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JoSeseSeko

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"Il ne faut jamais prendre les gens pour des cons, mais il ne faut pas oublier qu'ils le sont." Cette phrase résume une recherche de vérité, de développer de l'information sur une variété de sujets, notamment l'économie, la politique et l'histoire. Et ce, dans plusieurs pays du monde.


Un emprunt négatif pour un pouvoir français qui n'en profite pas par aveuglement idéologique

Publié par JoSeseSeko sur 26 Juin 2019, 17:12pm

Catégories : #Économie, #Europe, #France, #Dette publique, #Capitalisme, #Libéralisme, #Euro, #État

Photo: Flickr/Toya K

Photo: Flickr/Toya K

Le fait que le taux d'emprunt des titres de dette publique français passe en-dessous de 0% devrait inciter le gouvernement à investir massivement ou renforcer sa position dans les entreprises où il est actionnaire. Mais l'aveuglement idéologique du pouvoir, porteur de non-sens économique, est parti pour lui faire rater une affaire en or!

La semaine dernière, le discours de Mario Draghi, gouverneur de la Banque centrale européenne (BCE), continuant une politique monétaire accommodante, avec rachat de titres de dette publique émis sur les marchés financiers, voire même une baisse du taux directeur de la BCE, a fait réagir outre-Atlantique, avec Donald Trump évoquant une guerre des monnaies menée par les européens voulant affaiblir l'euro face au dollar états-unien, mais surtout les marchés financiers. D'ailleurs, en conséquence de ce discours, une baisse du taux d'intérêt sur les titres de dette publique émis par la France a été observée, et que le taux d'intérêt à 10 ans est devenu négatif pour la France, ce qui est une première historique (cf liens n°1, n°2)!

Appel à la relance

Dans ce genre de situation, la réflexion est la suivante: faut-il que l'État investisse ou pas? En économie, un principe de base, que tout étudiant en première année de licence connaît, stipule qu'en cas de taux d'intérêt faible, il est recommandé de lancer une politique d'investissement, de relance, car le coût en matière de dette publique augmente faiblement, et dans le cas contraire, mieux vaut freiner l'investissement. Ce qui est du bon sens en fait! D'ailleurs, l'économiste français Olivier Blanchard, ancien économiste en chef au Fonds monétaire international, rappelle dans un entretien au journal Le Monde que quand "les taux d’emprunt sont bas, la dette publique s’accumule moins vite, son coût pour le budget et l’économie est plus faible. De plus, lorsque les taux sont bas, il devient difficile ou même impossible de les diminuer encore, si bien que la politique monétaire a des marges de manœuvre limitées" (cf lien n°3).

Bref, il s'agit d'un appel à la relance budgétaire car avec des taux d'intérêt faibles, l'État y trouve son compte. Mieux, avec ce taux négatif pour un bon du Trésor public de 10 ans, il récupère même de l'argent car le possédant du titre de dette publique ne sera pas remboursé en totalité dans ce cas de figure. Et malgré une dette publique qui flirte avec la barrière symbolique de 100% du Produit intérieur brut, il serait dommage de se freiner, sachant que l'opération menée par la BCE consiste à ce que l'inflation, qui demeure très faible dans la zone euro, pour ne pas dire en risque de spirale déflationniste, remonte à ce fameux objectif de 2%. D'où la remarque de Blanchard citée ci-haut sur les limites de la politique monétaire de la BCE et l'appel à enclencher une politique budgétaire expansionniste, comme on dit dans le jargon économique, car "elle est presque le seul levier susceptible d’augmenter la demande, et donc la production et l’emploi" selon Blanchard.

Frein idéologique

Mais le pouvoir actuel n'entendra pas agir ainsi. De par son suivisme d'une idéologie libérale ô combien ancienne, il fera, au contraire, dépecer davantage le poids de l'État dans l'économie (austérité), au risque d'exposer l'économie française à une éventuelle récession. Exemples? Les privatisations qui sont en train d'être menées auprès d'Engie, de la Française des jeux, d'Aéroports de Paris ou d'EDF. Or, ces entreprises publiques rapportent des dividendes à l'État et le pouvoir actuel compte ainsi s'en priver, au bénéfice du secteur privé, soulignant, une fois encore, l'idée que l'État est (re)devenu un agent au service du capital, comme avant la Libération, et que dans cette logique, ces entreprises privatiseront leurs profits, mais par contre, socialiseront les pertes. Pour le cas d'EDF, un démantèlement serait à l'horizon, avec la branche nucléaire restant publique, et les branches énergies renouvelables et commerce privatisées pour complaire aux exigences européennes en matière de concurrence (cf lien n°4).

Et faire ça, dans un contexte où la mobilisation pour un référendum sur la privatisation d'ADP fait son chemin de manière intéressante, et par conséquent gênante pour un pouvoir qui veut éviter tout comptage des soutiens pour étouffer cette histoire (cf lien n°5). Preuve en est que l'aveuglement idéologique mène à du non-sens économique.

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