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JoSeseSeko

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"Il ne faut jamais prendre les gens pour des cons, mais il ne faut pas oublier qu'ils le sont." Cette phrase résume une recherche de vérité, de développer de l'information sur une variété de sujets, notamment l'économie, la politique et l'histoire. Et ce, dans plusieurs pays du monde.


RDC: L'opposition tente de sauver les apparences

Publié par JoSeseSeko sur 15 Novembre 2018, 13:35pm

Catégories : #Politique, #Afrique, #Congo-Zaïre, #Tshisekedi, #Kamerhe, #Fayulu, #Élections

Photos: Flickr/RadioOkapi; Flickr/teebonz2k2

Photos: Flickr/RadioOkapi; Flickr/teebonz2k2

Depuis les retraits de Félix Tshisekedi et de Vital Kamerhe de l'accord pour une candidature commune de l'opposition pour l'élection présidentielle en République démocratique du Congo, les bisbilles vont bon train et l'opposition tente de sauver ce qui peut l'être face à une majorité qui se veut sûre d'elle.

Rififi au sein de l'opposition! C'est un peu ce qu'on peut dire au sujet des leaders d'opposition en République démocratique du Congo (RDC, ex-Zaïre), ces derniers jours. Notamment depuis lundi 12 novembre, et les retraits de Félix Tshisekedi et de Vital Kamerhe de l'accord de l'opposition pour une candidature commune à l'élection présidentielle, portée en la personne de Martin Fayulu. D'ailleurs, la Fondation Koffi Anan, qui a joué un rôle de médiateur auprès des chefs de partis d'opposition sur l'accord en question, a sorti l'artillerie lourde en révélant auprès du journal Jeune Afrique des engagements écrits et signés de chaque membre de la coalition, stipulant que si chacun d'entre eux violait l'accord trouvé, il devra "mettre fin à [sa] carrière politique et qu'[il] serait soumis à l'opprobre de la Nation" (cf lien n°1). Sur le réseau social Twitter, Fayulu, désormais candidat commun d'une partie de l'opposition, interpella ses collègues Tshisekedi et Kamerhe, les appelant à mettre les inspirations partisanes de côté au nom de "l'intérêt supérieur de la Nation". Tshisekedi répliqua aussitôt, lui demande de divulguer un engagement tenu auprès de lui peu avant la signature de l'accord. Signe que les choses sont loin d'être aussi simples dans le pays le plus peuplé de la francophonie.

Éteindre l'incendie

Pour l'opposition, l'urgence est quand même d'éteindre l'incendie que ces retraits ont provoqué, pour vouloir convaincre les citoyens congolais de sa crédibilité à aspirer au pouvoir. Et la stratégie mise en avant est de vouloir rassembler autour de Fayulu, en convainquant d'autres candidats d'opposition à se désister en faveur du leader du parti Engagement pour la citoyenneté et le développement (cf lien n°2). Car en dépit des retraits de Tshisekedi et de Kamerhe, Fayulu a deux soutiens de poids en la personne de Jean-Pierre Bemba, ancien candidat en 2006 et leader du Mouvement pour la libération du Congo, et de Moïse Katumbi, ancien gouverneur de la province du Katanga (2007-2015). Ces deux politiciens ont un poids local important, du côté de la province de l'Équateur pour Bemba, au Katanga pour Katumbi, et à ce compte-là, Fayulu peut espérer compter un nombre important de voix. Mais les mathématiques ne sont pas suffisantes dans cette histoire car la dynamique politique joue un rôle conséquent. Or, Tshisekedi, leader de l'Union pour la démocratie et le progrès social (UDPS), peut compter sur un réseau militant et électoral large, notamment à Kinshasa, la capitale, bastion de l'UDPS, puis jouer sur l'héritage politique de son père, Étienne Tshisekedi, mort en 2017.

Cela étant, le vote à l'Est du pays (Nord-Kivu, Sud-Kivu, Ituri, Katanga) sera, une nouvelle fois, déterminant dans cette élection. En 2006 et 2011, Joseph Kabila eut un grand nombre d'électeurs dans cette partie du Congo-Zaïre. Par conséquent, la majorité présidentielle cherchera à maintenir sa prédominance de ce côté-là, sachant que ça lui serait difficile d'avoir beaucoup de voix dans l'Ouest du pays, et tout particulièrement à Kinshasa. C'est dire si Emmanuel Ramazani Shadary, dauphin désigné de Kabila, a du pain sur la planche. En outre, plusieurs candidats d'opposition demandent sa radiation, l'accusant de se servir des biens, des finances et du personnel de l'État, pour mener à bien sa campagne (cf liens n°3, n°4). En tout cas, la majorité se veut sûre que son candidat saura convaincre les électeurs, en dépit des premiers sondages publiés, montrant l'opposition largement en tête, et donc l'idée d'une alternance démocratique potentiellement faisable en RDC. Ce qui serait une première depuis l'indépendance "cha cha" du 30 juin 1960.

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