La publication de paroles sexistes de Donald Trump datant de 2005 montre à quel point une élection se base sur de basses manœuvres de nos jours. Un signe que les idées comptent moins, sauf si elles se veulent rétrogrades et ciblant certaines personnes.
"Le scandale de trop?" s'interroge la presse états-unienne et internationale ces derniers jours, avec les révélations du Washington Post d'une vidéo datant de 2005, où Donald Trump, actuel candidat du Parti républicain à l'élection présidentielle, tient des propos ouvertement sexistes, misogynes, auprès d'un journaliste télé. Le milliardaire déclarait ainsi que par sa fortune et sa célébrité, les femmes peuvent difficilement résister à ses avances (cf lien n°1). Suite à cette publication, fait rarissime, l'homme d'affaires devenu homme politique s'est excusé auprès de ses concitoyens, attestant la véracité de ses propos.
Au mauvais moment
Néanmoins, ce mea culpa tombe à un mauvais moment. Le candidat républicain, pour l'instant devancé par son adversaire démocrate, Hillary Clinton, doit affronter un deuxième débat avec elle, dans la nuit de dimanche à lundi. Déjà qu'il a été considéré comme battu par l'ex-first lady lors du premier débat présidentiel, M. Trump part avec un sacré handicap. Notamment auprès de l'électorat féminin, qui n'était déjà guère sensible aux idées et à la personnalité du candidat du Grand Old Party (GOP), étant donné que ce n'était pas la première fois qu'il eut des déclarations misogynes de ce genre.
Mais là où ça devint plus ennuyeux pour lui, c'est la série de défections au sein du Parti républicain. Le président (Républicain) de la Chambre des représentants, Paul Ryan, a retiré son soutien au candidat du GOP, de même que de nombreux parlementaires (représentants ou sénateurs) ou gouverneurs de différents États (cf lien n°2). Leur crainte étant que les propos de M. Trump entrainent le parti vers la défaite totale car en même temps que l'élection présidentielle, le Sénat est renouvelé de 34 sièges (sur 100), de même que les 435 sièges de la Chambre des représentants. Et l'establishment du GOP, actuellement majoritaire dans les deux chambres du Congrès, ne tient pas à les perdre, même en cas de défaite à la présidentielle. Il n'empêche, ces défections étaient prévisibles du côté du GOP avant cette vidéo, mais elle a quelque part servi de prétexte pour faire sauter les derniers scrupules au sein de plusieurs élus du parti. Une occasion en or pour un "Tiers-parti" comme le Parti libertarien de tirer son épingle du jeu avec son candidat à la présidentielle, Gary Johnson, et des sièges au Congrès.
Surenchère?
Profitant de l'occasion qui lui a été donnée de s'excuser, Donald Trump a fait de la surenchère envers sa rivale via son mari, l'ex-président Bill Clinton. Le candidat républicain, se souvenant de diverses discussions avec l'ex-président, déclare que "Bill Clinton a réellement maltraité des femmes, et Hillary a harcelé, attaqué, humilié et intimidé ses victimes." En tout cas, il ne compte pas rendre les armes et entendra bien contre-attaquer dans les prochains jours, comme il l'eut fait durant l'été, à propos des problèmes de santé de Mme Clinton - notamment une pneumonie -, estimant qu'elle ne tiendrait pas la distance pour le mandat présidentiel.
Coups bas vs idées
Et pendant ce temps de coups bas en tout genre, où sont les idées? Celles qui ont le plus d'attention sont liées à l'immigration, la sécurité, l'isolationnisme, notamment portées par M. Trump. L'exemple de sa proposition de mur le long de la frontière avec le Mexique et payé par les Mexicains fait des émules, de même que son positionnement contre le traité de libre-échange avec l'Union européenne est salué par une bonne partie de la population.
Néanmoins, la question des inégalités économiques et raciales a pris de l'ampleur ces derniers mois, les tueries entre citoyens noirs et policiers blancs devenant médiatisées. Et à ce compte-là, Mme Clinton a une longueur d'avance; même si ça semble être sous la contrainte pour elle, en raison de la longue bataille de la primaire face à Bernie Sanders, sénateur du Vermont et membre de l'aile gauche du Parti démocrate. Et ce, d'autant plus qu'elle dut mettre le frein sur le traité de libre-échange, devenant plus évasive sur le sujet. Et par rapport à son rival républicain, elle revendique un interventionnisme en matière de politique extérieure, notamment envers la Russie de Vladimir Poutine, pour qui elle ne cache guère son antipathie.
Bref, le deuxième débat promet d'être bien tendu.
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