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JoSeseSeko

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"Il ne faut jamais prendre les gens pour des cons, mais il ne faut pas oublier qu'ils le sont." Cette phrase résume une recherche de vérité, de développer de l'information sur une variété de sujets, notamment l'économie, la politique et l'histoire. Et ce, dans plusieurs pays du monde.


Un 1er mai massif et tendu

Publié par JoSeseSeko sur 2 Mai 2023, 14:33pm

Catégories : #Économie, #Politique, #Europe, #France, #Manifestation, #1er Mai, #Retraites, #Police, #Syndicalisme, #Lutte des classes

Photo: JoSeseSeko

Photo: JoSeseSeko

La détermination de l'opposition à la réforme des retraites s'est montrée le 1er mai de manière massive. De quoi avoir en face une répression encore plus disproportionnée, symbolique d'un pouvoir incapable d'apaiser les esprits.

Si Emmanuel Macron et sa cour pensaient pouvoir faire dans l'apaisement, ils se sont lourdement trompés. La journée de manifestation du 1er mai, inscrite dans le contexte de l'opposition à la réforme des retraites, passée en force (article 49.3) et validée (partiellement) par le Conseil constitutionnel, a attiré une masse importante de personnes en France. 2,3 millions de manifestants ont battu le pavé en France selon les syndicats (782.000 selon le ministère de l'Intérieur, cf lien n°1). Ce qui correspond, peu ou prou, à la moyenne d'ensemble des journées de manifestation depuis le 19 janvier, et à sa partie haute depuis l'utilisation de l'article 49.3, le 16 mars.

Répression

Face à une telle mobilisation qui s'est inscrite dans la durée et qui veut en découdre régulièrement, tandis que les syndicats se montrent plus réticents à enchaîner les journées de grève et manifestation en n'appelant à une nouvelle journée de manif que le... 6 juin (cf lien n°2). Pourquoi cette date? Parce que deux jours plus tard, le groupe parlementaire Liberté, indépendants et outre-mer (Liot) aura sa niche parlementaire à l'Assemblée nationale où il présentera une proposition de loi abrogeant la réforme des retraites. Mais faire patienter un mois les esprits ne risque-t-il pas de faire perdre dans les sables les mobilisations de masse? C'est probable. Cependant, les directions des syndicats semblent être dépassées par leur base syndiquée, mais aussi par des personnes non-syndiquées, qui affichent une plus grande radicalité.

D'où alors une répression tous azimuts. Les cortèges du 1er mai n'y ont pas fait exception. Notamment à Paris, où le cortège de tête, composé en partie par des groupes d'individus formant la tactique du black bloc, a suivi une logique d'excitation mutuelle avec la police. Cette dernière multipliant les charges ou envois de gaz lacrymogène sur la place de la Nation durant plus de deux heures, transformant la place en champ de bataille. Mais à force de gazer tous azimuts, certains policiers se retrouvent gazés par leurs collègues et mal protégés, n'arrivent pas à supporter le gaz.

Une attention internationale

À travers cette grande mobilisation du 1er mai, reconnue comme fête des travailleurs dans la majeure partie du monde depuis 1889, sauf aux... États-Unis, qui en sont pourtant à l'origine avec la grève générale du 1er mai 1886, prolongée à Chicago où cela se solda par le massacre de Haymarket Square, avec 8 morts chez les policiers, 4 chez les manifestants plus cinq condamnations à mort. D'ailleurs, des syndicalistes sud-coréens, étasuniens, brésiliens, italiens, ukrainiens, belges ont été présents dans le cortège parisien du 1er mai (cf lien n°3). Signe de l'attention et de la solidarité des travailleurs du reste du monde, portant de l'estime à leurs camarades français et qu'en cas de réussite, cela leur donnerait des ailes pour reprendre des conquis sociaux perdus de leur côté ces dernières décennies.

Mais il n'y a pas que les syndicalistes qui accordent un grand intérêt sur ce qui se passe en France. Les affairistes, les milieux financiers, sont sensibles par rapport à la situation française et se positionnent en conséquence. C'est ainsi qu'il faut comprendre, en partie, la dégradation de la notation de la dette publique française par l'agence Fitch, samedi 29 avril, car elle estime que le pouvoir s'est montré incapable de calmer le jeu face au mouvement social et l'a ainsi sanctionné. Ce qui prouve, par ailleurs, le caractère capricieux des milieux financiers car ce dépeçage des retraites a été fait par le gouvernement pour justement faire plaisir aux marchés financiers et indiquer que la France sait faire des "réformes".

Maintenant, est-ce que Macron et sa cour tiennent à avoir la paix civile? En voilà une question et il y a tendance à penser que le fruit autoritariste, voire totalitaire, est mûr avec l'actuel locataire de l'Élysée et la Constitution de la Ve République.

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