Overblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog

JoSeseSeko

JoSeseSeko

"Il ne faut jamais prendre les gens pour des cons, mais il ne faut pas oublier qu'ils le sont." Cette phrase résume une recherche de vérité, de développer de l'information sur une variété de sujets, notamment l'économie, la politique et l'histoire. Et ce, dans plusieurs pays du monde.


Quand Elon Musk coupe les ailes de Twitter

Publié par JoSeseSeko sur 19 Novembre 2022, 11:02am

Catégories : #Économie, #Capitalisme, #Musk, #Twitter, #Réseaux sociaux, #Lutte des classes

Photo: AFP

Photo: AFP

Depuis la prise de pouvoir du patron de la firme automobile Tesla sur le réseau social, les turbulences s'enchaînent avec des plans de licenciement. Au point que l'avenir de Twitter semble menacé, en raison de nouveaux départs témoignant des méthodes court-termistes et tous azimuts de Musk.

Avec Elon Musk, on a l'illustration de ce qu'est le capitalisme dans son simple appareil. C'est-à-dire un mode de production obsédé par le gain à court terme, source de crises structurelles et répétitives sur le long terme, contredisant le bourrage de crâne consistant à affirmer qu'un bourgeois crée de la richesse et du travail. Depuis qu'il a racheté Twitter, fin octobre 2022 pour 44 milliards de dollars, le patron de Tesla ne cesse d'annonce des plans sociaux dans l'idée de faire de Twitter une plateforme "2.0 révolutionnaire".

5.650 départs ou licenciements

Mais pour cela, Musk fait dans la coupe claire. Dès le premier jour de sa prise de pouvoir, la moitié des 7.500 salariés de Twitter est dégagée. Soit 3.750. Le tout, par mail, sans entretien préalable. Si on ajoute 700 personnes parties durant l'été, sachant que le rachat du réseau social étasunien par Musk est négocié depuis le printemps 2022, cela fait 4.450. Et si, en réaction à l'ultimatum posé par Musk auprès des salariés restants, jeudi 17 novembre, consistant à se "donner à fond inconditionnellement", 1.200 salariés ont préféré partir plutôt que de subir une détérioration extrême de leurs conditions de travail, avec un risque de burn-out sévère, cela nous donne 5.650 départs ou licenciements ces derniers mois (cf lien n°1). Bref, il ne resterait plus que 1.850 salariés, chargés de se soumettre aux desiderata farfelus d'un capitaliste aliéné naviguant à vue, antisyndicaliste profond (cf lien n°2), héritier d'une famille ayant eu le contrôle d'une mine d'émeraude en Afrique du Sud du temps de l'apartheid.

Twitter down?

En-dehors de cette coupe claire (stupide) dans les effectifs, notamment dans la section modération, au nom de la liberté d'expression - capitaliste et raciste car les deux vont de pair -, certaines décisions de Musk sont vite démontées par leur inefficacité. L'exemple le plus typique est la mesure de certifier les comptes d'utilisateurs de Twitter moyennant 8 dollars/mois alors que c'était gratuit jusque là. Au-delà des vociférations de certains, ne voulant pas consentir à payer, certains trolls ont joué le jeu, en se faisant passer pour des sociétés et balancer des tweets mensongers. Par exemple, un troll s'est fait passer pour un laboratoire pharmaceutique étasunien. Il a payé le montant dû pour avoir son (faux) compte certifié et balancé un tweet annonçant la gratuité de l'insuline aux États-Unis. Résultat, l'action boursière du groupe pharmaceutique s'est effondrée (cf images ci-dessous)

De quoi inciter les autorités étasuniennes, notamment la Securities and exchange commission, équivalent outre-Atlantique de l'Autorité des marchés financiers, à surveiller ce qui se passe sur Twitter car ce genre de chose s'apparente à du délit d'initié si jamais certains étaient au courant de ce troll et ce sont enrichis au passage. Mais aussi, cela peut permettre de comprendre pourquoi depuis le début du mois de novembre, plusieurs grandes firmes retirent leurs annonces publicitaires sur Twitter (cf lien n°3). Ce qui conduit à une chute des revenus du réseau social et que son avenir est menacé, avec le parasite Musk à sa tête. En conséquence, bien des utilisateurs de Twitter se tournent vers d'autres réseaux sociaux "alternatifs", notamment Mastodon, qui voit du monde affluer ces dernières semaines et dont le fondateur, Eugen Rochko, peut en profiter pour se payer la tête du multimilliardaire (cf liens n°4 et n°5).

La moralité de cette histoire me pousse à reformuler une réflexion de l'économiste et sociologue marxiste français Bernard Friot, théoricien du salaire à vie, qui est la suivante: "Ce n'est pas Musk qui fait vivre Twitter et ses salariés; ce sont les salariés qui font vivre Twitter et Musk". Et allons plus loin. Que les salariés, qui sont la source réelle de richesse, contrôlent leur outil de travail et s'organisent de manière autogérée, que ce soit dans le secteur des technologies ou dans d'autres activités économiques, afin de dépasser le capitalisme qui est malade et qui rend malade tout ce qui l'entoure.

À bon entendeur!

Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article

Archives

Nous sommes sociaux !

Articles récents