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JoSeseSeko

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"Il ne faut jamais prendre les gens pour des cons, mais il ne faut pas oublier qu'ils le sont." Cette phrase résume une recherche de vérité, de développer de l'information sur une variété de sujets, notamment l'économie, la politique et l'histoire. Et ce, dans plusieurs pays du monde.


Un pouvoir dépendant des violences policières

Publié par JoSeseSeko sur 30 Juillet 2019, 18:45pm

Catégories : #Europe, #France, #Police, #Justice, #Caniço, #Gouvernement, #État

Photo: Facebook

Photo: Facebook

La découverte du corps de Steve Maia Caniço en putréfaction dans la Loire, plus d'un mois après sa disparition, et la déclaration du Premier ministre Édouard Philippe, assurant l'absence de lien "entre l'intervention de la police et la disparition" du défunt, illustre le déni et le besoin de violences policières pour un pouvoir profondément remis en question.

Dans le registre "il ne faut jamais prendre les gens pour des cons mais il ne faut pas oublier qu'ils le sont", le Premier ministre Édouard Philippe s'est démarqué, ce mardi 30 juillet. Suite au repêchage du corps de Steve Maia Caniço lundi 29 juillet, le locataire de l'hôtel Matignon, accompagné du ministre de l'Intérieur, Christophe Castaner, s'est fendu d'une déclaration où il cite le rapport de l'Inspection générale de la police nationale (IGPN), postulant qu'il "ne peut être établi de lien entre l'intervention des forces de police et la disparition" du jeune homme de 24 ans, lors de la nuit du 21 au 22 juin (cf liens n°1, n°2).

Mensonge d'État

Autant le dire, le pouvoir fait dans le mensonge d'État. Pourquoi? Parce que des témoignages audio et vidéo indiquent que la police a fait une charge préparée en amont, en n'ayant pas reçu de projectiles, envoyant à plusieurs reprises des gaz lacrymogènes en 20 minutes alors que les personnes qui furent ainsi réprimées avaient alerté en vain de la proximité de la Loire et du risque de chute de personnes gazées dans le fleuve. Ce qui fut le cas avec Caniço et d'autres (cf lien n°3). Et tout ça pour une histoire de sound system durant encore à 4h du matin, prolongeant ainsi la fête de la musique qui a finalement tourné au drame humain.

Mais ce pouvoir actuel n'est pas à son premier mensonge d'État, impliquant une violence policière croissante ces derniers mois ou dernières années. La mort d'Adama Traoré à Beaumont-sur-Oise en juillet 2016, le viol de Théo Luhaka en février 2017, la mort de Liu Shaoyao en mars 2017, les débuts de l'affaire Benalla le 1er mai 2018, la mort de Zineb Redouane le 1er décembre 2018, ou encore la répression envers les manifestants le 1er mai dernier au niveau de l'hôpital de la Pitié-Salpêtrière sont des exemples parmi d'autres de mensonges d'État, avec un point commun qu'est le déni des violences policières rendues pourtant nécessaires pour un pouvoir profondément impopulaire et a-démocratique. En outre, compter sur l'IGPN pour dénoncer ces violences policières, autant pisser dans un violon puisque la cheffe de cette inspection "réfute totalement" ce terme, notamment envers les gilets jaunes qui ont été ciblés par les forces de l'ordre social ces derniers mois (cf lien n°4). Tout comme des journalistes de terrain d'ailleurs.

Reste à voir si justice sera rendue. Mais là encore, c'est mal barré tant les condamnations de violences policières sont rarissimes, pour une raison évoquée par le philosophe Michel Foucault: "La justice est au service de la police". Or, comme le déclare Assa Traoré, sœur d'Adama Traoré, depuis trois ans: "Un pays sans justice est un pays en danger et un pays qui appelle à la révolte".

Violences sous n'importe quel prétexte

Enfin, si le proverbe "à chaque chose, malheur est bon" aurait un sens, ce serait celui de montrer que les violences policières se font sous n'importe quel prétexte. Et pour le cas de Steve, c'est la fête de la musique. Si ça continue, des violences policières pourraient avoir lieu au soir d'Halloween sous prétexte que des jeunes - blanc(he)s comme non-blanc(he)s d'ailleurs - fêtaient bruyamment et en toute innocence cet événement. À partir du moment où il y aurait un regroupement de personnes, celles-ci seraient exposées à une répression de la part des forces de l'ordre social. Et si elles ont des racines extra-européennes, le racisme institutionnel de la police française y trouverait plaisir à s'y exprimer en toute impunité.

En clair, la vigilance est de rigueur.

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D
TOUT sauf Macron
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