Le défouloir policier pour faire évacuer des exilé(e)s réuni(e)s place de la République n'a pas hésité à également y aller envers des journalistes présents pour montrer ce qui s'est passé, lundi 23 novembre. Une illustration supplémentaire, s'il en est, de la nécessité d'envoyer à la poubelle la proposition de loi sécurité globale, ainsi que le schéma du maintien de l'ordre.
"Cachez ces violences policières que je ne saurais voir". Ces Tartuffes-là, qui sont notamment au pouvoir, devront redoubler d'ingéniosité macabre pour masquer - c'est le mot! - le défouloir organisé des forces de l'ordre (social) face à des exilé(e)s regroupé(e)s place de la République, à Paris, lundi 23 novembre, avec des associations humanitaires, montre combien la gestion migratoire est ratée en France. D'autant plus que nombre ces "réfugiés" avaient été évacués du camp de Saint-Denis le 17 novembre dernier, errant depuis cette date en raison d'un manque de places d'accueil pour tout SDF, quelle que soit sa nationalité.
Dans le collimateur
Les images des tentes arrachées sur la place de la République et des personnes présentes repoussées à coups de matraque, de gaz lacrymogène, n'est pas sans rappeler le temps où le mouvement Nuit Debout avait occupé la même place au printemps 2016 et d'avoir de temps à autre à subir ce genre de situation. Mais la différence est qu'il ne s'agit pas de personnes cultivées, vivant dans un cadre urbain, dans un entre-soi assez tranquille; mais de personnes exilées, dans une optique de survie et exposées à la répression de la police milice. Mais les exilé(e)s ne sont pas les seul(e)s dans le collimateur des forces de l'ordre. En application du nouveau schéma du maintien de l'ordre, adopté en septembre dernier, les journalistes de terrain se retrouvent être une cible de choix pour des policiers ou gendarmes dont la honte ne les étouffe guère (cf lien). Les divers témoignages à ce sujet, notamment le matraquage du journaliste Rémy Buisine par un policier, montrent combien la presse n'est plus en odeur de sainteté auprès d'un pouvoir dont l'hypocrisie est une seconde nature, vu la réaction de Gérald Darmanin, ministre de l'Intérieur, aux images de violences policières explicites.
D'où la nécessité d'avoir des images réalisées par des journalistes indépendants, désormais menacés par le nouveau schéma du maintien de l'ordre et par l'article 24 de la #PPLSecuriteGlobale.
— Jonathan Baudoin (@JoBaudoin) November 24, 2020
Hypocrite que vous êtes! #Republique https://t.co/zpCyiQHFtF
Merci pour vos messages. En 5 ans de journalisme, c’est probablement l’une des soirées les + difficiles émotionnellement.
— Remy Buisine (@RemyBuisine) November 23, 2020
Pas pour moi,mais pour eux. La situation des réfugiés a Paris est horrible, la gestion de la situation est tellement inhumaine ce soir. Choquant. #Republique pic.twitter.com/JXHgFRhKAE
allo @Interieur_Gouv - c'est pour un témoignage
— David Dufresne (@davduf) November 24, 2020
«C'est du jamais vu en France» pour Laurent Bortolussi, Pdg de @LinePress, qui fournit toutes les TV françaises. #libertedelapresse #LoiSecuriteGlobale
23/11/20, Paris, place de la #République pic.twitter.com/xYR33U9arx
IL Y EN RAS-LE BOL ! Bavure de trop. @RemyBuisine qui venait de se faire contrôler, est coincé dans un coin, tapé et menacé par ce même groupe de policier ! #libertedelapresse #ViolencesPolicieres pic.twitter.com/VLMYASfoWj
— Nicolas Mayart (@Nicomay) November 23, 2020
De quoi maintenir, en parallèle, la pression sur le retrait total de la proposition de loi sécurité globale, instaurant la surveillance de masse de la part des forces de l'ordre (social) mais punissant d'amende et de prison toute diffusion d'images de policiers ou gendarmes en action. Autrement dit, interdiction d'images de violences policières! D'ailleurs, ce même lundi 23 novembre, deux jours après une manifestation contre cette loi, mobilisant plusieurs dizaines de milliers de personnes, notamment à Paris, une délégation a été reçue par Darmanin et aucune issue n'a été trouvée entre les parties.
"Nous en appelons au premier Ministre, @JeanCASTEX", déclare la coordination nationale #StopLoiSecuriteGlobale, dont fait partie le @SNJ_national. Elle estime qu'aucune de ses revendications n'a été entendue par le ministre de l'intérieur qui vient de les recevoir. https://t.co/TCfNvUUOYM
— SNJ - premier syndicat de journalistes (@SNJ_national) November 23, 2020
D'où un appel à manifester samedi 28 novembre, pour combattre cette menace intérieure sur la liberté de la presse, perçue telle quelle en France comme ailleurs dans le monde, que ce soit parmi les journalistes étrangers ou encore l'Organisation des nations unies.
Place de la République, les images de la honte
Des forces de l'ordre en roue libre et heureusement des vidéos pour le montrer. Alors que la diffusion d'images non floutées de policiers ou de gendarmes dans l'exercice de leurs fonctions reste un