. Et rien ne dit que la chancelière, en place depuis 2005, puisse être en mesure d'y arriver.

Une hégémonie problématique

Pourtant, les partisans de Merkel peuvent y croire en vertu de la  position hégémonique qui demeure incontestée dans l'UE depuis la crise de 2008-2009. Une hégémonie d'abord économique avec un taux de chômage inférieur à 5% - masquant tout de même l'explosion de la pauvreté outre-Rhin -, ou un excédent commercial énorme ces dernières années, quoiqu'au-dessus du plafond autorisé par les traités européens (6% du PIB maximum). Mais bien sûr, Bruxelles ne va s'opposer à Berlin qui dicte la politique économique européenne, basée sur l'austérité sans faille. Et cette hégémonie économique se transforme en hégémonie politique envers ceux qui voudraient remettre en cause ce privilège allemand considéré comme un manque de solidarité à l'égard des "partenaires européens". La Grèce l'a suffisamment démontré, notamment durant le mois de juillet 2015.

Mais cette hégémonie est problématique, notamment au niveau économique. La volonté politique du gouvernement allemand d'imposer une politique d'austérité - ou perçue comme telle - dans le reste de l'UE, l'empêche de pouvoir correctement exporter auprès des autres pays membres de l'espace communautaire, qui reste majoritaire dans les échanges commerciaux extérieurs que fait l'Allemagne. Et ce, d'autant plus que le Fonds monétaire international prévoit une baisse progressive de la croissance allemande à partir de 2017, pour tourner autour de 1,2-1,3% à l'horizon 2019. Puis l'euro, même s'il est plus faible qu'il y a quelques années, il reste un choc asymétrique strictement positif pour l'Allemagne, ce qui est critiqué de plus en plus par des économistes ou des mouvements politiques dans l'UE.

Divisions à gauche

Ce qui renforce l'idée d'une réélection de Merkel et de son parti, l'Union chrétienne-démocrate d'Allemagne (CDU), ce sont les divisions sur la gauche ou le centre-gauche de l'échiquier politique allemand. Le Parti social-démocrate d'Allemagne (SPD), s'est une fois de plus compromis dans une "grande coalition" avec la CDU, comme entre 2005 et 2009, faisant d'ailleurs lors des élections fédérales de 2009 le pire score de son histoire depuis l'après-guerre. En outre, le SPD a une certaine froideur envers le parti de gauche radicale Die Linke, issu en grande partie du Parti socialiste unifié d'Allemagne (SED), parti unique de la République démocratique allemande (RDA) entre 1949 et 1989. Mais des anciens militants du SPD ayant rejoint Die Linke, tels Oskar Lafontaine, n'oublient pas non plus l'orientation sociale-libérale du SPD, qui suit une trajectoire semblable à celles d'autres partis sociaux-démocrates en Europe.

Mais l'idée d'un rapprochement entre ces deux forces politiques plus les Verts allemands, ces derniers étant plus importants électoralement que leurs camarades français, n'est pas totalement utopique non plus. Dans plusieurs Länder, notamment ceux de l'ex-RDA, des coalitions "rouge-rouge-verte" ont vu le jour, avec même un président de Länd issu de Die Linke comme Bobo Ramelow en Thuringe. Dommage qu'elles ne se soient pas faites lors des élections fédérales de 2013 car sur les 630 députés du Bundestag, 319 sont issus de ces trois partis. Mais tant le SPD que les Verts ne voulaient pas en entendre parler. Une occasion de gâchée!

Poussée de l'extrême-droite

Mais là où l'incertitude la plus grande règne, c'est le score que compte faire l'extrême-droite allemande. En 2013, le parti Alternative pour l'Allemagne (AfD), qui venait d'être créé à l'occasion des élections fédérales, recueillit 4,8% des voix. Pas assez pour avoir des élus au Bundestag, étant donné que le seuil minimal est de 5% (scrutin à la proportionnelle). Mais ce parti n'a cessé de progresser depuis, faisant des scores supérieurs à 10%, voire 20%, dans plusieurs Länder, laissant anticiper l'idée d'une entrée massive dans le parlement allemand. Au départ, AfD défendait une ligne remettant en cause la politique européenne de Merkel et l'euro, appuie désormais un discours anti-immigration. Et ce, d'autant plus que la chancelière a tenu à accueillir un million de réfugiés syriens fuyant une guerre civile qui s'étale depuis 2011 et que des polémiques ont enflé outre-Rhin, avec notamment des histoires de viol à Cologne ou Hambourg lors du réveillon du 31 décembre 2015, ou la récente attaque du marché de Noël de Berlin, le 19 décembre 2016.

À moins que le Parti libéral-démocrate d'Allemagne (FDP) revienne au Bundestag, il sera très compliqué pour Merkel et ses soutiens, notamment le patronat allemand, de continuer à diriger le gouvernement à l'issue des élections de septembre.

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