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JoSeseSeko

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"Il ne faut jamais prendre les gens pour des cons, mais il ne faut pas oublier qu'ils le sont." Cette phrase résume une recherche de vérité, de développer de l'information sur une variété de sujets, notamment l'économie, la politique et l'histoire. Et ce, dans plusieurs pays du monde.


Un terrorisme à combattre sur plusieurs échelles

Publié par JoSeseSeko sur 23 Mars 2016, 17:51pm

Catégories : #Attentat, #Europe, #Belgique, #Bruxelles, #Turquie, #Ankara, #Daech

Photo: dessin de Plantu pour Le Monde

Photo: dessin de Plantu pour Le Monde

Les attaques commise le 22 mars à Bruxelles donnent l'impression que beaucoup de citoyens vont devoir vivre avec le terrorisme. La tentation de vouloir pointer du doigt à la va-vite peut en outre entraîner des dérives qui ne servent pas la lutte contre le terrorisme, qui frappe davantage en-dehors de l'Europe.

Lendemain d'attentat morne du côté de Bruxelles. Ce mercredi 23 mars, la capitale belge panse ses plaies de la veille. Le bilan officiel fait état d'une trentaine de morts et de plusieurs dizaines de blessés dans les attaques réalisées à l'aéroport Zaventem et à la station de métro Maelbeek, près des sièges du Conseil de l'Europe et de la Commission européenne. Un coup réalisé par Daech (ou État islamique), qui en revendique l'action.

Du banditisme au jihad

Cet attentat intervient quelques jours après l'arrestation, dans la ville de banlieue de Molenbeek, de Salah Abdeslam, un des participants des attaques sur Paris le 13 novembre 2015, mais n'ayant pas assumé de jouer les kamikazes jusqu'au bout. Bien que cette concordance soit troublante, de nombreux observateurs estiment qu'il ne faut pas relier ces événements car les attaques sur Bruxelles suivent une logistique travaillée à l'avance, donc forcément indépendante des événements.

En tout cas, la trajectoire des kamikazes ayant explosé dans l'aéroport Zaventem peut apporter plusieurs grilles de lecture. La première est que les frères El Bakraoui, belges d'origine marocaine, ont tous deux connu des périodes de banditisme avant de s'orienter vers l'extrémisme religieux, faisant ainsi connaissance avec M. Abdeslam ces derniers mois. Ce qui signifie combien violence serait intrinsèque et que le refus de l'Occident est inné en eux, alors qu'ils y sont nés, ou ont du moins grandi. Une lecture morale, donc. Une autre grille lecture serait sous un angle social. L'édito de Denis Sieffert dans Politis (cf lien n°1) va dans ce sens, mais avec une exposition de l'extrême. C'est-à-dire, le consumérisme déployé au niveau publicitaire par le capitalisme ("il ne faut jamais prendre les gens pour des cons mais il ne faut pas oublier qu'ils le sont"), mais inaccessible dans sa partie la plus distinguée pour des prolos et des jeunes "non-blancs", en raison d'une ghettoïsation pigmentaire. De même que le passé colonial est toujours botté en touche par la classe dominante jusque dans les livres d'histoire. Il est transformé en image d'Épinal de colons voulant apporter la civilisation pour mieux cacher la réalité historique de l'exploitation via une division internationale du travail mise en place par les capitalistes. Ce passé qui est passif, contrairement à ce que certains réactionnaires affirment, il est volontairement masqué. Or, c'est source de ressenti pour les générations post-coloniales.

Un combat politique

L'émoi provoqué par ces attaques sur Bruxelles a fait en sorte qu'un hommage planétaire se fasse. De New York à Auckland, en passant par Paris, Rome ou Mexico, beaucoup de gens ont livré leurs pensées les plus profondes aux victimes. De même que les messages ont afflué sur les réseaux sociaux, à l'instar des événements de l'année 2015 sur Paris. Mais cette émotion se démontre davantage pour une capitale d'un pays proche et développé que pour celle d'un pays émergent (cf lien n°2). Bon nombre de citoyens ont rappelé qu'avant les attaques sur Bruxelles, des événements de plus grande ampleur - en nombre de victimes - ont eu lieu à Grand-Bassam, ville côtière de Côte d'Ivoire, et surtout à Ankara, capitale de la Turquie, un pays clé dans la crise syrienne et jouant un rôle trouble pour certains observateurs internationaux. Cet amer constat me rappelle des cours de Commerce international, en M1 Économie internationale, sur l'économie géographique, avec l'équation de gravité. I.e, plus vous êtes voisin d'un pays, plus vous faites des échanges avec ce dernier. Et le professeur d'amphi déclarait volontiers que cette équation marchait pour tout (et n'importe quoi)! Ça semble se vérifier.

Maintenant, quelle va être la suite? La logique prise en France, avec l'instauration de l'État d'urgence, la volonté d'étendre la déchéance de nationalité plus d'autres mesures avant le 13 novembre, pousse l'hexagone à revenir à la période des "lois scélérates" de la fin du XIXe siècle. De même que malgré le recul territorial de Daech en Syrie et en Irak, avec une manne pétrolière qui lui est de plus en plus coupée, l'organisation terroriste n'en demeure pas moins une force de nuisance imposante paradoxalement. Et pour quelques esprits, le combat contre Daech - et le terrorisme en général -, est moins d'ordre militaire que politique (cf lien n°3). Le "printemps arabe" de 2011 est vu comme une occasion manquée pour l'Occident d'arrêter son impérialisme, son néocolonialisme ravageur dans les pays en développement ou émergents, en soutenant des activistes revendiquant des valeurs telles la démocratie, la liberté et une dose de coopération internationale. Mais certains pays occidentaux, dont la France, ont tenu à voir des régimes autoritaires, notamment après l'intervention catastrophique en Libye, qui servait de tampon face à une poussé de l'immigration africaine du temps du colonel Kadhafi, mais plus maintenant. Effet boomerang garanti pour l'Occident! Enfin, la diplomatie n'est pas exempte de toute remise en cause car à vouloir s'axer sur la puissance au lieu de neutraliser les parties, difficile de ne pas être exposé à des tueries de masse.

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