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JoSeseSeko

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"Il ne faut jamais prendre les gens pour des cons, mais il ne faut pas oublier qu'ils le sont." Cette phrase résume une recherche de vérité, de développer de l'information sur une variété de sujets, notamment l'économie, la politique et l'histoire. Et ce, dans plusieurs pays du monde.


Les Springboks restent maîtres du rugby mondial, un point c'est tout

Publié par JoSeseSeko sur 29 Octobre 2023, 14:31pm

Catégories : #Sport, #Rugby, #Coupe du Monde, #Afrique du Sud, #Nouvelle-Zélande, #Angleterre, #France, #Fidji

Photo: AFP

Photo: AFP

Au bout d'une finale à suspense et à défaut d'être spectaculaire face aux Néo-zélandais, les Sud-africains gardent leur titre de champion du monde conquis il y a quatre ans et demeurent les premiers à avoir quatre titres de champion du monde de rugby, se basant sur leurs fondamentaux. Au-delà, cette coupe du monde laisse un arrière-goût amer tant le business as usual semble se perpétuer.

"Le rugby est un sport qui se joue à 15 et à la fin, c'est l'Afrique du Sud qui gagne". Je sais bien qu'il y a aussi le rugby à 13 et à 7, mais celui à 15 qui attire le plus. Et ce remix de la phrase du footballeur anglais Gary Lineker, prononcée initialement envers l'Allemagne, peut souligner l'état d'esprit de nombre d'observateurs, d'amoureux du ballon ovale, par rapport à la victoire de l'Afrique du Sud en finale de la coupe du monde de rugby contre la Nouvelle-Zélande, 12-11. Une victoire à un point, comme lors du 1/4 de finale contre la France (29-28), comme lors de la 1/2 finale contre l'Angleterre (16-15). C'est dire si les Springboks aiment jouer avec les nerfs de tout le monde. Et qu'au bout, cela leur a permis de rester champions du monde en titre, après leur victoire lors de la coupe du monde 2019. Et quand on ajoute leurs titres en 1995 et 2007, cela fait quatre titres de champion du monde. C'est désormais l'équipe qui a le plus gagné le trophée William Webb-Ellis. Sachant, par ailleurs, que l'Afrique du Sud et la Nouvelle-Zélande trustent le palmarès des quatre dernières coupes du monde disputées - 2011, 2015 pour les All Blacks; 2019 et désormais 2023 pour les Springboks -.

Champions avantagés?

Mais ce titre, comme le premier de leur histoire (1995), un an après l'élection de Nelson Mandela à la tête d'une Afrique du Sud "arc-en-ciel" et à l'issue d'une finale contre... la Nouvelle-Zélande, suscite la controverse. Notamment en matière d'arbitrage, comme si les Springboks étaient systématiquement avantagés. Pour cause, des erreurs d'arbitrage ont été recensées par des observateurs lors du 1/4 de finale contre la France ou lors de la finale. Ce qui met dans le collimateur l'arbitre néo-zélandais Ben O'Keffe (arbitre du 1/4 et de la 1/2 finale) et l'arbitre anglais Wayne Barnes (arbitre de la finale). Autant, M.O'Keffe semble avoir manqué de cohérence en 1/4 de finale, avec des fautes sud-africaines non sifflées, autant M.Barnes est moins reprochable sur la finale, surtout que ce dernier aurait pu sanctionner plus lourdement les Néo-Zélandais en première mi-temps, en plus du carton rouge délivré, après arbitrage vidéo, au troisième-ligne et capitaine All Black Sam Cane pour contact au niveau de la tête sans montrer l'intention de plaquer en bas des épaules. Et ce, d'autant plus que pour une faute similaire en seconde mi-temps, le troisième-ligne et capitaine Springbok Siya Kolisi a été sanctionné d'un carton jaune car l'arbitrage vidéo montrait une intention initiale de plaquage en-dessous des épaules avant un contact tête contre tête.

Cela étant dit, les équipes adverses avaient de quoi battre les Sud-Africains entraînés par Jacques Nienaber et - à moindre mesure - Rassie Erasmus car dans les fins de matchs, que ce soit la France, l'Angleterre ou la Nouvelle-Zélande, ces équipes avaient l'opportunité, notamment via une pénalité ou une transformation d'essai, de faire la différence au bout du pied. Mais surtout, et c'est essentiel dans le rugby, les équipes doivent afficher une maîtrise des fondamentaux - lancers en touche, mêlée, impact dans les zones de regroupement - et des intentions de rendre le jeu dynamique, de produire de l'intensité, sans aller à la faute. Et les arbitres en tiennent compte. Et dans ce cas, les Sud-africains ont été plus efficaces, tant cela correspond à leur jeu, basé sur la puissance physique, le combat dans les zones de regroupement - ruck en anglais - et la maîtrise de la mêlée - "no scrum, no win", proverbe rugbystique par excellence - (cf lien n°1). En cela, les adversaires des Boks ne peuvent s'en prendre qu'à eux-mêmes.

