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JoSeseSeko

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"Il ne faut jamais prendre les gens pour des cons, mais il ne faut pas oublier qu'ils le sont." Cette phrase résume une recherche de vérité, de développer de l'information sur une variété de sujets, notamment l'économie, la politique et l'histoire. Et ce, dans plusieurs pays du monde.


Hamas - gouvernement israélien: un duo infernal

Publié par JoSeseSeko sur 18 Octobre 2023, 11:10am

Catégories : #Politique, #Moyen-Orient, #Israël, #Palestine, #Hamas, #Netanyahou, #Guerre

Photo: AFP

Photo: AFP

Depuis l'offensive du Hamas dans le territoire israélien du 7 octobre, le sang se répand avec des accusations mutuelles de crimes de guerre, relançant un conflit qui dure depuis 1948, avec tout ce que cela induit comme clivage entre pays du Nord et du Sud, mais également au sein des pays du Nord et de leur classe politique.

"Tous les animaux sont égaux, mais certains sont plus égaux que d'autres". Cette phrase de l'écrivain britannique George Orwell a de quoi résonner (hélas) avec l'actualité depuis le 7 octobre, date de l'offensive du Hamas, classé organisation terroriste dans plusieurs pays occidentaux, sur le territoire israélien. Et ce, 50 ans après la guerre de Kippour, qui avait poussé les pays arabes producteurs de pétrole à provoquer le premier choc pétrolier, marquant pour de bon la fin de la période dite des "30 glorieuses". Après 11 jours de ce nouvel épisode (macabre) d'un conflit israélo-palestinien qui dure depuis 1948, année de la fondation de l'État d'Israël, plus de 1.400 israéliens sont morts - triste record côté israélien -, ainsi que plus de 3.000 palestiniens tués. Et dans les deux camps, ce sont majoritairement des civils qui sont victimes.

Refus mutuel

Autre victime, traditionnelle, en temps de guerre, c'est la vérité. L'exemple du bombardement de l'hôpital Ahli Arab à Gaza, mardi 17 octobre, faisant plusieurs centaines de morts côté palestinien, dont des dizaines d'enfants. Dans un premier temps, le Hamas, mais aussi le ministère de la Santé palestinien, accusaient l'armée israélienne d'avoir bombardé cet hôpital. Plus tard, le gouvernement israélien accusa le Jihad islamique, également classé organisation terroriste comme le Hamas, d'avoir voulu envoyé une roquette sur Israël mais qui a dévié de sa trajectoire pour atterrir sur l'hôpital en question (cf lien n°1). De quoi scandaliser l'Organisation des Nations unies (ONU), qui souhaite pouvoir mener une enquête sur les circonstances de ce drame et indiquer qui en porte la responsabilité, mais aussi appeler à un cessez-le-feu pour permettre l'envoi d'un convoi humanitaire dans la bande de Gaza (cf lien n°2), où vivent plus de deux millions de palestinien(ne)s, assiégé(e)s par Tsahal. Or, une résolution de l'ONU allant dans ce sens, a été refusée au Conseil de sécurité par les États-Unis, le Japon, le Royaume-Uni et... la France. Peut-être parce que cette résolution était à l'initiative de... la Russie (cf lien n°3).

Maintenant, peut-on imaginer le Hamas et le gouvernement israélien négocier à l'issue de ce moment belliqueux? A priori non, tant leurs logiques sont diamétralement opposées. Mais paradoxalement, il y a plusieurs choses qui les rassemblent. Le fanatisme religieux qu'ils revendiquent - islamisme côté Hamas, messianisme juif au sein de la coalition gouvernementale israélienne -; refus mutuel de la solution à deux États, surtout côté israélien, qui n'a eu de cesse de coloniser les territoires palestiniens, violant impunément les résolutions de l'ONU; mise au pas des oppositions de gauche respectives, partisanes de la solution à deux États et donc de la paix. En vérité, le gouvernement israélien et le Hamas sont des alliés objectifs. Et cette offensive du Hamas est tombée dans un contexte où la coalition gouvernementale d'extrême-droite préparait une réforme judiciaire massivement contestée par l'opposition de gauche et dans la rue, obligeant le premier ministre Benjamin Netanyahou à reculer. L'occasion est belle pour lui de faire passer en douce cette réforme, qui consiste notamment à réduire les pouvoirs de la Cour suprême. De même qu'en demandant à plus d'un million de palestiniens de la bande de Gaza à quitter leur foyer pour aller plus au Sud, vers la frontière égyptienne, afin d'éviter d'être pris dans les combats - théoriquement parlant -, qui ne nous dit pas que Netanyahou et son gouvernement pourraient en profiter pour recoloniser la bande de Gaza, comme ce fut le cas jusqu'en 2005, année où le premier ministre Ariel Sharon décida du retrait des colons israéliens de la bande de Gaza? C'est une hypothèse qui n'est pas à exclure, a priori.

