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JoSeseSeko

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"Il ne faut jamais prendre les gens pour des cons, mais il ne faut pas oublier qu'ils le sont." Cette phrase résume une recherche de vérité, de développer de l'information sur une variété de sujets, notamment l'économie, la politique et l'histoire. Et ce, dans plusieurs pays du monde.


Le PS Thermidorien va-t-il imploser?

Publié par JoSeseSeko sur 11 Mars 2017, 11:51am

Catégories : #Économie, #Politique, #Europe, #France, #Élections, #PS, #Hamon, #Macron, #Socialisme, #Social-libéralisme

Photo: AFP

Photo: AFP

Entre les ralliements à Emmanuel Macron et les critiques envers Benoît Hamon, les cadres du Parti socialiste semblent saborder la campagne de leur candidat officiel, et épouser pour de bon une ligne sociale-libérale qui a fait ses preuves auto-destructrices en Europe.

Les langues se délient au sein du Parti socialiste. La victoire de Benoît Hamon à la primaire prouve combien les apparatchiks du PS sont loin des aspirations de leurs électeurs et comme ils ne supportent pas cette réalité et l'idée de soutenir Hamon, ils s'en vont faire la cour chez Emmanuel Macron, le nouveau mac de la classe politique française, sachant que ces deux candidats ont les 500 parrainages nécessaires pour être officiellement candidats à l'élection présidentielle.

Torpiller la campagne de Hamon

"Il ne faut jamais prendre les gens pour des cons mais il ne faut pas oublier qu'ils le sont" disaient les Inconnus dans le sketch Les publicitaires. C'est la pensée profonde de Jean-Christophe Cambadélis et des cadres du PS thermidorien, au moment du lancement de leur primaire fin 2016-début 2017, avec quelques alliés en tant que faire-valoir, et que ce serait une formalité pour l'ancien Premier ministre Manuel Valls. Du coup, ils n'ont pas vu venir la dynamique Hamon et ont reçu une leçon fin janvier, avec une victoire nette de Hamon le "frondeur" sur Valls.

Depuis, ils tiennent à torpiller de l'intérieur la campagne de Hamon, en formulant des critiques acerbes sur le programme économique du candidat officiel du PS, et notamment sa mesure phare qu'est le revenu universel, qu'ils considèrent comme démagogique voire "dangereux". Du coup, plusieurs dizaines d'élus socialistes affichent publiquement leur soutien à Macron, tels Christophe Caresche, Gérard Collomb, Bertrand Delanoë, ou Nicole Bricq, comme le rappelle un site tenu par des partisans de François Fillon comptant les soutiens de "gauche" de Macron (cf liens n°1 et 2). Et même, ça rappelle que François De Rugy, ancien candidat écologiste de la primaire, est allé apporter son soutien à Macron alors que dans les statuts de la primaire, les participants doivent tenir compte des résultats et par conséquent, soutenir le candidat et à se mettre à disposition pour ce candidat vainqueur de la primaire.

Vote (f)utile

Ces comportements sont justifiés par leurs auteurs au nom du vote utile, lié aux sondages qui donneraient Macron au second tour face à Marine Le Pen, car Fillon, englué dans l'affaire d'emploi fictif concernant sa femme Pénélope, peine à remonter la pente, malgré son jusqu'au-boutisme ces derniers jours. Cet argument du vote utile est agité en permanence, notamment au PS, depuis le traumatisme du 21 avril 2002, où Lionel Jospin fut éliminé au premier tour de l'élection présidentielle, laissant la place à un duel Jacques Chirac-Jean-Marie Le Pen. 15 ans plus tard, le Front national de la famille Le Pen est plus puissant que jamais dans l'espace politique et le PS ne trouve que le vote utile comme argument à utiliser contre le parti d'extrême-droite. Mais de cette manière, les caciques du parti prouvent combien le vote des électeurs lors de la primaire est un vote futile car leur candidat officieux est en fait Macron.

Union inimaginable

Face à cette donnée de plus en plus visible, comment Hamon peut-il éviter une implosion du PS tout en cherchant une coalition rouge-rose-verte pour la présidentielle et les législatives? C'est un dilemme qui rend toute union inimaginable. Et pourtant, l'accord trouvé avec Yannick Jadot d'Europe écologie-les Verts, courant février, donnait l'idée que c'est possible. Mais cet accord a été mal vu par les cadres du PS, qui n'avaient pas digéré le comportement d'EELV après leur départ du gouvernement, en 2014, et qui laisserait entendre une gauchisation du PS. Or, il reste un obstacle qu'est la France insoumise et son candidat, Jean-Luc Mélenchon, qui n'a pas encore les 500 parrainages pour être assuré d'être candidat. Le PS compte faire pression sur le Parti communiste, principal soutien de Mélenchon pour saborder cette candidature, en raison des mésententes entre les communistes et les insoumis car ils se retrouvent en concurrence dans plusieurs circonscriptions pour les législatives. Un excellent moyen de se tirer dans les pattes et de rendre service aux dirigeants socialistes.

Ce faisant, les tiraillements de l'équipe de Hamon à vouloir ménager chaque partie prenante, digne de la ligne de la synthèse chère à François Hollande, irritent volontiers les soutiens de Mélenchon, qui ne veulent pas être les dindons de la farce et avaler une nouvelle couleuvre de la part de l'aile droite du PS, quitte à passer pour ceux qui ne défendraient pas l'union de la gauche au premier tour de la présidentielle. Ils rétorqueront que la politique gouvernementale des cinq dernières années ne peut permettre un accord avec le PS et que Hamon ne tranche pas sur certains sujets, comme l'Europe, qui fait office de clivage fondamental à gauche.

En tout cas, la recomposition de la gauche avance, mais avec des contours encore flous, notamment au sein d'un PS en eaux troubles.

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