En ce jour où l'humanité entière va consommer au-delà de ce que la planète peut lui fournir, l'occasion est bonne de voir combien le capitalisme est une atteinte à la vie humaine et à l'environnement qui l'entoure, amenuisant les perspectives de respect de l'accord de Paris sur le climat, tant la consommation d'énergies fossiles est primordiale.
"Il y a assez de tout dans le monde pour satisfaire aux besoins de l'homme, mais pas assez pour assouvir son avidité". Cette phrase attribuée au leader pacifiste indien Mahatma Gandhi résume bien la situation qu'offre le capitalisme depuis deux siècles, et qui s'aggrave avec l'ère du capitalisme néolibéral et mondialisé, avec un dérèglement climatique transformé en réchauffement climatique, observé à travers le réchauffement des eaux ou les multiples feux de forêt médiatisés ces dernières années. Sans oublier la notion de jour de dépassement, signifiant que l'humanité épuise la totalement les ressources naturelles que la planète terre peut lui fournir sans souci sur une année. Et ce jour est atteint ce jeudi 28 juillet 2022. Une date de plus en plus précoce, si on fait exception de l'année 2020, où ce fut seulement le 22 août qu'il y ait eu ce jour du dépassement, en raison du confinement global imposé pour faire face à l'expansion du Coronavirus au printemps 2020 (cf graphique), faisant stopper une grande partie de l'activité économique.
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Une économie fossile prépondérante
Au sortir des multiples confinements liés à la crise sanitaire, la question a été de relancer la machine, signalant combien penser l'après-Coronavirus, qui est une crise inscrite dans le cadre du capitalisme sans pourtant être une crise endogène du mode de production, a fait long feu tant nos habitudes de production et de consommation de masse sont structurantes. Notamment sur la question de l'énergie. Et la guerre russo-ukrainienne offre une illustration implacable, notamment à travers le pétrole car la Russie, qui a envahi le territoire ukrainien, est un pays producteur de pétrole. Or, l'or noir est un besoin essentiel dans bien des secteurs, comme l'automobile par exemple, et dans bien des pays, notamment du côté de l'Union européenne (UE). Et comme Bruxelles tient à sanctionner économique la Russie de sa politique belliciste, avec un embargo sur le pétrole russe, Moscou réplique en coupant (ou réduisant) le gaz à destination de l'UE.
Par voie de conséquence, les prix à la pompe se sont envolés depuis la fin février, avec un dépassement de la barre des deux euros le litre pour n'importe quel type d'hydrocarbure (essence, gasoil) durant le printemps, alimentant ainsi une inflation déjà présente sur la fin de l'année 2021 en raison de la relance d'activités ralenties par la crise sanitaire. Et les compagnies pétrolières s'en frottent les mains. Par exemple, Total a envoyé un communiqué de presse, ce 28 juillet (cf lien), sur les résultats du deuxième trimestre et du premier semestre 2022, atteignant 10,6 milliards de dollars de bénéfice net, soit presque le double par rapport à la même époque en 2021 (5,5 milliards de dollars), en raison de la guerre russo-ukrainienne vu que le prix du baril de pétrole est resté en moyenne au-dessus de la barre de 110 dollars. Si la guerre russo-ukrainienne perdure, et les sanctions et répliques qui vont avec, alors le géant pétrolier français pourrait exploser son record de bénéfice net, de 16 milliards de dollars en 2021, et pourquoi pas dépasser les 20 milliards de dollars fin 2022. C'est dire si l'économie basée sur les énergies fossiles est prépondérante.
Face à une telle situation, il est difficile de penser rationnellement que le capitalisme, à travers des innovations technologiques, puisse formuler une solution équilibrée entre développement de l'activité économique et sauvegarde de l'intégrité physique de la Terre. Et pour cause, les différentes révolutions technologiques, qui ont alimenté le capitalisme depuis plus de deux siècles, ont également contribué au réchauffement climatique, à la pollution de l'atmosphère, à l'accroissement des émissions de gaz à effet de serre. En bref, compter sur le capitalisme, c'est faire confiance à un serpent qui se mord la queue.
Maintenant, quelle alternative crédible peut émerger et offrir une porte de sortie du capitalisme? L'expérience socialiste, telle qu'elle fut réalisé dans l'ex-URSS ou en Chine, a décrédibilisé le courant de pensée socialiste, communiste, et tout particulièrement le travail intellectuel de Karl Marx, car les soi-disant "dictatures du prolétariat" se réclamèrent de l'auteur du Capital au 20e siècle. Néanmoins, le renouvellement de la critique socialiste, communiste, anarchiste, peut trouver un nouveau souffle avec l'écologie politique et il en ressort depuis quelques décennies un nouveau courant de pensée qu'est l'écosocialisme, où il est question de rechercher un équilibre entre l'espèce humaine et l'environnement, quitte à formuler une politique économique de décroissance, mal vue chez la plupart des économistes, y compris des économiques de gauche, car l'idée de croissance est devenue un totem sacralisé et que prôner la décroissance, c'est faire fi des conséquences sociales de nombre de personnes exploitées, selon eux.
Enfin, reste à pouvoir médiatiser ce genre de positionnement politique, économique, idéologique, tant le contexte actuel donne l'impression d'une pente fascisante qui inspire la crainte.
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Résultats du deuxième trimestre et du premier semestre 2022
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