Peaufiner les détails

Et tout particulièrement le XV de France, qui avait clairement l'ambition d'être champion du monde sur ses terres, cette année. La victoire en match d'ouverture contre les All Blacks (27-12) tendait à confirmer combien les Bleus, entraînés par Fabien Galthié, pouvaient endosser la pancarte de favoris. Mais la blessure du demi de mêlée et capitaine Antoine Dupont, lors du match contre la Namibie (96-0), puis la gestion médicale et médiatique sur son retour à la compétition ont, quelque part, minorité les capacités collectives du XV de France à pouvoir surmonter ce coup dur et a posteriori, m'ont rappelé la gestion de la blessure de Zinedine Zidane peu avant la coupe du monde de football 2002 au Japon et en Corée du Sud et qu'au moment de son retour, il  n'a pas pu faire de miracle pour empêcher une élimination en phase de poules cette année-là. D'ailleurs, Dupont a fait son retour lors du 1/4 de finale perdu contre les Springboks. Or, abstraction faite des erreurs d'arbitrage, le XV de France a baissé en niveau d'intensité, en termes d'intention de jeu et s'est fait avoir tactiquement dans la deuxième mi-temps. Et comme écrit ci-haut, l'arbitrage se montre plus enclin à sanctionner l'équipe qui montre moins d'intention, moins d'intensité à jouer et une moindre capacité à bien utiliser le ballon que son adversaire.

Maintenant, est-ce que cela doit remettre totalement en cause le travail de Galthié sur les quatre années écoulées? Non. Et ce d'autant plus que la majeure partie des sélectionnés en 2023 seront probablement présents pour la coupe du monde 2027 qui aura lieu en Australie. Le tout est de peaufiner les détails, notamment les préparations physiques car les forfaits sur blessure du demi d'ouverture Romain Ntamack et du deuxième-ligne Paul Willemse peuvent paraître préjudiciables. Le premier, ayant un profil gestionnaire et défensif quand son concurrent au poste de 10, Matthieu Jalibert, a un profil plus incisif et plus offensif. Le second a une stature et une puissance dans les zones de regroupement qui ont manqué, notamment pour le 1/4 de finale. Quatre ans d'expérience commune supplémentaires forgeront, je pense, un groupe encore plus rigoureux et talentueux.

Ouverture, pourquoi faire?

Enfin, il est difficile d'une coupe du monde réussie quand on voit combien le beau jeu n'a pas été forcément récompensé, vu le parcours de l'Afrique du Sud, mais aussi de l'Angleterre, qui est d'ailleurs, à mes yeux, plus scandaleux. Mais cela tient à un tirage au sort effectué trois ans avant le lancement de la coupe du monde. Ce qui fit que la France et la Nouvelle-Zélande se retrouvaient dans la même poule, de même que l'Irlande, l'Afrique du Sud et l'Écosse étaient dans la même poule et enfin, ceux qui sortaient qualifiés de ces deux poules-là allaient se retrouver en 1/4 finale, donnant ainsi Irlande/Nouvelle-Zélande et France/Afrique du Sud. Soit deux matchs entre les quatre meilleures équipes mondiales de rugby. Et ces matchs-là étaient des finales avant la lettre, avec une grande intensité dans le jeu, surtout entre Irlandais et Néo-zélandais. En parallèle, l'Angleterre et l'Argentine eurent un parcours plus tranquille, même si les Fidji, qui s'étaient qualifiés en 1/4 de finale en éliminant en phase de poule l'Australie, une première pour les Wallabies qui sont en crise, auraient pu battre les Anglais en étant plus rigoureux défensivement et plus réalistes offensivement.

Toujours est-il qu'il faudrait mieux retarder le tirage au sort des phases de poule de la coupe du monde 2027, histoire de tenir mieux en compte des dynamiques entre deux coupes du monde (cf lien n°2). Et ce, d'autant plus que World rugby, dans un objectif d'internationalisation de ce sport, fait que la 11e coupe du monde de rugby se jouera avec 24 équipes qualifiées, au lieu de 20 comme cela a été le cas jusqu'à présent (cf lien n°3). Soit six poules de quatre équipes et l'introduction de 1/8 de finale. Problème, il faudra quatre "meilleurs troisièmes" pour compléter ce tableau des 1/8 de finale. De quoi craindre un scénario à la Portugal lors de l'Euro 2016 de football. Autre réforme initiée par World Rugby, c'est l'instauration de la Nations cup à partir de 2026, se déroulant les années paires, remplaçant ainsi les tournées de test-matchs d'été et d'automne (cf lien n°4), avec un système de promotion-relégation à partir de 2030, histoire de faire véritablement émerger de nouvelles puissances du rugby, en-dehors du bloc des pays du Tournoi des Six nations et du Rugby championship (ou Four Nations), et de troubles-fêtes tels les Fidji ou le Japon.

C'est dire si le rugby reste un sport grandement conservateur dans ses instances dirigeantes!

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