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JoSeseSeko

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"Il ne faut jamais prendre les gens pour des cons, mais il ne faut pas oublier qu'ils le sont." Cette phrase résume une recherche de vérité, de développer de l'information sur une variété de sujets, notamment l'économie, la politique et l'histoire. Et ce, dans plusieurs pays du monde.


"La prochaine fois, le feu" (James Baldwin)

Publié par JoSeseSeko sur 20 Mars 2023, 22:05pm

Catégories : #Économie, #Politique, #Europe, #France, #Gouvernement, #Macron, #Borne, #Retraites, #Syndicalisme, #Lutte des classes, #Ve République

Photo: JoSeseSeko

Photo: JoSeseSeko

Avec le (court) rejet de la motion de censure transpartisane, le pouvoir est sur une corde raide et ne compte plus que sur la répression tous azimuts pour faire résigner les esprits sur la réforme des retraites.

"Pour 278. Par conséquent, la motion de censure est rejetée". Ces mots de la présidente de l'Assemblée nationale, Yaël Braun-Pivet, actent l'adoption de la réforme des retraites, qui suscite une large opposition dans la rue depuis deux mois. Mais la chambre basse du Parlement ne s'est pas positionnée pour la motion de censure du gouvernement ce lundi 20 mars, après l'utilisation de l'article 49.3 de la Constitution de la Ve République jeudi 16 mars. Il a manqué 9 voix pour que les députés censurent le gouvernement.

LR, béquille du pouvoir

Dans une Assemblée où la majorité se fait au cas par cas depuis l'établissement de la nouvelle législature, en juin 2022, trouver des partenaires de circonstance est vital pour le bloc macroniste (Renaissance+Modem+Horizons). Et les deux mois de drague lourdingue auprès du parti Les Républicains (LR) ont porté leurs fruits car la majorité des députés LR n'ont pas voté la motion de censure et que c'étaient eux qui pouvaient faire office de bascule d'un côté comme de l'autre. En vérité 19 députés du parti de droite ont voté la motion de censure, sur les 61 qu'ils sont. Cela fait moins d'un tiers des élus du parti alors que la motion passait si la moitié avait voté pour.

Par cet acte politique, LR fait pleinement office de béquille du pouvoir, quoi que puissent en dire ses meneurs tels Éric Ciotti - chef du parti - ou Olivier Marleix - président du groupe parlementaire à l'Assemblée -. Et il ne sera pas oublié de sitôt par les électeurs prolétaires, nourrissant un plus grand dégoût envers la classe politique et incitant davantage à l'abstention (cens caché) dans les années à venir.

Ne plus se tenir sage

En attendant, depuis l'utilisation du 49.3, symbole d'une Ve République a-démocratique à envoyer à la retraite, les rassemblements spontanés se multiplient dans les villes, notamment à Paris. Et la répression policière n'en est que plus pesante. Comme par exemple samedi 18 mars, où plusieurs dizaines de manifestants ont été tabassés, interpellés, arrêtés dans Paris, avec des images rappelant l'interpellation de 151 collégiens de Mantes-la-Jolie le 6 décembre 2018, dans le contexte des Gilets jaunes. Et ce soir, d'autres interpellations seront à répertorier de la part d'une police milice qui s'en prendra à quiconque se trouvera en travers de son chemin, y compris des journalistes de terrain. Ces derniers étant des cibles de choix car montrant les violences policières et trop exposés, trop mal payés, pour être pris en considération par leurs confrères de plateau qui affichent un mépris de classe envers eux et envers les manifestants en général.

Le rejet de la motion de censure poussera à adopter un choix simple: adopter la résignation ou faire pression. La première option soulignera l'efficacité de la terreur mise par un pouvoir aux abois, lâchant la bride de sa police milice pour s'en tirer, encore et encore. La deuxième option marquera le fait que les exploité(e)s ne souhaitent plus se tenir sage tant ils se sont trop faits marcher dessus depuis des années et que même le retrait du dépeçage des retraites, qui peut encore être censuré par le Conseil constitutionnel soit dit en passant, ne suffira plus pour les satisfaire. Et comme Emmanuel Macron, sous injonction des instances européennes, a tenu à faire passer cette "réforme", tout en envoyant au casse-pipe la Première ministre Élisabeth Borne, les Français(es) voudront de plus en plus son départ de l'Élysée. Et s'il devait intervenir à travers une allocution, le risque de jeter de l'huile sur le feu est grand, tant la détestation de sa personne et de ce qu'il représente, avec sa clique, est profonde.

Syndicats en attente

Même si leur (relatif) silence est assez assourdissant depuis l'utilisation du 49.3, les syndicats avaient prévenu qu'à force de faire la sourde oreille, le pouvoir allait faire face à une opposition qui s'exprimerait différemment de la forme classique, à savoir une manifestation syndicale. Maintenant, est-ce qu'ils vont durcir le ton, après ce rejet de la motion de censure? C'est une question qui se pose car ils se sont un peu ramollis dans les revendications. Or, la question du rejet du projet de loi de financement rectificative de la Sécurité sociale reste centrale, mais plus tellement exclusive, comme évoqué ci-haut.

L'attentisme syndical, consistant à rappeler la journée de manifestation du 23 mars, a de quoi sidérer. Néanmoins, ça leur permet de dire: "On vous avait prévenu. La base nous a débordé car elle est excédée, à juste titre, et si vous voulez vous en tirer, il va falloir retirer le texte." Et ce, d'autant plus que le camp présidentiel a refusé de voir les syndicats depuis le début.

Pour finir, comme le chantait IAM: "J'ai écrit ces mots car j'ai un contrat de conscience".

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