Plusieurs dizaines de milliers de personnes ont marché à Paris, pour le défilé syndical du 1er mai, rappelant combien ce jour est important pour les travailleurs et les citoyens proches de partis de gauche radicale, d'extrême-gauche, même si ces derniers se méfient les uns des autres.
Comme chaque année, un défilé est organisé par plusieurs syndicats (CGT, FSU, UNL, Solidaires, l'Unsa pour cette année, la CFDT faisant marche à part) à Paris, prouvant encore leur existence, malgré qu'ils soient décriés en permanence. Ils sont rejoints par des partis de gauche radicale (Parti de gauche, Parti communiste, Ensemble!, etc.) et d'extrême-gauche (Nouveau parti anticapitaliste, Lutte ouvrière, etc.), plus quelques groupes anarchistes ou des associations.
Afroféminisme, en avant!
Parmi les multiples cortèges dans lesquels ont marché des dizaines de milliers de personnes, en voici un qui mérite que j'en écrive à son sujet, même si cela risque d'être bref. C'est un cortège de racisés (afro-descendants ou arabo-descendants, ou pour faire simple au risque d'être simpliste, les non-blancs), qui a développé il y a peu sa revue qui s'appelle AssiégéEs, dont les idées défendues sont l'afroféminisme, l'articulation des luttes (lutte des classes/lutte des races), l'anticapitalisme, l'émancipation des racisés.
Même s'il était prêt à marcher, le groupe a tenu à attendre le passage de l'association féministe Osez le féminisme, pour la brocarder, vu ses positions de plus en plus bourgeoises, avec notamment la défense de femmes chefs d'entreprise. Comme si cela améliorerait la condition féminine. C'est un bon alibi pour les défenseurs du mode de production capitaliste. Il faut dire que les féministes occidentales ne se préoccupent guère du sort des femmes dans d'autres régions du monde, comme au Kivu, dans l'Est du Congo-Zaïre par exemple. Des piques sont également réservées aux communistes, comme l'indique la pancarte ci-dessus, rappelant une certaine hypocrisie fraternaliste du côté du PC et des autres partis de gauche envers les racisés, comme ce fut le cas au sujet d'Exhibit B par exemple.
Calendes grecques
En ayant retrouvé (par hasard) un confrère avec qui j'ai bossé durant un de mes stages, je défilai, avec réception de différents tracts et textes. En plus, on remarque rapidement que les sections françaises de partis de gauche radicale internationaux ont été de la partie, comme les espagnols de Podemos, les kurdes du Parti communiste marxiste-léniniste (MLKP), les tunisiens du Front populaire de Tunisie, le Parti communiste portugais, etc. Mais ceux dont je voudrais attirer votre attention sont le Parti communiste de Grèce (KKE) et le Parti de gauche radicale Syriza.
Chacun tient un discours diamétralement opposé. Pour Syriza, depuis sa victoire électorale en janvier dernier, les droits des salariés sont renforcés par des lois adoptées par le gouvernement d'Alexis Tsipras (droit aux négociations collectives, augmentation du salaire minimum), terminant ainsi, je cite, "le cycle de mesures anti-ouvrières impopulaires". Ce à quoi le KKE répond ainsi: "Le gouvernement Syriza - Grecs indépendants continue la même politique que l'UE, des profits capitalistes. Elle maintient toutes les lois réactionnaires des gouvernements des dernières années [...] Les privatisations et les impôts sur le dos des travailleurs ont été baptisés "devoir patriotique" [...] La promesse du programme électoral pour l'augmentation du salaire minimum est repoussée dans l'avenir lointain." Il faut dire que ce gouvernement, une coalition avec des souverainistes de droite, a fait des concessions quand à la question de la dette publique grecque et sur les privatisations, sans pour autant que la popularité de Syriza en soit écornée, pour l'instant.
Blague à part, dans son tract, le KKE, qui a la réputation d'être assez stalinien, en évoquant le 70e anniversaire de la fin de la seconde guerre mondiale en Europe, rajoute une couche au sujet des "efforts gigantesques du premier État Socialiste - Ouvrier au monde, l'URSS." Qu'ils ne s'étonnent pas d'être suivis par peu d'électeurs car ce genre de propos est repris, de manière péjorative, par les capitalistes qu'ils disent combattre et c'est d'autant plus comique (ou sidérant, c'est selon) que l'URSS était une démonstration du capitalisme d'État. En tout cas, c'est un 1er mai assez studieux pour moi.
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