Clivage assuré

Cette relance de la guerre israélo-palestinienne, tout comme la guerre russo-ukrainienne en cours, tend à renforcer un clivage entre les pays du Nord et les pays du Sud (cf lien n°4). Les premiers, prompts à soutenir le pouvoir israélien, vont faire bloc, au risque de cautionner les crimes de guerre côté israélien pour accuser, à juste titre toutefois, ceux commis par le Hamas et/ou le Jihad islamique, au nom du droit d'Israël à "se défendre". Les seconds, soutenant plus modérément la cause palestinienne au nom du "droit à l'autodétermination" face à un État colonial, mais ayant quand même des relations diplomatiques, économiques, avec Israël.

Ce clivage se retrouve au sein de la classe politique au sein de chaque pays. En France, par exemple, la droite, dont le camp macroniste, et l'extrême-droite, soutiennent le pouvoir israélien. Quand à la coalition de gauche Nouvelle union populaire écologique et sociale (Nupes), celle-ci s'entredéchire en raison des prises de position de la France insoumise (FI), principale composante de la coalition de gauche en termes d'élus à l'Assemblée nationale, n'osant pas parler du Hamas comme d'une organisation terroriste, louvoyant sur le sujet, même si ce mouvement dénonce les crimes de guerre du Hamas. Ce qui pousse le Parti socialiste à voter un moratoire sur sa participation au sein de la Nupes (cf lien n°5), et peut laisser imaginer une dissolution de la coalition à l'avenir, sachant qu'elle pointe le bout de son nez depuis un moment, notamment en raison de bisbilles entre la FI et le Parti communiste.

Hamas ≠ ANC

Pour finir, l'idée que le Hamas soit un mouvement de résistance, pas uniquement une organisation terroriste, tend à être discutée dans les sphères militantes et dans le débat public. Comme rappelé ci-haut, le Hamas est classé organisation terroriste dans plusieurs pays occidentaux. Pour être plus précis, il faut inclure la branche armée du Hamas dans cette classification car le Hamas est un parti politique en Palestine, majoritaire dans la bande de Gaza depuis 2007. Ce qui a permis au gouvernement israélien de ne plus accorder d'importance au Fatah, qui avait abandonné la lutte armée pour désormais défendre pacifiquement la solution à deux États et de faire du Hamas son allié objectif contre le Fatah (cf lien n°6).

Ce qui fait que le Hamas ne peut pas être totalement comparable avec le Congrès national africain (African national congress, ANC), principal parti anti-apartheid devenu parti dominant en Afrique du Sud depuis 1994. Pourquoi parler de l'ANC, me direz-vous? Parce que ce parti, même après la présidence de Nelson Mandela, a toujours défendu une ligne pro-palestinienne, se reconnaissant dans la ligne du Fatah, qui du temps de Yasser Arafat, avait soutenu l'ANC, avec une proximité idéologique à base de socialisme (modéré). De même que ces partis, et leurs branches armées respectives, furent tous deux classés "organisations terroristes" par les pays occidentaux et qu'Israël, par ailleurs, défendu presque jusqu'au bout le régime d'apartheid sud-africain.

Bref, un parallélisme évident pour qui s'est, a minima, penché sur l'histoire de l'apartheid et l'histoire israélo-palestinienne. Et en conclure que l'Occident joue encore les donneurs de leçons qu'il n'ont pas apprises de toute façon, quitte à être encore dans le mauvais côté du manche et d'oublier, notamment en France, combien la résistance était qualifiée de "terroriste" par les nazis et le régime collaborationniste de Vichy, comme par exemple les résistants communistes de la FTP-MOI exposés dans "l'Affiche rouge" en 1944.

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